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AOÛT OF ACCA : journées sportives et conviviales à Nice

Comme tous les mois d’août, depuis plus de dix ans, l’ACCA (Association de Congolais de la Côte d’Azur) a organisé ses journées du partage : en deux temps.

Il y a d’abord eu le tournoi de foot, le 9 août, remporté par l’équipe du Reste du monde. Ensuite le pique-nique le 15 août 2009 au Jardin des oliviers de Cimiez, lieu classique où l’ACCA célèbre généralement sa journée de partage (quand il ne pleut pas). Cette année, l’innovation a failli être de la partie en prolongeant le partage au CAFE DES ARTISTES, la nuit, pour une soirée dansante agrémentée d’un DJ, d’un groupe de percussions et de danseuses brésiliennes. Malheureusement, "le budget n’a pas suivi", dit le Président Thierry Mantsounga. "Nous avons abdiqué" ajoute le Président de cette association dont le trésorier est Didier Ngoma, la Secrétaire générale Yasmina Bendjama.

Troisième mi-temps

Toutefois, en septembre, l’ACCA compte organiser un week-end culturel sur le thème de la diversité. Une sorte de troisième mi-temps après le tournoi de foot et le pique-nique du mois d’août. Là encore, en raison de la crise budgétaire, ce projet culturel risque d’être revu à la baisse ou simplement d’avorter. Et dire que des figures emblématiques que compte la diaspora congolaise sont prévues pour honorer de leur présence cet évènement culturel de septembre, juste avant la rentrée d’automne. Il s’agit, entre autres, de l’écrivaine Liss Kihindou, de l’éditeur Gabriel Mawawa (PAARI), du musicien YOUSS BANDA. Espérons que les choses se passent autrement pour cette programmation.

Protection de la Vierge

Ce samedi 15 août, la fête de la Vierge Marie est aussi celle des Congolais qui célèbrent leur Indépendance Day à la même date. Pour la grande histoire, la coïncidence n’est pas fortuite. Quand De Gaulle, en 1960, demanda à Fulbert Youlou la date à laquelle il comptait prendre l’indépendance de son pays, ce curé opta pour le 15 août car il voulait mettre le Congo sous la protection de la Vierge Marie, mère de Jésus.

Farniente sous les oliviers de Cimiez

Ce 15 août, quand les Congolais de la diaspora qui sont connectés à Free suivaient le défilé militaire à Brazzaville, l’ACCA s’était filé le mot en conviant compatriotes et sympathisants au Jardin des Oliviers de Cimiez pour se gaver de farniente (voir notre précédent article). Sous un soleil estival accablant, hommes, femmes et enfants se sont prélassés sur l’herbe en nourrissant, pour la plupart, leurs conversations de la sève politique. « Quarante neuf ans, et toujours la galère ! » lâchait, amère, tout le monde, car difficile, même si on se veut apolitique, de ne pas émettre une opinion sur ce qui s’est passé à Brazzaville ces deux derniers mois.

Grande discussion sur le cours des choses

Le théorème est connu : quand deux Congolais se retrouvent, leur conversation tourne à la subversion politique. Quand un troisième s’ajoute, ça tourne à l’aversion généralisée.

Au milieu des oliviers centenaires de Cimiez, une centaine de compatriotes, se souvenant du triste sort de leur pays, ne se sont pas privés de jeter l’huile sur le feu de l’invective, sous le regard solidaire d’autres invités africains et d’élus locaux rituellement présents à la fête et habitués, chez eux, aux us et coutumes démocratiques de la Vè République : Edgar Malausséna, Gazouane Séloua (Vert), Maty Diouf (UMP). Avec cette passion raisonnée qu’on lui connaît, Maty Diouf n’a pas manqué d’égratigner certains chefs d’Etats africains qui déclarent leur pays pauvres alors qu’ils sont propriétaires de biens mal acquis camouflés en France. Suivez notre regard.

Maty Diouf : "les africains doivent se donner une visibilité"

« Des partenariats sont possibles. Mais les africains doivent se donner une visibilité politique dans la ville de Nice. Vous êtes des Niçois au même titre que les autres » s’est cru bon de rappeler Maty Diouf, conseillère municipale niçoise d’origine sénégalaise, en évoquant, au passage, le récent séjour à Nice du bourgmestre de la ville de Kinshasa pour, entre autres mobile de voyage, jumeler sa ville avec une commune des Alpes-Maritimes.
« Je tiens à signaler la particularité de notre maire, Christian Estrosi, fils d’immigrés comme nous, qui s’est battu pour arriver là où il est, en partant de rien. C’est un homme généreux, qui est à l’écoute de sa ville » ajoutera-t-elle en félicitant au passage le sens de l’organisation de la communauté comorienne.

Buffet sous la tente

Comme l’homme ne vit pas que de discours politiques, un savoureux buffet, dressé sous la tente, ramenait chacun a des préoccupations plus prosaïques. Une institution de base, le saka-saka (feuilles de manioc écrasées), était le principal centre d’attraction des fins gourmets. Ce plat national était secondé par des merguez, de la salade et des pâtes. Emery Ngoma à qui avait incombé la grillade des merguez passa pour un héros aux yeux de ses vosins d’immeuble qui le voyaient activer un barbecue sous une chaleur caniculaire. Que ne ferait-on pas pour réchauffer les relations entre compatriotes ! Sur le registre des boissons, le tanga-wissi tenait la dragée haute.

