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Brazzaville : Grève de l’enseignement public

La police intervient dans certains établissements

Sept organisations syndicales des enseignants du secteur public ont repris depuis le 7 janvier leur mouvement de grève sur la base revendicative récurrente de revalorisation de la fonction enseignante, sous tendue par l’intégration dans la fonction publique de 6000 enseignants exerçant de manière bénévole, le relèvement du point d’indice et le déblocage des avancements figés depuis 1994.

Le mouvement a mis un certain temps à se mettre en place mais il n’a fait que s’amplifier au fil des jours, jusqu’à paralyser le fonctionnement des établissements publics d’enseignement. Comme souvent dans ces cas là, les élèves en carence de cours se sont déportés vers de nombreux établissements privés lesquels ils espéraient entraîner dans le mouvement. La plupart de ces écoles ont préféré fermer.

Les forces de police, mandées à l’origine pour empêcher la tenue d’une réunion de grévistes, sont intervenues, hier mercredi, dans des établissements pour en déloger les éléments perturbateurs. Selon certains renseignements elles auraient fait usage de leurs armes. Nos sources ne mentionnent aucun blessé.

La situation de l’enseignement public au Congo, en totale déconfiture, demande un énorme effort de restructuration. Dans son message de voeux à la nation, Denis Sassou Nguesso s’est engagé à rendre au secteur sa vocation de service public gratuit. Quand on connaît les carrences en infrastructures, locaux, mobilier, matériel pédagogique, enseignants etc. la tâche relève des travaux d’Hercule. Si la volonté présidentielle est effective, verra-t-on de sensibles améliorations durant la présente année scolaire ? La ministre de l’Enseignement primaire et secondaire, chargée de l’Alphabétisation madame Rosalie Kama Niamayoua, dont le portefeuille vient d’être renouvelé verra-t-elle le budget de fonctionnement de son ministère substantiellement augmenté ? Si tel est le cas, les budgets alloués seront-ils utilisés avec pertinence ? Bien des questions demeurent en suspens mais il est évident que sans un système d’enseignement public digne, le pays aura bien du mal à déceler les futurs élèves du lycée de référence qui vient d’être construit par les chinois à Dolisie.

Photo : ©mwinda.org

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