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Cordalis Voumina aka X-Senses

Propos recueillis par Blanchard Alice

Encore à ses débuts comme musicien, Cordalis Voumina (X-Senses) est pourtant plein d’avenir. 27 ans, plein de talent et animé par une volonté de rendre la vie agréable. Fruit d’un heureux métissage, Cordalis est né, à Brazzaville, d’une mère cubaine et de père congolais. Il quitte le Congo à l’âge de 5 ans pour s’installer avec sa mère en Suisse.

A son actif, « Révélation », album sorti en 2003. Un deuxième est en préparation, "Conquest", il sortira probablement à Pâques 2005.

Lors d’un show sur la TSR2

A la fin de cette interview, Cordalis Voumina a tenu à féliciter et à encourager toutes personnes qui travaillent bénévolement pour le site. Il souhaite que le site continue à fonctionner encore longtemps.

Cette rencontre avec congopage.com a eu lieu dans leur appartement de La Chaux-de-Fonds en Suisse Romande.

SON ACTIVITE ARTISTIQUE
« La musique pouvait faire le lien entre différentes cultures, c’est quelque chose d’universel ».

Blanchard Alice : Pouvez-vous nous parler de vos activités artistiques actuellement ?

Cordalis Voumina : En ce moment je travaille sur un nouvel album qui s’appelle "Conquest", je travaille sur une quinzaine de titres dont quatre sont des chansons et les autres sont des morceaux instrumentaux, donc de la transe. Je travaille sur un album qui varie au niveau des morceaux. On a des morceaux qui sont plus rapides, plus lents, plus énergiques, des morceaux plus calmes, des morceaux gais et des morceaux tristes. Pour moi c’est important qu’on écoute un album en une fois sans devoir se lasser. Je vise le sortir pour Pâques. Comme ce n’est pas mon premier album, je n’ai plus de souci pour la maison de disque, les distributeurs. Par rapport à tout ça j’ai mes feux verts. En dehors de l’album, je travaille pour un grand concert (www.association-esperanza.ch) que je dois faire entre février, mars avec K-Maro ce sera au Grand Casino de Genève. Je travaille aussi sur un Festival pour le 25 juin en Suisse et un autre Festival qui s’appelle le Freakstock (www.freackstock.de) en Allemagne. La production du prochain clip que j’aimerais sortir un mois avant la sortie de l’album.

B.A. Quels sont les sujets traités dans votre album ?

C.V. J’aime traiter des sujets forts au niveau émotionnel qui touchent la vie des personnes. Que chacun puisse en écoutant, dire que, oui ça j’ai moi-même vécu ou dans mon entourage quelqu’un d’autre l’a vécu. Je fais toujours des mélodies qui ont de l’émotion vivante et qui permettent de rendre éternel le côté innocent qu’on a en tant qu’enfant, qui reste en nous et puis essayer dans la musique de donner aux gens un moment où ils puissent s’arrêter par rapport au stress. Etre touchés par la musique et voir des images par rapport à leur vie, se rappeler certains rêves qu’ils avaient oubliés. Des fois je rencontre des gens qui me touchent et je m’inspire par rapport à la personne ou la mélodie correspondant à la personne. Ce sont aussi des émotions que je ressens quand je me promène. Je suis très sensible aux gens et les gens qui sont autour de toi sans parler, ils te donnent des choses…

B.A. Comment vous est venue la passion pour la musique ?

C.V. La passion pour la musique m’est venue au Congo. Mon grand-père qui était pasteur avait une grande chorale et mon père qui aimait beaucoup la musique m’amenait à des concerts de gospel.

B.A. Et là vous aviez moins de cinq ans ?

