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A propos du duel ROYAL-SARKOZY

J’ai pu regarder grâce à TV5 le duel tant attendu des deux candidats retenus pour la « finale » de l’élection présidentielle française, Ségolène Royal et Nicolas Sarkozy. Le débat prévu pour une durée de deux heures est allé bien au-delà et a paru plus que long, d’autant qu’il n’y avait aucun fil conducteur, aucun ordre des sujets au grand dam des deux animateurs qui avaient pourtant prévu un plat du jour consistant - les candidats avaient, hélas, opté pour un "menu à la carte" dont les ingrédients étaient aussi disparates que les conversations de l’époque de la Tour de Babel...

Une chose est certaine : Royal était là pour la confrontation absolue tel un challenger sur un ring. Sarkozy s’évertuait pour sa part à démontrer sa maîtrise des dossiers avec la certitude qu’en face il n’aurait aucune opposition argumentée et crédible. Il prit des airs sereins, des accents de pédagogue. Mais il semblait s’adresser spécialement aux deux journalistes, Arlette Chabot et Patrick Poivre d’Arvor, détournant plusieurs fois son regard de son adversaire afin d’interpeler les animateurs. Il fut d’ailleurs le seul des deux candidats à prendre à témoin, nommément, le journaliste de TF1. L’air de dire : "Puisque Madame Royal ne comprend pas, vous au moins vous pouvez comprendre"...

Royal était plutôt surprenante, à la lisière de l’agressivité, mais combattante, même si ses propos se diluaient souvent dans une confusion qui rendait facile la tâche de Sarkozy. Celui-ci lancera par exemple, lorsque Royal évoque la proposition de raccompagner les femmes policiers chez elles : « Si je comprends bien, vous voulez deux fonctions publiques, l’une au service des Français et l’autre au service des fonctionnaires qui rentrent chez eux la nuit ! » Et pour mieux enfoncer le clou et insinuer que sa rivale surfait sur des "généralités", Sarkozy lâchera encore : « Si vous parlez de tout en même temps, on ne va pas pouvoir approfondir… »

Pour moi, la plus belle envolée de Ségolène demeure celle qu’elle a entonnée en parlant des enfants handicapés à l’école, reprochant à Sarkozy (au gouvernement auquel il appartenait alors) d’avoir « sapé » son travail antérieur en la matière. Et Ségolène de lancer : « Il y a des colères saines, parce qu’elles correspondent à la souffrance des gens. Il y a des colères que j’aurai, même quand je serai Présidente de la République... »

Qui des deux l’a emporté ? Le jugement est difficile. Seuls les électeurs le confirmeront dans quelques jours...

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