L’Association des Congolais de la Côte d’Azur : arbre de Noël 2008

La remise des cadeaux ce dimanche 21 décembre 2008 fut un moment d’extase pour les enfants et une occasion pour l’ACCA de faire son bilan de fin d’année ; un bilan globalement positif.

La salle du Théâtre Le Village a donné une fois de plus l’occasion à l’ACCA de jouer une partition fort prisée des enfants : le rituel de l’arbre de Noël. Sous le sapin qui brillait de milles feux, une montagne de paquets cadeaux attendait (si on ose dire) d’accoucher du bonheur des gamins de la communauté congolaise tandis que le conseiller régional et maire de Maire de Villars sur Var, Edgar Malausséna, ami de longue date de l’association congolaise, prononçait ce discours où il sait remettre les choses dans leur contexte culturel, social et politique, dans une perspective du « développement durable » de la planète. En effet, pour ce profond écologiste, le mouvement associatif va de paire avec le développement équitable de la planète. Si « l’effet papillon », ça vous dit vous dit quelque (le moindre battement d’aile se ressent aux antipodes alors que le diptère l’a enclenché dans l’Amazonie) vous aurez compris la philosophie du mouvement des Verts dont Edgar Malausséna est l’une des figures de proue azuréennes.

**Thierry Mantsounga, Président de l’ACCA et le Conseiller régional et Maire Edgar Malausséna**

La messe

Une messe de Noël anticipée où se sont retrouvés les Congolais a inauguré cette journée dominicale en l’Eglise St-Roch de Nice. Officiée par le père Luka du Burkina-Faso, elle a été animée par La Chorale Congolaise des 2 Rives sous la direction, tricéphale alternée, de Darelle Lorel, Bienvenu Watoukoula et Samuel Mbemba. En cette période de l’Avent, les cantiques ont, bien entendu porté sur la naissance de l’Enfant Jésus tandis que l’annonce de l’ange Gabriel à Marie a étayé une homélie méthodiquement reliée par le prêtre africain aux mystèrex de l’Immaculée Conception et de l’incarnation du Verbe Divin au milieu des hommes, par la naissance de Christ dans une petite ferme en Galilée.

Remise des cadeaux

Après la bénédiction matinale, le clou de la journée a été planté l’après-midi au Théâtre Le Village, rue Clément Roassal. Avant de recevoir leurs cadeaux sur la scène du théâtre, les enfants (on va dire "La chorale des 2 Rives bis") ont entonné trois chants de la nativité sous la baguette de Lina Badila. Les gosses ont dû bénir la mythologie pour avoir créé le Père Noël, ce personnage qui, chaque année, est fidèle au rendez-vous de décembre et comble de bonheur aussi bien leur imaginaire que leur réel.

**Chorale informelle des enfants en répétition**

Alors que les voix des gamins de la communauté résonnaient a cappella dans ce petit opéra de la rue Clément Roassal, le public demeurait sans voix et, les jouets empilés sous le sapin excitaient le regard des mômes au fond duquel brillait une lumière attendrissante.

**Distribution des cadeaux par Yasmina et Thierry**

Et pourtant le compte des cadeaux de Noël était loin d’y être. Micro en main, Thierry Mantsounga, l’air embarrassé, anticipera sur le "drame" des enfants ne recevant pas de cadeaux pour avoir été inscrits trop tard sur la liste. Trop d’appelés, peu d’élus : l’ACCA victime de son succès ? L’association ne pouvant distribuer qu’une centaine de cadeaux, se posa le dilemme : comment décevoir les enfants sans les faire pleurer ou comment ne pas les faire pleurer alors qu’ils n’auront pas reçu de jouets ? Or, ici comme ailleurs, le Père Noël ne doit jamais être une ordure. Le mythe risque d’en prendre un coup mortel. Finalement, Thierry Mantsounga avait paniqué trop vite : tous les enfants sont repartis avec un jouet à la main, y compris les non-inscrits : le comble de la joie. Noël n’est pas une fête magique pour rien et, le Père Noël n’est pas, par hasard, un faiseur de miracles ayant plus d’un tour dans sa hotte.

