email

Arrestation d’un officier de l’Armée congolaise

Brazzaville, Congo (PANA) - Un officier de l’Armée a été arrêté
dans des conditions non encore déterminées dans la nuit du 23
février par les forces de sécurité à son domicile privé de
Makélékélé, au sud de Brazzaville, a-t-on appris dans la capitale
congolaise.

Le commandant Serge Badia a été "enlevé" en même temps que
plusieurs autres personnes, annonce l’Observatoire congolais des
droits de l’homme (OCDH, la principale organisation de défense
des droits humains) dans un communiqué rendu public jeudi à
Brazzaville.

L’OCDH précise que le commandant Badia ainsi que ses "compagnons
d’infortune" seraient accusés de "tentative de prise des
commissariats de police de Diata" et de la zone proche, La
Frontière, "en vue de réaliser un coup d’Etat".

Le domicile du commandant Badia est à présent gardé par des
militaires, tandis que d’autres personnes sont recherchées par
les forces de sécurité, ajoute l’OCDH qui ne précise cependant
pas l’identité des personnes enlevées en même temps que
l’officier ni celle des individus recherchés.

Le commandant Badia figure parmi d’autres officiers de l’Armée
qui avaient pris part à la guerre civile aux côtés des forces de
l’ancien président déchu, Pascal Lissouba. Réfugié dans son
village au sud du Congo après la défaite militaire de M.
Lissouba, il était revenu à Brazzaville à la faveur du processus
de réconciliation nationale et de paix.

L’Observatoire demande au gouvernement de tout mettre en oeuvre
pour libérer le commandant Badia "sans condition" ou d’engager
"une procédure régulière en vertu des lois en vigueur sur les
droits de l’homme au cas où de fortes présomptions délictuelles
pèseraient sur sa personne et ses compagnons d’infortune".

L’OCDH a par ailleurs accusé les forces de sécurité de menacer
des dirigeants de l’opposition alors que la campagne pour
l’élection présidentielle du mois prochain est en cours depuis le
20 février.

D’après l’organisation, des officiers de la Direction de la
surveillance du territoire (DST) ont opéré le 21 février "une
perquisition illégale" au domicile de M. Eugène Sama, secrétaire
à l’organisation et à la mobilisation du Rassemblement pour la
démocratie et le développement (RDD) de l’ancien Premier ministre
en exil Joachim Yhombi Opango) à Poto-Poto, quartier centre de
Brazzaville.

Dans un communiqué signé de lui-même et publié mercredi par
l’hebdomadaire satirique L’observateur, M. Sama indique que les
officiers et sous-officiers qui ont perquisitionné et tenté de
l’emmener au siège communal de la DST recherchaient des documents
séditieux.

L’OCDH a également déploré l’interdiction, le 16 février par les
forces de sécurité, d’une conférence de presse des opposants
candidats à l’élection présidentielle regroupés au sein d’un
cartel. La police avait justifié cette interdiction par le fait
que le cartel n’est pas reconnu officiellement.

"L’OCDH est vivement préoccupé par ces actes d’intimidation, les
menaces, les enlèvements et autres entraves aux libertés
fondamentales perpétrés par les forces de sécurité, et appelle le
gouvernement à prévenir les arrestations et perquisitions
arbitraires et illégales qui ne peuvent que menacer la dynamique
de paix", ajoute le communiqué signé du secrétaire général de
l’observatoire, M. Christian Mounzéo.

Laissez un commentaire
Les commentaires sont ouverts à tous. Ils font l'objet d'une modération après publication. Ils seront publiés dans leur intégralité ou supprimés s'ils sont jugés non conformes à la charte.