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Attaque des ninjas contre un secteur sud de Brazzaville : six tués

BRAZZAVILLE, 08 oct (AFP) - 22h23 - L’attaque menée lundi par un groupe de miliciens ninjas contre la périphérie sud de Brazzaville a fait six tués, selon un nouveau bilan officiel publié mardi soir par la direction générale de la police.
Le précédent bilan établi plus tôt dans la journée de source policière faisait état de cinq morts dont un ressortissant mauritanien, deux femmes, un policier et chauffeur de bus.

Dans un communiqué rendu public par la télévision officielle, le directeur général de la police nationale, le colonel Jean François Ndenguet a indiqué qu’un "groupe de terroristes" avait attaqué lundi soir Ganga Lingolo et Madibou, à la périphérie sud de Brazzaville.

Un groupe de ninjas, apparemment affamés, a attaqué des boutiques appartenant à des Mauritaniens, tuant l’un d’eux et en blessant grièvement deux qui ont été conduits au centre hospitalier universitaire.

Parmi les victimes de l’attaque figurent également deux femmes, dont l’une a été tuée par une balle perdue, un policier et un chauffeur d’un bus, selon la même source.

"Il s’agit bien d’une attaque menée par des ninjas à la recherche de ravitaillement alimentaire. Ils ont emporté 200.000 F.CFA", a ajouté la source policière.

Les ninjas ont également incendié le commissariat de police de Madibou avant de prendre la fuite en direction du Pool.

Cette attaque a provoqué un mouvement de panique générale dans les quartiers sud de Brazzaville où certains habitants ont quitté leurs habitations pour se réfugier dans des quartiers voisins.

Les forces de sécurité ont renforcé les mesures de sécurité dans les secteurs ouest de la capitale.

"Nous avons demandé à la population de ne pas céder à la panique et de ne pas quitter les habitations. Le calme est revenu", a encore affirmé la source policière à l’AFP.

Les "Nsiloulous" sont les ninjas contrôlés par le pasteur Frédéric Bitsangou alias Ntumi, par opposition aux ninjas proches de l’ex-Premier ministre Bernard Kolélas en exil.

Les ninjas ont mené ces derniers jours plusieurs attaques contre des convois sur la route de Kinkala, à 75 km de Brazzaville, provoquant l’arrêt du trafic routier sur cet axe.

Une rumeur persistante depuis plusieurs semaines fait état d’éventuelles nouvelles attaques des ninjas contre Brazzaville et les journaux ont fait état d’infiltrations ninjas dans la ville.

Ce climat d’insécurité a amené l’Organisation mondiale de la santé (OMS) à déplacer à Harare la session de son Comité régional qui devait se tenir du 8 au 10 octobre dans la capitale congolaise, a-t-on appris auprès de cette organisation.

Le 14 juin, les ninjas avaient mené une attaque contre les secteurs ouest de Brazzaville, tentant, en vain, d’incendier les hélicoptères de combat MI-24 qui stationnent sur la partie militaire de l’aéroport international de Maya-Maya.

Au cours des dernières semaines, ils ont miné le Chemin de fer Congo-Océan (CFCO) reliant Brazzaville et Pointe-Noire (sud), provoquant des déraillements de trains de marchandises et faisant plusieurs victimes parmi les militaires.

Selon une source ferroviaire, les ninjas auraient ouvert le feu dimanche à la gare de Loulombo (200 km de Brazzaville) lors d’une manifestation appelant les populations à regagner leurs domiciles abandonnés après l’explosion d’une mine contre un train le 24 avril.

Plusieurs personnes auraient été tuées par balles, a ajouté la source, soulignant que les ninjas ont coupé la tête de l’une d’entre elles.

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