BRAZZAVILLE, 21 nov (AFP) - 11h19 - Le juge Patrice Nzouala, chargé de l’instruction sur la disparition, en mai 1999, de 350 civils au Congo, est mort des suites d’une "longue maladie", a-t-on appris vendredi de source judiciaire à Brazzaville.

A la demande des autorités congolaises, il avait ouvert, en 2002, une enquête judiciaire pour établir les responsabilités à la suite de la disparition de Congolais qui, après avoir fui la guerre civile, rentraient en mai 1999 à Brazzaville d’exil en République démocratique du Congo (RDC).

M. Nzouala avait entendu plusieurs personnalités dont d’anciens ministres, des officiers de l’armée et de la police ainsi que les familles des disparus.

Quatre prévenus dont l’identité n’a pas été révélée ont été inculpés à la suite de ces auditions, mais aucun d’eux n’a été arrêté.

Début novembre, M. Nzouala avait confié à l’AFP que le "dossier était bloqué", sans autre précision.

Parallèlement à cette enquête judiciaire, le tribunal de Meaux (banlieue parisienne) a ouvert une instruction après le dépôt d’une plainte, par deux rescapés des arrestations de 1999 contre le président Denis Sassou Nguesso, le ministre de l’Intérieur, le général Pierre Oba, l’inspecteur général des armées, le général Norbert Dabira et l’ancien commandant de la garde républicaine, le général Théophile Adoua.

Cette plainte est soutenue par la Fédération internationale des ligues des droits de l’homme (FIDH) dont le président à Brazzaville Sidiki Kaba, a déclaré que l’instruction ouverte par la justice congolaise était "destinée à étouffer la procédure engagée par le tribunal de Meaux".

Le gouvernement congolais a demandé à la Cour internationale de justice (CIJ) de suspendre la procédure française mais la CIJ n’a pas donné suite.

Disparition de réfugiés congolais : Brazzaville exige des documents du HCR

BRAZZAVILLE, 22 nov (AFP) - 21h16 - Le gouvernement congolais exige du Haut commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR) les documents sur le retour en 1999 des Congolais réfugiés en République démocratique du Congo (RDC) à l’origine d’une affaire de disparitions, a-t-on appris samedi soir de source gouvernementale.
Dans une lettre au Haut Commissaire des Nations unies pour les réfugiés, Ruud Lubbers, le ministre congolais des Affaires étrangères, Rodolphe Adada, a déploré l’attitude du HCR qui ne lui a jamais remis les documents relatifs au rapatriement des Congolais réfugiés en RDC après avoir fui la guerre civile dans leur pays.

Selon des familles, 353 de ces rapatriés, arrêtés à leur arrivée à Brazzaville par les forces de sécurité, sont portées disparues.

L’opération de rapatriement avait été organisée entre avril 1999 et le début de 2000 à la suite d’un accord entre le HCR, les gouvernements de RDC et du Congo.

"Nous avons des indices qui montrent que nombre de nos compatriotes qu’on avait donnés pour disparus sont présents sur le terroire de la RDC. Nous leur demandons de regagner le pays", a déclaré le ministre congolais de la Communication, Alain Akouala.

"Nous n’écartons pas qu’il y ait eu des règlements de comptes ou des bavures lors de l’opération de rapatriement de nos compatriotes, mais nous affirmons qu’il n’a jamais existé un plan d’enlèvement ou d’extermination des réfugiés", a souligné M. Akouala.