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COMMUNIQUE

Appel à la libération des prisonniers d’opinion

COORDINATION CONGOLAISE DE LA SOCIETE CIVILE (CCSC)

GROUPE DE REFLEXION DE PARIS (GRP)

COMMUNIQUE D’APPEL
à la libération de Gilbert NSONGUISSA-MOULANGOU et les 35 raflés de Pointe-Noire

C’est avec stupéfaction que nous avons appris l’arrestation de Gilbert NSONGUISSA-MOULANGOU - membre du Conseil National de l’U.PA.D.S, le 29 novembre 2008 à Mfilou - alors qu’il tenait, au bar Le Balcon, une assemblée générale des militants de l’U.PA.D.S de ce quartier. Interrompu brusquement dans la lecture de son message prônant « l’unité et la cohésion au sein de son parti » qu’il invitait d’ailleurs « à s’opposer véritablement contre le pouvoir actuel qui s’acharne à briser les familles, détruire les amitiés anciennes, déstructurer l’ensemble du tissu social et ruiner la démocratie », il a été amené -sans ménagement après sommation - dans un véhicule Hilux de couleur blanche, par les policiers armés de la Compagnie d’intervention de la Police nationale qui serait missionnée par le colonel ASSOMBI sous le commandement du général NDENGUE.
Estimant que le dossier qui lui avait été soumis justifiant cette arrestation était vide, le Procureur de la République près du Tribunal de Grande Instance de Brazzaville a procédé à sa libération le lundi 1er décembre 2008. Mais quelques heures après cette libération, il a été de nouveau arrêté et écroué à la Maison d’arrêt de Brazzaville.
Cette arrestation arbitraire intervient quelques mois seulement après la « rafle » de 35 jeunes opéré par les autorités de Brazzaville, consécutif aux émeutes de Pointe Noire qui avaient suivi les obsèques de THYSTERE-THYCAYA en juillet 2008 et entrainé la mort du jeune compatriote Guy POATY pendant sa détention à la Maison d’arrêt.

Au moment où nous publions ce communiqué, nous n’avons aucune nouvelle concernant le sort réservé à Gilbert NSONGUISSA-MOULANGOU et les 35 jeunes compatriotes qui croupissent toujours dans les geôles du pouvoir de Brazzaville dans des conditions inhumaines et sous le sceau de l’arbitraire.
C’est pourquoi, nous, membres de la Coordination Congolaise de Société Civile (CCSC) initiateurs du Mémorandum de Paris intitulé « Plaidoyer pour la République : la démocratie ou le chaos ! », réclamant la « Concertation Nationale Inclusive » et publié le 5 juillet 2008 au Palais Bourbon de l’Assemblée nationale à Paris :

  1. Dénonçons avec véhémence les arrestations arbitraires et surtout les atteintes et les violations répétées de Droits de l’Homme dans notre pays ;
  2. Condamnons avec fermeté les arrestations et les détentions arbitraires de Gilbert NSONGUISSA-MOULANGOU et des 35 « raflés » de Pointe-Noire sans oublier les autres détenus, victimes de la politique d’oppression et de la dictature du régime de Brazzaville ;
  3. Demandons aux autorités du Congo-B d’avoir un regard lucide sur l’histoire politique de notre pays souvent émaillée de violences meurtrières afin d’éviter de créer un climat de tension susceptible d’entraîner un conflit armé à la veille de l’élection présidentielle de 2009 ;
  4. Envisageons d’entamer, avec l’aide d’une équipe des Avocats congolais, une « procédure conservatoire » à titre préventif auprès de la Cour Pénale Internationale contre les personnalités congolaises - toutes tendances confondues - qui seraient tentées de commettre des violations graves de Droits de l’Homme avant, pendant et après la période électorale ;
  5. Appelons à la libération immédiate de Gilbert NSONGUISSA-MOULANGOU et des 35 « raflés » de Pointe-Noire afin d’apaiser l’opinion publique et de soulager les souffrances des familles des victimes déjà meurtries par la dégradation sans précédent des conditions de vie et des conséquences de la vie chère dans notre pays ;
  6. Regrettons avec amertume le « silence coupable devant l’Histoire » de la majorité des partis politiques congolais notamment l’UPA.D.S, mais aussi de certains médias suite à ces arrestations ;
  7. Réclamons l’organisation - sans délais et sans condition - de la « Concertation Nationale Inclusive » avant les élections présidentielles afin de trouver des solutions consensuelles à la crise congolaise et d’organiser des élections libres et transparentes ;
  8. Prenons à témoin la Communauté internationale notamment l’Union Africaine, l’Union Européenne, la France et la Chine concernant le sort de nos compatriotes concernés par ces dernières arrestations arbitraires, mais aussi par rapport à l’absence de la démocratie véritable et du dialogue national à la veille de élection présidentielle dans notre pays.

Que Dieu bénisse le Congo-B !
Vive la République !
Fait à Paris, le 05 décembre 2008
Pour le GRP / CCSC
Prince KITEMO, porte parole

CONTACTS

Paul BISSILA (06.84.04.20.41) ;[email protected]
Raphael GOMA (06.22.27.18.64) ; [email protected]
Jean-Pierre MOULANGOU (06.21.30.76.34) ; [email protected]
Prince KITEMO, porte parole (06.12.26.18.54) ; [email protected]

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