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Terre nourricière

Télégramme au Ministre de l’agriculture, de l’élevage et de la pêche, Paul Valentin NGOBO

Cher Ministre de l’Agriculture,

Nous saisissons cette opportunité pour vous adresser un message empreint d’enthousiasme et de détermination.

Comme le dit si bien la maxime, « battre le fer quand il est chaud », nous sommes fermement décidés à faire nôtre cette idée.

L’actualité congolaise reste marquée par les quatorze accords qui ont récemment été signés par le Congo et la Côte d’Ivoire.

Parmi les différents domaines abordés, l’agriculture occupe une place de choix.
Ces accords offrent un terrain fertile pour renforcer et développer notre secteur agricole, une opportunité dont nous ne pouvons pas nous passer.

Nous sommes conscients des nombreux défis auxquels le Congo fait face en matière d’agriculture, tels que la sécurité alimentaire, la productivité agricole et le développement rural.

Cependant, nous sommes convaincus que ces défis peuvent être surmontés en travaillant ensemble, en exploitant les ressources disponibles et en mettant en œuvre des politiques et des stratégies efficaces.

Cher ministre congolais de l’Agriculture,

Tout d’abord, nous tenons à vous informer que ce morceau choisi que nous vous envoyons est un extrait de notre livre intitulé « Kongo Ya Sika : Et si nous créons notre démocratie ? Vision sociétale pour la création d’un État de droit et le développement du Congo-Brazzaville », Chapitre 17 qui traite des Quatre nouveaux concepts de développement pour le Kongo et L’Afrique, et dans lequel nous abordons le sujet de l’intégration économique et du potentiel qu’une coopération entre le Congo et la Côte d’Ivoire pourrait offrir.

Ce qui est remarquable, c’est que nous avons écrit ce chapitre bien avant que les récents accords entre les deux pays ne soient signés, comme si l’Esprit Saint nous avait avertis de cet événement imminent.

Nous sommes conscients que vous n’avez probablement pas eu l’occasion de le lire, étant donné les responsabilités qui vous incombent.

Cependant, nous pensons qu’il est essentiel de partager avec vous ces extraits pertinents.

Introduction

Pour stimuler leur croissance économique, le Congo et l’Afrique doivent s’appuyer sur quatre concepts clés : l’uniformisation des maquettes, concepts et plans de développement, l’intégration des économies nationales, l’ouverture des comptoirs africains et la transformation locale des matières premières.

Ces approches sont essentielles pour favoriser le développement durable et l’autonomie économique du continent.
En adoptant ces stratégies, l’Afrique peut se libérer de sa dépendance envers les modèles importés et créer une dynamique de croissance propre à ses réalités et ses besoins spécifiques.

Intégration des économies africaines :

L’intégration économique entre les pays africains est un élément essentiel pour renforcer la compétitivité et la résilience de l’Afrique sur la scène internationale.
En encourageant les échanges commerciaux, les investissements intra-africains et la libre circulation des biens, des capitaux et des personnes, l’intégration économique peut créer un marché plus vaste et dynamique, favorisant ainsi la croissance et la création d’emplois.

Les intellectuels africains doivent jouer un rôle actif dans la conception et la mise en œuvre de politiques et de stratégies visant à promouvoir l’intégration économique régionale, en identifiant les obstacles et en proposant des solutions adaptées aux spécificités de chaque pays.

L’intégration économique est un processus clé pour stimuler le développement et la croissance d’une région ou d’un continent.

En ce qui concerne l’Afrique, il existe deux types d’intégration économique possibles, chacun apportant ses avantages et ses opportunités uniques.

Ces deux approches offrent des perspectives différentes pour renforcer la coopération entre les pays et exploiter les ressources et les compétences de manière synergique.
Dans ce texte, nous explorerons ces deux types d’intégration économique et mettrons en évidence leur importance dans la création d’une prospérité partagée et durable pour l’Afrique.

Un premier type d’intégration économique consiste à réaliser des projets communs entre plusieurs pays ou toute une sous-région africaine.

Par exemple, plusieurs pays comme le Congo, le Gabon, la République centrafricaine, le Cameroun et la République démocratique du Congo pourraient décider de construire un grand barrage hydroélectrique sur le fleuve Congo.

Cette infrastructure permettrait de générer de l’électricité pour répondre aux besoins de ces pays et même d’en exporter vers d’autres pays africains.

De tels projets peuvent également s’étendre à d’autres domaines, tels que les moyens de transport (trains ou avions), les communications avec la construction d’autoroutes internationales et l’industrialisation.

Par exemple, les pays participants pourraient décider de regrouper leurs ressources pour construire une seule et grande cimenterie dans la sous-région, évitant ainsi une concurrence déloyale qui pourrait nuire aux jeunes entreprises.

