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Aventure ambiguë

Après la publication d’un article du Comité Directeur de l’Uprn de Matthias Ndzon, dans Zenga-Mambu. Il faut casser les carreaux !

Après la publication d’un article du Comité Directeur de l’Uprn de Matthias Ndzon, dans Zenga-Mambu, on tombe des nues. Il faut casser les carreaux ! Briser les glaces de Versailles.

Le Comité Directeur de l’Union patriotique pour le Renouveau national, Uprn, du président-fondateur Matthias Ndzon a publié dans le journal en ligne, Zenga-Mambu, un article dans lequel il se pose la question «  Où va le Congo-Brazzaville ? ». Cette instance dirigeante de l’Uprn qui est un parti politique, membre du Frocad et de la Fédération Frocad-Idc-3Jm donc de l’opposition, a sans doute du mal à comprendre la situation dans laquelle se trouve, aujourd’hui, le Congo. Elle pense que le seul et meilleur traitement qui pourra sauver le pays viendra d’un dialogue national inclusif.

Aussi, dénonce-t-elle l’attitude de quelques leaders politiques qui ont déjà annoncé leurs candidatures à l’élection présidentielle de 2021, parle des négociations avec le Fmi qui risquent de ne pas aboutir et de la célébration du quarantième anniversaire du coup d’Etat du 5 février 1979.

Où va le Congo-Brazzaville ? C’est la grande question qu’elle se pose devant le tableau lugubre et macabre qu’elle a, elle-même, peint sur le Congo. Mais, les Congolais qui ont lu cet article et qui tentent de répondre à cette question, disent tout simplement : « Là où le conduit le président de fait, Denis Sassou Nguesso  ».

Comme s’ils veulent lui rappeler une certaine histoire.

Effectivement, c’est d’une vielle histoire qu’il s’agit et que les Congolais veulent relire avec les yeux d’aujourd’hui pour dire certaines vérités au Comité Directeur de l’Uprn, notamment à son président Matthias Ndzon. Voilà pourquoi il est nécessaire avant tout de présenter le leader de ce parti.

Matthias Ndzon : un personnage politique ambigu

Les Congolais présentent ce leader politique comme un personnage très ambigu. Non seulement, il a introduit dans le lexique politique congolais le concept de « président de fait  » pour rejeter et reconnaitre, à la fois, l’élection de Sassou Nguesso à l’issue de la présidentielle anticipée de mars 2016. Rejeter ? Oui ! Parce que Matthias Ndzon avoue que Sassou Nguesso n’avait pas gagné cette élection. Reconnaitre ? Oui ! Parce qu’il le proclame comme étant un « président de fait  ». Tout simplement parce qu’il est là et occupe le palais. Mais aussi parce que lui seul sait là où Sassou Nguesso le range.

Tenez ! Alors que les grands leaders de l’opposition sont embastillés et interdits de sortir au-delà des frontières nationales, le président de l’Uprn est autorisé à voyager à l’étranger. Il vient jusqu’en France et parle dans les médias internationaux. Il rentre au pays sans être inquiété.

Cependant, si certains Congolais continuent à lui faire porter une partie de responsabilité dans l’affaire Humberto Brada dans laquelle Mr Humberto avait extorqué aux Congolais près de 30 milliards de FCFA, et était sorti librement du Congo ; d’autres lui attribuent une phrase dans laquelle il aurait craint que le pouvoir politique aille dans les mains d’un leader politique originaire de la partie sud du pays.

Il s’en inquiéta alors que les Congolais débattaient encore sur le changement ou non de la Constitution de 2002 qui devrait permettre ou non à Denis Sassou Nguesso de briguer un troisième mandat.

Matthias Ndzon semble oublier que les premier, deuxième et sixième présidents du Congo étaient originaires de la partie sud du pays. Les populations du sud n’en ont pas fait un complexe de supériorité ni une folie de grandeur.

Pour preuve, tous les candidats originaires de la partie septentrionale du pays qui se présentent à une élection présidentielle, ont toujours eu des voix dans les départements du sud. Le cas de Jean-Marie Michel Mokoko suffit pour clore ce faux débat.