Si Cimiez m’était conté

Le parc de Cimiez accueille chaque année le festival de Jazz de Nice. Il abrite également le musée consacré aux oeuvres de Henri Benoit Matisse. Le père du fauvisme, Matisse, avait coutume de se promener dans le prestigieux jardin situé à quelques pas du Régina, fabuleuse résidence victorienne où il peignit ses dernières gouaches. Dans le parc sont également conservées des ruines gallo-romaines, a l’ombre d’un autre musée, mitoyen à celui de Matisse, le musée paléontologique.

Pique-niquer dans un tel décor vous fait effectivement oublier que, presque cinquante ans après l’indépendance du Congo, le pays s’est transformé en musée préhistorique, faute de politique de développement et à force de vol, de népotisme et de corruption.

Le Congo, à la différence de la Grèce, est un pays où les ruines sont, non pas, le fait de l’histoire de nos ancêtres mais le fait du prince...d’Oyo. Là-bas en Grèce ou à Rome, ça rapporte au peuple, ici, ces ruines sont rapportées au peuple par ceux qui le dirigent.

Faut-il ou non célébrer le 15 août ?

Lancinante question. On glosera infiniment sur la nécessité de célébrer un anniversaire qui, quarante neuf années plus tard, est la marque d’un échec monumental. Et, semble-t-il, jamais nos Etats africains n’ont été aussi liés aux pays riches que depuis qu’ils ont acquis leur indépendance.

En vérité, l’ACCA n’a rien inventé. Avant elle, dans les plus forts moments du militantisme anti-impérialiste de la FEANF (1970/1980), les fêtes d’indépendance faisaient l’objet d’un vigoureux débat quant à leur célébration. Généralement on les boycottait, pour des raisons anti-coloniales.

Ironie du sort, les ténors anti-festifs de la Fédération des Etudiants de l’Afrique Noire (FEANF) sont actuellement tous aux affaires en Afrique. La Bamboula passe désormais par eux. D’ailleurs ce 15 août 2009, à Brazzaville, nombre de ministres qui s’extasiaient devant les parades militaires sont des anciens de la FEANF. Pire, certains qui, la veille, avaient assisté sans broncher au discours d’investiture de Sassou qui rempile pour sept ans après avoir régné vingt-cinq ans, certains, disions-nous, étaient des radicaux de la FEANF. C’est le cas de l’ex-président de l’AEC (Association des Etudiants Congolais) Henri Ossébi, ministre sassouiste de l’Enseignement Supérieur. C’est le cas également de Me Jean-Martin Mbemba, ancien président de l’AEC et actuel maillon fort de la dictature du déjà nommé Denis Sassou-Nguesso, récemment élu à près de 80%. De quoi faire pâlir de jalousie Kim Il Sung.

On nous dira sans doute que cette critique de l’entrisme politique est facile. C’est vrai qu’elle manque d’originalité. Car elle fut déjà faite. Elle a d’ailleurs été entendue ce samedi 15 août au jardin de Cimiez où, entre autres modèles de duplicité, Ntoumi et Kolélas étaient copieusement cités. Chose curieuse, toute cette colère à l’endroit des dirigeants congolais se formulait à l’ombre des oliviers, arbres dont les feuilles symbolisent la paix...

SUITE DU PIQUE-NIQUE EN IMAGES

Drapeau congolais sur fond d’une Mariane bien de chez nous

Les couleurs de la République ont toujours affiché leur présence durant les journées du partage.

Maty Diouf, conseillère municipale UMP et Thierry Mantsounga, Président de l’Acca
Ariane et ses copines

Le récital prévu n’a pas eu lieu. Albert Kisukidi, chansonnier et guitariste avait pris son vol pour Kinshasa. Du coup la petite Ariane n’a pas eu l’occasion de démontrer ses talents chorégraphiques comme la dernière fois au parc Vaugrenier à Villebeuve-Loubet.

Vacancières parisiennes à la garden party

Yolaine et ses cousines étaient en vacance sur la Côte. La fête était ouverte à tous. Ces parsisiennes d’origine béninoise étaient accompagnées de leur tante, Omère et leur mamie, Philomène.

Autour du buffet
Yasmina et Edgar Malausséna, élu Vert
Dimanche à la campagne
Les effets relaxatifs du soleil à l’ombre des oliviers
Jacob Matouti et Thierry Pambou
Le temps de vivre
Rêverie d’un jour d’été
L’attente sous la tente
Maman Philomène et Omère

Maman Philomène et sa fille Omère ATINDEOU, les représentantes du Bénin à cette journée du partage.

Scène ordinaire de la journée du partage
Maty Diouf
Didier Ngoma, Maty Diouf
Jean-Pierre Nkodia, le plus niçois des Congolais ou le plus congolais des Niçois
Une élue très proche du peuple

CONTACTS :

Association Congolaise de la Côte d’Azur (A.C.C.A.)

Espace association Nice centre 45 promenade du Paillon BP :C8 06000 Nice

Courriel : [email protected]

Tél : 04 93 55 59 14 -

06 63 32 88 26

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