C.V. J’avais moins de cinq ans mais je me souviens de ça parce que ça m’a marqué. Je me souviens que je restais éveillé un moment puis je m’endormais parce que c’était souvent tard, mais c’est la chaleur qu’il y avait dans ces lieux qui me touchait et ça m’est resté. Quand je suis arrivé en Suisse pays que je ne connaissais pas forcément, les gens vous regardent parce que vous n’avez pas la même couleur qu’eux, il fait froid et vous êtes totalement déstabilisé. Un jour j’étais avec des gens et ils mettent une musique qui est exactement la même musique que j’avais écouté en Afrique, c’était les Golden Gate Quartet qui chantaient « Ho Wen The Saint ». Je me suis dit, ces gens écoutent la même musique que j’écoutais avec mon père au Congo durant les moments de louange à l’Eglise et là je me dis qu’on a quelque chose en commun, c’est cette musique. La musique pouvait faire le lien entre différentes cultures, c’est quelque chose d’universel. Comme la musique n’est pas considérée comme un travail, j’ai fait des études d’informatique et après j’ai travaillé un peu, mais c’est quand même la musique qui m’intéressait plus. J’ai fait des tests ici et j’ai eu des confirmations comme quoi j’ai un réel talent.

B.A. Quels sont les genres de musique que vous pratiquez ?

C.V. Je fais un peu de tout, c’est l’avantage du métissage. Je suis mélangé donc j’aime écouter de tout et enfant je me suis ouvert à tout. C’est important d’écouter toutes les musiques parce que ce sont des manières différentes de s’exprimer et on ressent les choses différemment. Mais par rapport à cet album on me classe dans la catégorie transe parce que j’utilise des sons plutôt synthétiques avec un rythme percutant très carré.

B.A. Quelles sont les opportunités en matière de musique dans un pays comme la Suisse ? Est-il facile d’y faire de la musique ?

C.V. Non, c’est beaucoup plus facile de faire de la musique dans les pays du Tiers Monde que dans les pays industrialisés. Là où ce serait plus facile de faire de la musique dans les pays industrialisés, dans le milieu chrétien, gospel, ce serait aux Etats-Unis.

B.A. Comment faites-vous alors pour vous en sortir ici ?

C.V. C’est une rage, une force, une foi en moi, je prie beaucoup. Quand j’avais un boulot je le prenais et je bavais pour ça parce qu’avant moi d’autres personnes l’avaient fait.

B.A. Avez-vous un public ici en Suisse ?

C.V. Oui, j’ai un public en Suisse, dernièrement j’ai été en tournée en Tunisie, en Allemagne et bientôt en Hollande.

B.A. Côté production qui travaille avec vous ?

C.V. Pour le premier album j’étais moi-même producteur.

B.A. Il est sorti quand cet album ?

C.V. Il est sorti il y a une année. En Suisse romande il n’y avait aucun producteur qui voulait investir pour un artiste qui n’était pas connu donc c’est moi qui étais producteur. Bien sûr je prenais des risques, mais je ne regrette pas parce que l’avantage maintenant c’est que je suis libre de faire ce que j’ai envie de faire. Que ce soit pour la vente des albums, pour mes concerts je n’ai pas besoin d’autorisation. C’est moi qui signe, mais je n’ai pas à dealer avec un producteur ou une maison de disque. Même ma maison de disque a plus un rôle de promotion vis-à-vis des radios, des distributeurs. J’ai un contrat avec Disques Office pour que mon album soit dans les grandes surfaces. Actuellement l’album est distribué en Hollande, Allemagne, France et au Canada.

B.A. Comment envisagez-vous votre avenir ?

C.V. Je vise de monter une boite de multimédia communication. Je ne m’intéresse pas seulement à la musique, je m’intéresse aussi à la peinture pas que je la fasse moi-même. Je m’intéresse à la sculpture, l’art, le cinéma, la photographie. Une boite qui travaille pour la promotion, le développement, la production dans le but de communiquer quelque chose aux gens pour qu’ils voient quelque chose d’autre que simplement le train-train quotidien. J’aime les chalenges et faire des choses pour divertir les gens. Parce que composer des mélodies, je ne vais pas faire ça toute ma vie.

