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Remède de cheval

Sassou, Makosso et Ondaye recyclent les vieilles recettes néo-libérales du FMI

Pas de scènes de liesse dans les quartiers Nord de Brazzaville à l’annonce du versement de la troisième tranche du FMI, dans le cadre de l’accord sur la facilité élargie de crédit.

Le conseil d’administration du Fonds monétaire international (Fmi) a approuvé ce mercredi 19 juillet 2023 un nouveau décaissement d’environ 43 milliards de FCFA, en faveur de la République du Congo, au titre de l’accord de la Facilité élargie de crédit (FEC), approuvé en 2022.

Pas de réactions d’humeur à la suppression de 300 milliards de Francs CFA qui a pour conséquence l’augmentation des prix du carburant de 5 % et de 35 % avant d’atteindre 65 % suivant les recommandations du FMI. Sassou, Makosso et Ondaye banalisent les coupes sombres et la hausse des prix du carburant et leurs conséquences sur le niveau général des prix. Ils croient dur comme fer que les révoltes ne vont pas éclater. Les chiens sont bien gardés. Denis Sassou Nguesso, Anatole Collinet Makosso et Jean-Baptiste Ondaye ont les coudées libres. L’Eau et l’électricité subiront le même traitement. A quand, une coupe drastique dans le budget de la défense ?

Les coupes claires dans les dépenses sociales retrouvent de la vigueur au Congo-Brazzaville. C’est le recours au consensus de Washington. Le consensus de Washington est un corpus de mesures d’inspiration néo-libérale, datant de la « période Reagan » aux États-Unis, concernant les moyens de relancer la croissance économique notamment dans les économies en difficulté du fait de leur endettement comme en Amérique latine.

La littérature scientifique indique que l’implémentation des recommandations des mesures du consensus de Washington a eu des effets très mitigés sur les différents pays ayant mis en place les recommandations. Les thérapies de choc des années 80 et 90 en Afrique ont été un échec. Les programme d’ajustement structurel (PAS) ont laissé un goût amère aux populations d’Afrique appelées à se serrer la ceinture pendant que les resquilleurs en cols blancs se la coulent douce.

Les mains sales

Durant la période 2008-2009, 16 des 19 plans élaborés avec le soutien du Fonds monétaire international (FMI) recommandent des hausses des budgets sociaux. au Congo-Brazzaville qui navigue à contre-courant de l’Histoire c’est tout le contraire qui est appliqué. Le triumvirat Sassou-Makosso-Ondaye supprime les subventions sur les produits pétroliers, augmente les prix de l’eau et de l’électricité. Une épidémie de maladies de mains sales se déclenche à Dolisie, c’est Pierre Mabiala, natif de la région, qui organise une cagnotte pour subvenir aux besoins des patients admis dans les hôpitaux du coin faute de budget dédié aux structures de santé.

Affamer la bête

Gilbert Mokoki, Ministre de la santé du Congo-Brazzaville n’a même pas daigné faire le déplacement de Dolisie, se contentant d’un aveu sur le sous-équipement du plateau technique du centre de santé de Dolisie, troisième ville du Congo-Brazzaville. Le plan de résilience censé lutter contre l’envolée des prix alimentaires n’a pas encore livré les résultats escomptés qu’une nouvelle fournée de mesures vient d’être adoptée par la troïka Sassou-Makosso-Ondaye. Il faut « affamer la bête », selon l’expression de Donald Reagan.

Bon prince, Anatole Collinet Makosso, économiste à la petite culotte, avait annoncé les couleurs dans une opération de charme et de communication en arguant qu’un plan de résilience était en préparation (la résilience étant le processus de transcender le stress et de se reconstruire), histoire de montrer que le gouvernement du Congo-Brazzaville était à la manette et prenait à bras le corps la question du pouvoir d’achat des ménages.

Le résultat du plan de résilience annoncé avec tambours et trompettes par les équipes de communication de Anatole Collinet Makosso, Jean-Baptiste Ondaye et Claude Alphonse Nsilou « Tata yombo » est à mi-chemin. Et son intérêt est déjà démonétisé par l’annonce par l’administration Sassou d’une hausse des prix de l’eau et de l’électricité. Deux secteurs vitaux de l’économie passés dans le giron du privé. Le secteur de l’Education et de la Santé subissent les affres du libéralisme.

La libéralisation des pans entiers de l’économie du Congo-Brazzaville est en marche. Une marche forcée. Jusqu’où ira le trio Sassou-Makosso-Ondaye dans l’application des mesures néo-libérales du Fonds monétaire international (FMI) usées jusqu’à la corde qui n’ont sans cesse rongé le pouvoir d’achat des ménages pour attirer les capitaux au Congo-Brazzaville ?

En mettant de l’ordre dans les finances publiques, en exploitant les ressources naturelles, en luttant efficacement contre la corruption et le vol des deniers publics, le Congo-Brazzaville ne pourrait-il pas se passer des crédits sous condition libérale du FMI ?

Benjamin BILOMBOT BITADYS

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