Le deuxième type d’intégration économique concerne le soutien que les pays peuvent apporter à d’autres pays de la région ou de la sous-région.

Prenons l’exemple de la Côte d’Ivoire, premier producteur mondial de cacao.
Les autres pays africains possédant des terres favorables à la culture du cacao pourraient participer à l’augmentation de la production de cette matière première et contribuer à la croissance de l’industrie agroalimentaire.

Dans ce cas, les États africains devraient aider les sociétés agricoles ivoiriennes à développer la culture du cacao dans leurs pays en louant les terres des paysans locaux. ( Et, non en délogeant les populations pour donner leurs terres aux sociétés étrangères. Nous nous permettons de tirer les oreilles du ministre des Affaires foncières et du Domaine public, chargé des Relations avec le Parlement qui se plaît à distribuer des terres aux sociétés étrangères au détriment des Congolais)
Cette approche favoriserait la création de richesses en milieu rural.

De plus, cela servirait de base à la décentralisation, car les gouvernements pourraient prendre des actions dans ces sociétés au nom des collectivités locales pour renforcer leur autofinancement.

Par exemple, si une société agricole ivoirienne souhaite s’implanter dans le département de la Lékoumou au Congo-Brazzaville pour cultiver le cacao, le gouvernement Congo pourrait acheter des actions de cette société au nom du Conseil départemental de la Lékoumou ou en son propre nom, afin de diversifier l’économie. Cela garantirait que même après le départ des Ivoiriens, la société pourrait appartenir à l’État, au Conseil départemental de la Lékoumou ou être vendue à un investisseur privé.

Cette approche est également applicable à d’autres secteurs tels que l’élevage, l’aviculture, l’arboriculture, l’apiculture, la pisciculture et la sylviculture, qui visent à arrêter la déforestation et le déboisement.

La mise en œuvre de ces approches d’intégration économique contribuerait également à développer le secteur privé en Afrique.
En favorisant la collaboration et la coopération entre les pays, tout en facilitant les investissements et le commerce intra-africain, l’Afrique pourrait créer des opportunités économiques et attirer des investissements privés.

Création des fortunes

L’intégration économique, envisagée sous un angle particulier, peut également favoriser l’essor des fortunes en Afrique.

Le terme « fortune » se réfère ici aux entreprises prospères, aux entrepreneurs et aux investisseurs qui créent et accumulent des richesses dans différents secteurs de l’économie.

Ces fortunes jouent un rôle essentiel dans le développement économique en générant des emplois, en stimulant l’innovation, en finançant de nouveaux projets et en contribuant à la croissance des secteurs privés.

Il est crucial pour l’Afrique de cultiver ses propres fortunes et de ne pas dépendre exclusivement des investissements étrangers.

En développant des fortunes africaines solides, le continent peut renforcer son autonomie économique et réduire sa dépendance vis-à-vis des capitaux étrangers. Cela permettra de consolider les secteurs privés africains et d’accroître leur contribution à la création de richesse et à la prospérité générale.

La présence de fortunes africaines dans divers secteurs économiques est essentielle pour stimuler l’innovation, favoriser la concurrence saine et encourager l’émergence de nouvelles entreprises.

Les entrepreneurs africains connaissent mieux les réalités locales, les besoins spécifiques des marchés et les opportunités inexploitées.
En investissant dans leurs propres entreprises et en créant des fortunes africaines, ils peuvent jouer un rôle de premier plan dans le développement économique du continent.

En outre, les fortunes africaines peuvent également contribuer au développement social et à la réduction des inégalités en investissant dans des initiatives de responsabilité sociale des entreprises, en soutenant l’éducation, la santé et le bien-être des communautés locales.

Elles peuvent servir de modèles inspirants pour les jeunes entrepreneurs africains et encourager l’esprit d’entreprise et l’ambition économique au sein de la population.
En conclusion, l’intégration économique en Afrique ne devrait pas seulement se concentrer sur la coopération entre les pays, mais également sur la promotion et la consolidation des fortunes africaines.

Ces fortunes sont essentielles pour renforcer les secteurs privés africains, stimuler l’innovation, créer des emplois et contribuer à la croissance économique durable.
En encourageant l’émergence de fortunes africaines, l’Afrique peut accélérer son développement économique et créer une prospérité partagée pour l’ensemble de sa population.

Cela favorisera également le développement du commerce intra-africain en renforçant les échanges entre les pays et en stimulant le secteur privé africain.
Il est donc essentiel que les États africains explorent cette approche et travaillent ensemble pour mettre en place des partenariats commerciaux solides avec des pays étrangers prêts à ouvrir des comptoirs de vente en Afrique.

En unissant nos efforts, nous pouvons promouvoir la croissance économique, la création d’emplois et le développement durable sur le continent africain.”

Armand Serge Zanzala

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