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Brazzaville accusé de destabilisation par la RDC...

Le chargé d’Affaires de la République du Congo à Kinshasa, M. Onka Miéré, a rendu public hier mercredi 18 décembre 2002, un communiqué de presse démentant les déclarations de Vital Kamerhe relatives aux patrouilles des FAC dans la capitale. Selon l’ambassadeur ONKA, Vital Kamerhe, se confiant à l’AFP, a déclaré que les manoeuvres militaires ayant mobilisé plusieurs milliers de soldats des Forces armées congolaises ainsi que des avions et hélicoptères de combat le samedi 14 décembre 2002, étaient une réponse aux désordres que Brazzaville comptait organiser à Kinshasa.

Vital Kamerhe a précisé que des indices nombreux avaient montré au cours des dernières semaines que des hommes s’étaient infiltrés à Kinshasa depuis le Congo voisin et que plusieurs pirogues chargées d’armes en provenance du même Congo avaient été interceptées. En réponse à ces affirmations, Onka Miéré écrit que " l’Ambassade du Congo en République Démocratique du Congo, marque son étonnement devant de telles accusations totalement infondées. L’Ambassade du Congo est surprise que le Gouvernement de la République Démocratique du Congo se soit gardé de la saisir pour l’informer officiellement des faits aussi graves dont le Congo Brazzaville est accusé. L’ambassade du Congo Brazzaville souhaiterait que la République Démocratique du Congo, apporte les preuves impliquant le Congo Brazzaville ".

Cette vive réaction fait suite à une dépêche de l’AFP du 14 décembre dernier intitulée : " RDC : les FAC patrouillent à Kinshasa : une déstabilisation ". Selon l’AFP, les manoeuvres du samedi étaient la réponse du président Kabila aux menaces persistantes de déstabilisation de la capitale, notamment celles du leader du MLC, Jean -Pierre Bemba. A l’AFP, Vital Kamerhe a également déclaré : " Nous avons transmis toutes ces informations à la MONUC (Mission des Nations Unies en RDC) et à la Tierce partie chargée de l’application de l’Accord de paix (Pretoria), mais les manoeuvres militaires démontrent que nous sommes vigilants et déterminés ".

On rappelle que tôt samedi matin, tous les camps militaires des garnisons de Kinshasa ont été fermés. Dans le secteur de l’aéroport international de N’djili, venant du camp d’entraînement de Kibomango, un correspondant de l’AFP a dénombré quelque 2.000 hommes fortement armés, se dirigeant vers le centre ville. Des MIG-23 survolaient toujours la ville à basse altitude samedi après-midi et 5 hélicoptères patrouillaient au-dessus des aéroports de N’djili et de Ndolo. " Nos deux aéroports sont des cibles idéales pour qui, voulant contrôler la ville, y débarquerait chars et troupes, ", a souligné un officier congolais interrogé par l’AFP.

Les observateurs s’interrogent tout de même sur les intentions belliqueuses de Jean-Pierre Bemba qui a signé il y a 48 heures l’Accord global et inclusif à Pretoria avec le gouvernement Kabila, l’opposition politique non armée, la société civile, le RCD et autres. D’où l’étonnement de l’Ambassade du Congo à Kinshasa dont les responsables rappellent que leur pays a signé un pacte de non agression avec son voisin de la rive gauche du fleuve Congo.

Clément Tshiaba
Kinshasa

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