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Chirac et Sassou évoquent l’affaire des disparus

Chirac à Sassou : il "n’appartient pas aux autorités françaises d’interférer dans le cours de la justice"

PARIS, 20 sept (AFP) - 17h56 - Le président français Jacques Chirac a affirmé vendredi qu’il "n’appartient pas aux autorités françaises d’interférer dans le cours de la justice" à propos de la plainte déposée en France contre des dirigeants congolais accusés d’être responsables de centaines de disparitions en 1999.
M. Chirac répondait à son homologue congolais Denis Sassou Nguesso, qu’il a reçu au palais de l’Elysée pour un tête-à-tête suivi d’un déjeuner de travail.

Deux Congolais réfugiés en France ont déposé le 5 décembre 2001 une plainte contre le président Denis Sassou Nguesso et plusieurs responsables militaires pour tortures, disparitions forcées et crimes contre l’humanité.

En juin, la justice congolaise a elle aussi ouvert une instruction judiciaire.

"Le président congolais a évoqué la question en soulignant que cette affaire est instruite au Congo", a indiqué la porte-parole de l’Elysée Catherine Colonna.

"Le Président de la République a rappelé que la justice, comme la presse, est indépendante et qu’il n’appartient pas aux autorités françaises d’interférer dans le cours de la justice", a-t-elle rapporté.

La République du Congo a été, entre 1997 et 1999, le théâtre d’une guerre civile qui a fait plusieurs milliers de morts. Entre avril et mai 1999, des milliers de Congolais qui avaient fui en République démocratique du Congo (RDC) voisine les combats à Brazzaville ont décidé de regagner leur pays, à la faveur d’un accord tripartite entre les gouvernements des deux Congo et le Haut commissariat des Nations unies aux réfugiés (HCR).

Plus de 350 d’entre eux auraient été arrêtés par les forces de sécurité, puis portés disparus à leur arrivée au débarcadère fluvial de Brazzaville ou dans les sites d’accueil.

Le gouvernement congolais a annoncé le 10 septembre qu’il n’autoriserait pas la comparution devant la justice française d’un officier supérieur de l’armée, le général Norbert Dabira, qui devait être entendu pour la deuxième fois par un juge du tribunal de Meaux, dans la banlieue de Paris.

La Fédération internationale des ligues des droits de l’Homme (FIDH), qui s’est constituée partie civile dans cette affaire, a exprimé mercredi dans une lettre ouverte à Jacques Chirac "ses très vives préoccupations" sur la visite du président congolais.

Celui-ci effectue jusqu’au 24 septembre une visite de travail en France. Au pouvoir depuis 1997 après la victoire de ses milices sur celles de son rival Pascal Lissouba, M. Nguesso a été élu en mars dès le premier tour de l’élection présidentielle.

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