Une ambigüité qui alourdit la machine Opposition

L’opposition congolaise s’est organisée en Fédération dite Fédération de l’opposition congolaise. Elle a trois têtes : Le Frocad, l’Idc et le J3M. Un monstre tricéphale. Vous avez dit « Monstre » ? Oui ! Parce que, quelle politique peut-elle mener, lorsqu’une tête reconnait Denis Sassou Nguesso comme « président de fait » ! C’est-à-dire, lui laisser le temps de diriger et de gérer le pays jusqu’à la fin de son mandat. Tandis que deux autres le prennent pour un usurpateur qu’il faut déloger du palais du peuple. « Ata vous-même ! » Comme disent les Brazzaville (Voyons !) Et, lorsque l’Idc et J3M organisent une activité de protestation, le Frocad n’y participe pas. N’est-ce pas monstrueux !

Il faut casser les carreaux !

Chers Congolais, nous devons casser les carreaux, si vous me permettez de reprendre et d’utiliser cette expression de feu Mgr Barthélemy Batantu, archevêque de Brazzaville, lorsqu’il invitait à prendre une grande et importante décision. Nous devons casser les carreaux et tuer ce monstre à trois têtes qui regarde dans plusieurs directions. Et, qui en fin de compte, ne sait pas où aller. Voilà ce qui empêche la Fédération de l’opposition congolaise d’être efficace ou de décoller. Le triumvirat ne sait pas où mettre la tête.

Un dialogue de l’opposition

Journaliste et écrivain donc prophète de mon temps et de mon peuple, j’ai donc le droit de parler au nom de ce peuple. A ces leaders de l’opposition, en l’occurrence Matthias Ndzon qui demande un dialogue national inclusif de tous les Congolais, je demande de commencer à dialoguer au sein de l’opposition. Les Congolais attendent un Mémorandum de l’opposition pour que cesse cette polyphonie cacophonique que produit la Fédération de l’opposition congolaise, et le double jeu qu’y jouent certains leaders du triumvirat.

La refondation de la gouvernance électorale

Depuis des années, le Frocad a fait de la refondation de la gouvernance électorale l’un de ses chevaux de bataille. Pourtant, il ne cesse d’accumuler des échecs. Pourquoi ? Parce que la gouvernance électorale est aussi cette branche sur laquelle le pouvoir de Denis Sassou Nguesso est assis. Il ne sciera pas cette branche. La gouvernance électorale actuelle et la corruption sont les deux béquilles du Pct qui lui permettent de tenir debout. Et, contrairement à ce qu’a toujours dit ou pensé le leader de l’Uprn, ce n’est pas la gouvernance électorale qui a fait que Sassou Nguesso se maintienne au pouvoir, aujourd’hui. Il avait été bel et bien battu dans et avec sa gouvernance électorale. La stratégie élaborée par l’Idc et J3M avait réussi. Sauf que cette coalition n’avait pas un plan B pour affronter Sassou Nguesso.

Aussi, faut-il dire qu’il s’était servi de ce vide et de la complicité des institutions de la république et de certains leaders qui disaient être de l’opposition pour opérer son holdup électoral.

Que Denis Sassou Nguesso refonde sa gouvernance électorale ou non, les Congolais doivent aller aux élections en 2021. Il suffit qu’ils soient tous rangés derrière un seul leader. Sauf si l’on voudra reprendre la même stratégie pour coincer le Pct dans tous les départements. Mais, les Congolais doivent avoir, cette fois-ci, un Plan B. Les circonstances ne sont plus les mêmes que celles de 2016. D’ailleurs, elles leur sont très favorables.

Des annonces des candidatures

Paulin Makaya, président du parti Upc (Unis pour le Congo) et Guy Brice Parfait Kolelas, du Yuki, ont annoncé, selon leurs calendriers politiques respectifs, leur participation à l’élection présidentielle de 2021. Mais, on ne sait pas en vertu de quoi Matthias Ndzon s’en mêle et pique une crise de colère. Dans les mêmes moments, Guy Brice Parfait Kolelas a été convoqué par le président de l’assemblée, Isidore Mvouba, pour s’expliquer sur son statut de député. Il continuerait à siéger à l’Assemblée nationale en tant qu’élu du Mcddi. Suivez mon regard, et lisez maintenant les non-dits de cet article pour comprendre le fond de la pensée de Matthias Ndzon.

Serge Armand Zanzala, journaliste et écrivain

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