Cette année 2008, la participation du public a été massive et la coopération ACCA/Chorale congolaise réussie. La collaboration entre La Chorale des 2 Rives et L’ACCA s’était trop longtemps fait attendre. La première pierre de cette "maison commune" fut posée au dernier arbre de Noël (2007) et à l’occasion du concert humanitaire en l’église St-Paul de Pessicart (Nice) organisée par l’ACCA.
De façon générale, les deux formations (cultuelle et culturelle) ont trop souvent travaillé en solo, chacune dans son coin, regardant chacun avec condescendance, estimant mutuellement que le sacré et le profane ne devraient pas se confondre ou se mélanger. Terrible erreur de calcul. Pourtant, l’union fait la force. C’est dans la force de l’union et dans l’union de la force qu’on parvient à mobiliser, à déplacer les montagnes, les foules, à réaliser de grands projets.

**Sortie de messe sur le parvis de St-Roch**

Résultat : il y eut foule à l’arbre de Noêl. Hasard ou nécessité ? Miracle ou oracle ? Peut-être les deux. Mais, objectivement la forte affluence de la foule se justifie par la faiblesse de la capacité de nuisance du politique dans les relations humaines. L’ACCA est une association apolitique dont le social demeure la seule politique (Tiens, ça pourrait être un slogan !)

Représentativité

C’est un rude exercice de style de remplir une salle, mais ça l’est encore plus de réunir les Congolais dans un même espace alors que, d’ordinaire, les réunions ennuient les Congolais. Exception confirmant la règle, la fête de ce dimanche 21 décembre 2008 a été représentative de la multitude congolaise niçoise. On n’y parlait pas politique et on s’y parlait sans politique, c’est-à-dire franchement : la détente quoi ! On a remarqué dans la salle la présence des "notables" de la diaspora : Gaby-Tati Ndoumou (ancien président de l’ACCA), Claude Nkodia, Jean-Pierre Nkodia, Albert Kisukidi, Jean-Louis Baker, Pépin Kimbangui, Elie Mbemba, Serge Ambeto, Jean-Pierre Ngouala, Joseph Bemongo (D-J). On y a pu également compter de nouveaux visages, preuve que lorsque les enfants paraissent joyeux, le cercle de famille s’élargit.

En définitive, l’ACCA fut contente de sa prestation devant une salle où le public était serré comme des sardines, signe indiscutable de forte mobilisation.

**Dimensions du public dans l’amphithéâtre**

Les manifs de l’ACCA montent chaque jour en ampleur, grâce à un bureau qui n’hésite pas à monter des projets d’autant plus téméraires qu’ils portent sur des enjeux variés : sky sur neige dans l’arrière-pays, tournois de foot, jeux de sociétés (ngola, damiers, cartes), pique-nique dans le Jardin des Oliviers à Cimiez...

Réveillon de la St-Sylvestre & Perspectives

A l’avenir il faudra élargir en visant un espace moins exigu et surtout en visant plus haut, par exemple l’invitation d’une vedette exotique congolaise, capable de revitaliser la dimension du folklore, au sens ethnographique du terme. Cette année le grand conteur et chorégraphe Massengo-ma-Mbongolo de Malaki Ma kongo (Italie) a failli être de la partie. "On s’y est pris trop tard" regrette Yasmina, secrétaire générale de l’ACCA. Ce qu’a voulu souligner en substance la secrétaire générale, c’est la question du nerf du combat associatif : les subventions. Difficile de faire beaucoup avec peu. Et, c’est peu de dire que les fins dépassent souvent les moyens pour arriver à ces fins. Au final on se retrouve avec des projets non finalisés, jamais exécutés ou exécutés à la six-quatre-deux. Après ça, allez monter un dossier de demande de subventions sans subir le camouflet des Institutions ad’hoc.
Le bureau va finir ce mandat en beauté en organisant le réveillon de la St-Sylvestre, au même endroit (Le Théâtre le Village).

L’année 2008 a été riche en activités associatives. A l’actif de l’ACCA, on énumerera en plus de la sortie de neige à Isola 2000, la participation à la cérémonie anniversiare de l’abolition de l’esclavage par la conseillère municipale Maty Diouf (Nice), l’organisation du dîner humanitaire en faveur de la Côte d’Ivoire, en collaboration avec l’association ARDI.

Gageons qu’il y aura du neuf en 2009.