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L’oubli du Vatican

Pas de successeur au Cardinal Emile Biayenda

C’est encore raté. Les catholiques du Congo-Brazzaville devraient
continuer de s’armer de patience et de multiplier les prières. Au
Vatican, à Rome en Italie, les Eglises du Congo-Brazzaville et de la RD
Congo ne sont pas logées à la même enseigne. Elles bénéficient d’un
traitement différencié de la part du Saint siège. Si l’Eglise catholique
de la RD Congo, après le décès le 14 juin 1989 du Cardinal Joseph
Albert Malula né le 17 décembre 1917, consacré Cardinal le 28 mars
1969, a vu les prélats Frédéric Etsou (1990), Laurent Monsengwo (2010)
et Fridolin Ambongo (2020) élevé aux honneurs cardinalices, celle de sa
voisine doit encore attendre son heure. Elle n’est pas toujours venue.

Le Cardinal Émile Biayenda a été assassiné le 22 mars 1977, à l’âge
de 50 ans. Sa mort, dans des circonstances toujours mal élucidées à ce
jour, était intervenue quelques jours seulement après l’assassinat le 18
mars 1977 du troisième Président congolais, Marien Ngouabi. L’homme
d’Eglise et l’homme d’Etat s’entendait comme larrons en foire. Alphonse
Massamba-Debat, deuxième Président après l’Abbé Fulbert Youlou, avait
été assassiné au cours de la même année et ne dispose pas de sépulture.

Depuis le mois fatidique de mars 1977, aucun prélat du
Congo-Brazzaville n’a été consacré Cardinal. Pourquoi cette punition ?
Devrait-on punir les chrétiens de l’Eglise d’un pays pour les fautes
commises par quelques égarés ? A quel moment, le Vatican va-t-il réparer
ce qui s’apparente à une injustice ? Attend-on la disparition de tous
les hommes dont certains sont encore au pouvoir impliqués dans
l’assassinat du Cardinal Emile Biayenda pour lui trouver enfin un
successeur ?
Non seulement Vatican traîne des pieds pour le béatifier et le canoniser, mais en plus il tarde à lui trouver un successeur.

C’est à se demander si le Pouvoir de Brazzaville n’a pas corrompu avec des espèces sonnantes et trébuchantes les Prélats du Vatican pour mettre une chape de plomb sur le dossier du Cardinal Emile Biayenda.
Durant les quarante années le dossier de la béatification et canonisation n’a pas été correctement constitué et suivi par l’Abbé Mesmin Prosper Massengo, bras-droit de Mgr. Anatole Milandou.

Sensible aux « périphéries » et aux communautés minoritaires, le Pape
François cherche à promouvoir le clergé de pays en développement aux
plus hauts rangs de l’Eglise. La liste publiée le 30 septembre 2023 des
nouveaux cardinaux issus de quinze nationalités reflète ainsi des
régions où l’Eglise est en expansion, comme l’Amérique latine (trois) et
l’Afrique, avec la promotion des archevêques de Juba (Soudan du Sud), du
Cap (Afrique du Sud) et de Tabora (Tanzanie) (Le Monde.fr, 30 septembre
2023).

Le Congo-Brazzaville est toujours aux abonnés absents. Le titre de
Cardinal a filé entre les doigts de Ernest Nkombo, Barthélémy Batantou
et Anatole Milandou. Invoquons le bon Cardinal Emile Biayenda, croisant
les doigts et ne nous lassons pas de brûler les cierges pour que le
très médiatique archevêque de Brazzaville Bienvenu Manamika
Bafouakouahou soit le prochain prélat à la soutane rouge du
Congo-Brazzaville. Les voies du Pape François et du Vatican sont
impénétrables.

Benjamin BILOMBOT BITADYS

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