Brazzaville, Congo (PANA) - Le ministre congolais de la Santé et
de l’Action humanitaire, Léon Alfred Opimbat, a invité, mercredi
3 avril à Brazzaville, les Nations Unies à apporter leur aide aux
déplacés de guerre dans la région du Pool (sud) où les combats
opposent depuis le 29 mars les troupes gouvernementales aux
miliciens ’ninjas’.
Le Dr Opimbat a formulé cette demande lors d’une réunion avec les
organisation humanitaires internationales à Brazzaville, et les
agences des Nations Unies, a indiqué William Paton, coordinateur
du système des Nations Unies au Congo.
D’après M. Paton, des sites ont été ouverts dans trois régions
pour accueillir les personnes qui fuient les combats dans la
régions du Pool. Ces sites se trouvent à Kinkala, chef-lieu de
la région du Pool à 75 km de Brazzaville, Kimba et Kindamba, plus
à l’ouest, Kingoué dans la région voisine de la Bouenza, Zanaga
dans la région de la Lékoumou à la frontière gabonaise et à
Djambala au centre du pays.
"Il y a à peu près 3.000 à 3.500 déplacés à Kinkala. Dans les
autres sites, on n’a pas encore le nombre total, mais à Djambala,
il y aurait plus de 10.000 déplacés" a dit M. Paton ajoutant :"la
situation des déplacés n’est pas encore grave. Mais, comme ils
n’ont pas de nourriture et que les conditions d’hygiène dans les
sites ne sont pas bonnes, il faut que l’aide leur parvienne."
A Kinkala, une localité encore épargnée par les combats, les
déplacés sont confrontés au manque de médicaments et de produits
alimentaires. L’Hôpital local a été déserté par le personnel qui
a fui pour des raisons de sécurité.
Le marché n’est plus approvisionné suite à l’interruption du
trafic routier avec Brazzaville, notamment les axes Brazzaville -
Boko (est du Pool), Kinkala, Kindamba via Mayama, Djambala-Zanaga
et Kingoué (Pool)-Loutété (Bouenza).
M. Paton a déclaré "avoir évoqué les problèmes de sécurité, mardi
en fin de matinée, avec le ministre congolais de l’Intérieur et
de l’Administration de territoire, le général Pierre Oba. Le
coordinateur du système des Nations Unies au Congo devait
présider, mardi après-midi, une réunion regroupant les organismes
des Nations Unies et les organisations internationales pour
décider du départ du premier convoi chargé d’apporter de l’aide
aux déplacés.
"Chacun de nous dira ce qu’il peut apporter. Nous pensons que le
premier convoi pourrait se rendre mercredi dans les sites ", a
souligné M. Paton. Le coordinateur du système des Nations Unies a
souhaité que les convois humanitaires ne soient pas protégés par
les forces de sécurité pour qu’ils soient à l’abri d’éventuelle
attaque.
