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L’affaire Igor Cameroon (compléments d’information)

Un journaliste de retour de Brazzaville nous fait le récit de ce qu’il sait de l’affaire qui a valu à notre confrère Igor Cameroon son licenciement de la DRTV après avoir été entendu des jours durant par la DST.

DRTV est contactée par Nimi Madingou, ex-ministre de Pascal Lissouba, qui demande, moyennant finance la diffusion d’un document par la DRTV. Igor Cameroon passe le document à l’antenne. La DST, comme dans le cas de Christian Perrin à Pointe-Noire, n’inquiète en rien l’auteur des propos dérangeants pour le pouvoir, mais s’attaque au journaliste ayant passé le reportage. Il sera convoqué dans les locaux de la DST où il sera longuement interrogé tout en pouvant rentrer chez lui pour la nuit, l’interrogatoire reprenant le lendemain.
Durant cette période difficile, pas une seule fois il sera soutenu par sa direction.
Paul Soni Benga prend contact avec Norbert Dabira en voyage au Bénin. Ils prennent la décision de licencier le journaliste.

J’avais pris contact avec PSB dès la parution de l’article de Simon Mavoula, il n’avait rien voulu me dire au téléphone et je le sentais gêné par mes questions. Je le rappelle, lui dis vertement ma façon de penser.

Paul Soni Benga revendique la responsabilité du licenciement d’Igor Cameroon

Il me rappelle aussitôt, pour me donner sa version des faits.

En tant que directeur de la chaine, PSB a des intérêts économiques à défendre. Il est de défenseur de la ligne éditoriale de la chaîne.
Igor Cameroon, n’aurait pas respecté la déontologie de la DRTV. Il a passé le document sans en demander l’autorisation à sa hiérarchie, qui la lui aurait refusée compte tenu de sa non-conformité avec la ligne éditoriale de la chaîne.
Un conseil de discipline regroupant les cadres de la chaîne et les représentants du personnel ont entendu Igor Cameroon qui aurait reconnu avoir agi hors des règles maison. A l’issue de cette entrevue, Paul Soni Benga prend sa décision d’exclusion. Sans avoir jamais demandé son avis au général Dabira.
Paul Soni Benga assume donc la pleine et entière responsabilité du licenciement d’Igor Cameroon.

Mon avis

Igor Cameroon a rempli son devoir professionnel.
La DST a fait le boulot qui lui est dévolu dans le cadre congolais.
Paul Soni Benga me déçoit dans cette affaire. Je le croyais beaucoup plus attaché aux valeurs de liberté de la presse et si je peux, à la limite, comprendre qu’il ait cru devoir sanctionner une faute professionnelle, je pense surtout qu’il aurait du agir pour soutenir et défendre son journaliste à la sécurité d’Etat. Ceci n’ayant rien à voir avec la sanction administrative qui pouvait venir après coup.
Je trouve aussi la sanction d’exclusion bien lourde, quoi que nous ne sachions pas si Igor Cameroon n’avait pas précédemment reçu des avertissements pour d’autres fautes éventuelles.

Soni, tu as agi en patron de presse en oubliant que tu es aussi journaliste et que les journalistes se doivent réciproquement soutien et assistance.

Igor, nous sommes prêts à publier ta version des faits.


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Le document, source du scandale a été passé à Pointe-Noire par Télévision Pour Tous et personne n’a été inquiété. Il semblerait que ce soit bien le fait de sa diffusion par un média contrôlé par l’Etat qui soit en cause et pas une opération de censure pure et simple.

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