email
Mélodia Milimu

*Nicolas KASANDA* Docteur Nico (7 juillet 1939 - 22 septembre 1985) « Dieu de la guitare » Le plus grand solo-guitariste africain de tous les temps

Au cours de sa carrière, Nicolas Kasanda est parvenu à une maîtrise inégalée de son art, un extraterrestre dont les sons sortaient d’une galaxie inconnue.

Il nous a livré une œuvre musicale pour l’esprit qui continue de défier le temps, son école*, la plus illustre de la musique congolaise. Par sa transversalité elle a maintenu à flot dès 1974 l’école OK-Jazz avec l’intégration apparemment contre nature de Mavatiku Visi Michelino, Nédule Papa Noël, Dizzy Mandjéku, Gerry Dialungana ; en portant la troisième école, l’école Zaïko, par expérience compatible uniquement avec la "guitare Fiesta" (la guitare de Nico) ; enfin par son importance.

On peut ainsi citer sans ordre de préséance parmi ses adeptes : Nédule Noël Papa Noël, André Kambité Damoiseau, Sékou Bembéya Diabaté de Bembéya Jazz National de Guinée, Paul Vangu Guvano, Pierre Attel Mbumba, Pierre Manjéku Dizzy, Augustin Nsingi Magéda, Biyéla Gerry Gérard, Mpassi-Ngongo Mermans, Mavatiku Visi Michelino, Ignace Nkounkou Master-mwana-Congo, Jacques Kimbembé Mouss, Gabriel Dianzolo Ya Gaby, Joseph Kankoté Serpent, Félix Manuaku Pépé Felly, David Bazéta De La France, Philippe Dino Vangu, Jacques Bazizila Souza Vangu, Gerry Dialungana, Syran Mbenza, Béniko Polydor Zangilu Popolipo, Nicolas Tshilumba Dikky Baroza, Nséka Bimuéla Huit Kilos, Dally Kimono, Elvis Nkunku, Diblo Dibala, Kinanga Nanzao Bœing 737.

Autant de solistes prestigieux ! Docteur Nico fut le premier guitariste à jouer et faire connaître en Afrique la guitare hawaïenne à laquelle il a excellé, au point d’en produire la plus belle ballade au monde, tout genre musical confondu, dans « Nakéyi Abidjan ».

Jhimmy L’hawaïenne n’en porta en vérité que l’appellation pour se distinguer des guitaristes de sa génération par snobisme. Les disciples de Nico Kasanda à la guitare hawaïenne demeurent : Omer Ilunga Chengi Baba Gaston (orchestre Baba Gaston Band, RDC) et King Sunny Adé (Nigéria).

« On appelle école l’ensemble des disciples d’un maître, ou groupe d’artistes de même tendance. »

Ne pas confondre avec style, façon particulière de s’exprimer, manière personnelle de pratiquer un art. Sur ce, la guitare de la troisième école de la musique congolaise, l’école Zaïko, est à classer à l’école Nico dont elle remplit les critères.

1953 - Parafifi (version originale)- A/C : Joseph Kabasellé. Orchestre African-Jazz. En cette année 1953, le visionnaire et pygmalion Joseph Kabasellé a jeté son dévolu sur un garçon de 14 ans, Nicolas Kasanda, élève, plutôt que des guitaristes chevronnés, Tino Baroza, Mwamba Déchaud, Gobi, Jhimmy L’hawaïenne, pour tenir la guitare solo dans sa formation nouvellement créée, l’African-Jazz, premier orchestre de variétés moderne. Nico révolutionne ici la guitare par sa technique moderne, obligeant Zacharie Élenga alias Jhimmy L’hawaïenne qui régnait sans partage sur les guitaristes congolais à abdiquer. Une étoile est née. Les guitaristes de la place mettront trois années pour en comprendre la mécanique intellectuelle. Ce qui laissa dire à Manu Dibango : « C’est Nico Kasanda qui donna à cet instrument espagnol, la guitare, son jeu africain moderne. » (in « 50 ans de musique africaine » - Africa N°1)

Audifax BEMBA - Le 22 septembre 2023

Laissez un commentaire
Les commentaires sont ouverts à tous. Ils font l'objet d'une modération après publication. Ils seront publiés dans leur intégralité ou supprimés s'ils sont jugés non conformes à la charte.