SON MELANGE CULTUREL, SES DECOUVERTES…
« Je suis tombé sur le charme du congolais et je crois que le congolais doit beaucoup sous-estimer sa capacité à rêver, à rendre la vie agréable, à rigoler. »

B.A. Que savez-vous du Congo ?

C.V. De mes souvenirs d’enfance, je pense souvent au Congo. Je me souviens des sorties en famille, on partait souvent à la mer avec de grosses casseroles de riz, d’haricots, de bananes. Des moment qu’on passait dans la nature et ça c’est génial parce qu’en Suisse on n’a pas ça. J’aimais aussi le côté où c’était facile de trouver des fruits, j’aimais beaucoup manger les mangues chez une tante qui avait un manguier. Le soir il y avait des grillades de poisson. J’ai souvent des souvenirs au niveau gastronomique. Et je me souviens aussi comme on n’était pas loin de la mer, des fois on roulait dans la voiture et puis on sentait la voiture écraser des crabes et un jour un crabe est venu à la maison, il a fait un malheur et il a fini dans la marmite. C’est un pays riche au niveau de la nature et on y a plus un rapport avec la nature qu’en Suisse. Les gens y sont beaucoup plus chaleureux, on passait beaucoup de temps chez les amis en famille. A cette époque là, j’avais 5 ans et je pouvais aller chez les voisins par moi-même et personne ne s’inquiétait de voir un enfant qui se promène seul dans la rue. Ici il ne fait pas deux mètres et c’est la police qui arrive.

B.A. Et de Cuba ?

C.V. De Cuba c’est plus facile parce que je suis retourné plusieurs fois. Ce que j’aime c’est la chaleur des gens. Là-bas, vous faites quelque chose de culturel, vous êtes reconnu par rapport à ça. Tout ce qui est lié à l’esprit de l’homme est important. Là-bas, on ne dira jamais, comme en Suisse, à un écrivain qui écrit de supers textes, à part ça c’est quoi votre travail ? Tu ne peux pas trouver un vrai travail ? On est reconnu dans son travail. On peut inviter quelqu’un à venir manger à n’importe quelle heure, on ne peut pas refuser que quelqu’un dorme chez soi un soir. La porte est toujours ouverte. Le cubain aime passer du temps avec les gens. Quand j’allais à Cuba, je n’allais pas dans les boites, à la mer, faire du tourisme, j’allais vers les oncles, des anciens, j’allais apprendre le domino, on écoutait la radio, on parlait jusqu’à 3 heures du matin. Le cubain parle beaucoup et il aime parler de tout et il aime savoir ce qui se passe dans d’autres pays puis après il y a des discussions. Les gens ils s’intéressent à vous et vous demandent comment vous avez passé la journée. En Suisse personne ne va s’intéresser à vous parce que c’est personnel.

B.A. Avez-vous des projets pour le Congo, des rêves ?

C.V. Des rêves par rapport au Congo ?

B.A. En lien avec votre travail par exemple

C.V. Il va de soi que j’ai l’intention d’aider les jeunes. Un jeune qui a des idées intéressantes je peux l’écouter pour voir si on peut faire quelque chose ensemble, peut-être pouvoir financer quelque chose. Mais par contre une chose que je ne ferai pas c’est la politique, elle ne m’intéresse pas. Ce qui m’intéresserait c’est d’être proche de la vie des gens de tous les jours. Apporter de l’évasion et du divertissement.

B.A. Que vous inspire le Congo en rapport à ce que vous entendez dire de lui ?

C.V. Par rapport à ce que j’entends, la politique, par rapport au fait que c’est un pays super riche. Normalement les congolais ne devraient pas être pauvres. Quand on est en Europe ce n’est pas évident, les médias ne donnent qu’une seule partie de l’information, ils la donnent un moment et puis à un autre moment plus rien parce que c’est un autre pays qui devient plus intéressant. Moi ça m’attriste parce qu’on parle du Congo quand il y a plein de morts puis après on n’en parle plus. On parle beaucoup des millions de juifs qui sont morts, je ne minimise pas ce qui leur est arrivé. Je me dis pourquoi pas entrer en action aussi par rapport aux gens qui sont en train de mourir pour limiter les dégâts parce que c’est l’actualité ?

