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Adieu Ali Farka Touré

Rendons-lui hommage.
Ecoutons sa voix.
Ruons-nous sur ses disques - je sais qu’il fallait le faire de son vivant. Je sais que nous autres les humains nous ne changerons jamais : nous ne reconnaissons la grandeur que lorsque l’artiste va dans l’autre monde. Mais ce type dont je parle était un Grand. Il savait donner. Parce que le miel n’est jamais bon dans une seule bouche (c’est le titre d’un film qui est consacré au grand artiste). Ce musicien s’appelle Ali Farka Touré. Malien. Il vient de nous quitter. Mort dans son pays. Il avait 67 ans.

De lui, que dire de plus ?

Ali Farka Touré, né en 1939 à Tombouctou. Un autodidacte. Donc un talentueux. Il a découvert la musique à dix ans en apprenant à jouer de la gurkel, cette "guitare" à une seule corde. En 1956, lors d’un concert du guitariste guinéen Ketita Fodeba, le jeune artiste comprend que la musique sera au coeur de son existence. Il deviendra alors un grand guitariste. Et comme tous les grands ne sont pas nés grands, il lui faudra des influences. Il lui faudra des accointances.
Quelles furent ses influences à lui ?

Ses influences ? Elles sont dans sa musique. Il avait l’esprit ouvert très tôt. Il a écouté du Ray Charles. Il a goûté du Otis Redding. Mais il a surtout adoré le grand John Lee Hooker. Ce dernier sera en vérité l’artiste qui le marquera le plus. C’est pour cela qu’on l’appellera le "John Lee Hooker africain". Regardez un moment les photos de cette chronique. Celles d’en haut, c’est le disciple malien. Celle d’en bas c’est le MAITRE américain, disparu lui aussi il y a quelques années.

Quelle ressemblance (dans la posture) !

Mais attention, le Malien n’était pas un petit épigone. Ah non, qu’est-ce que vous croyez, hein ??? J’aurais perdu mon temps à faire l’hagiographie d’une photocopie ?

Ali Farka Touré a eu une carrière exceptionnelle. Il a remporté un Grammy Award, la récompense musicale suprême aux Etats-Unis - c’était une première pour un

J L Hooker

Africain - pour sa collaboration avec Ry Cooder sur l’album Talking Timbuktu, en 1995. Mais ce n’était pas tout ! Il revint sur le terrain américain, juste l’année dernière pour décrocher un autre Grammy pour son album In the Heart of the Moon, album réalisé en duo avec le joueur de kora Toumani Diabaté.

Ali Farka Touré, c’était l’Afrique en marche. Le talent en liberté. Le génie en explosion. Il a conquis l’Amérique. Il a ébloui l’Europe. Mais nous Africains le connaissions vraiment ? Si non, il est temps de réparer cette injustice. L’artiste souffrait d’un cancer depuis plusieurs années. Il était paralysé depuis quelques mois. L’artiste sera enterré ce mercredi 8 mars. Adieu Ali Farka Touré.... In the heart of the moon...

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