email

Déclaration de l’opposition sur l’élection présidentielle du 10 Mars

Par Bernard Kolelas

Nous voulons tout d’abord faire remarquer que cette élection est la suite logique de la fuite en avant du candidat Sassou qui obstinément, a refusé le vrai dialogue national qui aurait mis autour d’une même table les principaux protagonistes du conflit politique congolais pour l’unité nationale, la restauration de la démocratie pluraliste au Congo-Brazzaville.

Le but inavoué du candidat Sassou était de préparer tout seul cette élection. Nous ne sommes donc pas concernés par celle-ci parce qu’elle se fait sur des bases irrégulières, fausses, illégales : recensement électoral unilatéral, confection unilatérale des listes électorales chargées de fraudes massives, inscription des milliers d’étrangers réfugiés au Congo, des textes juridiques léonins allant jusqu’à violer le principe de non rétroactivité de la loi, à écarter les concurrents qu’on craint au point de les refouler.

Ces graves manquements ont été dénoncés par diverses voix, notamment celles de l’Opposition Congolaise, des ONG des droits de l’homme et de développement démocratique, par l’UE, la FIDH, l’IFES, par des candidats à cette même élection qui l’ont déclarée illégale à travers le mémorandum qu’ils ont adressé au chef du régime.

Enfin nous voulons mentionner ici le rapport du PNUD, donc de l’ONU, publié le 7 février 2002 sur le développement humain durable au Congo- Brazzaville. Ce rapport qui tombe comme à point nommé souligne, pour sortir de la situation actuelle au Congo, l’exigence d’une nouvelle transition, plus consensuelle, un nouvel acte fondamental, une nouvelle constitution et des élections démocratiques. Ce sont là les propositions que nous avons toujours faites et que la partie Sassou n’a jamais voulu entendre.

Ainsi , nous attendons que l’ONU qui nous présente cette solution de sortie de crise politique au Congo-Brazzaville puisse amener le régime de Brazzaville à l’accepter . Quant à l’Opposition, elle y souscrit par ma voix. Il est temps que le Congo sorte d’un régime très policier, très militarisé. C’est à juste titre que Washington vient de condamner le Congo pour non respect des droits de l’homme.

Fait le 7 mars 2002

Bernard KOLELAS
Ancien Premier Ministre
Ancien Député, Maire élu de Brazzaville
Président du MCDDI
Président de l’ERDDUN

Laissez un commentaire
Les commentaires sont ouverts à tous. Ils font l'objet d'une modération après publication. Ils seront publiés dans leur intégralité ou supprimés s'ils sont jugés non conformes à la charte.