B.A. Comment avez-vous découvert congopage.com ?

C.V. Je fais de la Capoiera http://www.offjazz.com/ds-capoei.htm, c’est un sport de combat brésilien. Je me suis renseigné sur les origines de la Capoiera en fait c’est la lutte africaine, des bantous et après je me suis renseigné sur les bantous et là j’ai vu que les congolais sont aussi bantous. Je me suis dis pourquoi ne pas se renseigner sur la signification des noms de famille congolais. J’ai mis ce moteur de recherche sur Congo et je suis tombé sur congopage.com. Ce qui m’a plu c’est que je ris beaucoup. Si les congolais sont effectivement comme ça, je les aime. Ils disent des choses originales, ce qui m’étonne souvent par exemple sur la page présentation où il y a des gens qui mettent comme qualités intelligent, beau, belle (il se met à rire) et ça je trouve génial parce qu’en Suisse personne ne peut faire ça. J’aime ce côté direct, on prend position et un autre arrive pour tout démonter.

B.A. Avez-vous un message à passer aux congolais ?

C.V. Je suis tombé sous le charme du congolais et je crois que le congolais doit beaucoup sous-estimer sa capacité à rêver, à rendre la vie agréable, à rigoler. Même si la vie est difficile qu’il arrive à voir le positif et se divertir, être très sociable. Je peux comprendre par rapport à x situations, mais j’espère qu’ils garderont le plus longtemps ce côté rigoleur, déconneur, ce côté on vit comme la vie, on fait des délires d’aventure. Pas trop avoir peur de ne parler que d’eux. Ils font de superbes phrases en français. La solution par rapport aux problèmes du Congo est à chercher dans leur cœur. Elle n’est pas à chercher auprès d’autres pays, parce que le congolais c’est quelqu’un d’intelligent, il aime parler de tout je vois sur les forums, ils arrivent à avoir des discussions sur beaucoup de choses. La solution c’est surtout une question de volonté, de persévérance, de courage.

CORDALIS VOUMINA : LES GOÛTS ET LES DEGOÛTS...

Quelles sont vos musiques préférées ?  : Musique classique, gospel, boléro, chorales africaines, les percussions, les Tambours de Brazza

Votre idée du bonheur ?  : Donner sa vie pour son prochain

Et le malheur ?  : D’oublier qu’on existe

Votre passion ?  : Dieu, Jésus-Christ, les gens, l’art, la nature

Ce qui vous caractérise ?  : Rêveur, innocent, idéaliste

Ce que vous aimez en vous ?  : Mon côté à vouloir me mélanger

Qu’est-ce que vous n’aimez pas en vous ?  : Mon impatience

Votre plus grande victoire à ce jour ?  : Etre resté moi-même

Que représente pour vous la famille ?  : Ce qu’elle devrait représenter, la proximité au quotidien.

L’amitié ?  : Moins de proximité au quotidien

Que redoutez-vous ?  : Ne pas voir le fruit de mon travail

Qu’aimez-vous manger ?  : Bananes plantains bouillies, haricots noirs, beignets, mangues.

Qu’aimez-vous chez les autres ?  : Rigoler, les fous rires

Ce que vous détestez chez les gens ?  : L’imbécillité

Votre vœu pour l’année prochaine ?  : Garder la sagesse et être à l’écoute de ce que Dieu veut que je fasse

Où se procurer l’album « Révélation » de X-Senses ?

 France : Librairies chrétiennes / FNAC/ http://www.sephoramusic.com
 Suisse : Librairies chrétiennes / toutes les grandes surfaces / www.sam-music.com / www.x-senses.com /www.soundmedia.ch
 Allemagne : Librairies chrétiennes / www.asaphshop.net
 Word : www.x-senses.com

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