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Déroulement dans le calme d’une présidentielle à l’issue prévisible

BRAZZAVILLE, 10 mars (AFP) - 17h37 - Le scrutin présidentiel s’est déroulé dans le calme dimanche au Congo-Brazzaville pour une élection dont le favori est le président sortant Sassou Nguesso, au pouvoir depuis 1997, en l’absence des principaux dirigeants de l’opposition.

Parmi eux, André Milongo, deux autres opposants se sont en effet retirés de la course pour protester contre l’absence de transparence.

"C’est une démission suspecte qui a démobilisé les électeurs", a dit Bonaventure Mizidy, autre candidat de l’opposition, tout en dénonçant des irrégularités durant le vote.

Néanmoins, la commission nationale d’organisation des élections (CONEL) a annoncé dimanche que le taux global de participation devrait atteindre comme prévu les 80% .

Le vote a été suivi par plus de 100 observateurs de l’Union européenne, de l’agence de la francophonie, du groupe ACP (Afrique, Caraïbes et Pacifique) lié par un accord de coopération et de partenariat avec l’UE, de l’Organisation de l’unité africaine (OUA) et de l’observatoire africain de la démocratie basé au Bénin.

A Brazzaville, dans les quartiers sud de Makélékélé et Bacongo, réputés proches de M. Milongo et de l’ancien premier ministre en exil Bernard Kolélas, les électeurs ne se sont pas rendus nombreux aux urnes et cette tendance s’est poursuivie toute la journée.

Dimanche en fin d’après midi, près de 100 électeurs avaient voté dans l’école "Trois Francs" de Bacongo, sur plus de 500 inscrits.

En se retirant, M. Milongo avait demandé à ses électeurs de ne pas se rendre aux urnes.

Le maire de Makélékélé, Maurel Kiwounzou, a tenté de limiter les effets de cet appel, en demandant aux électeurs de ne pas "suivre des politiciens véreux".

Le général Sassou Nguesso a affirmé qu’il était surpris par le retrait de M. Milongo, ajoutant toutefois que cela ne le "dérangeait pas".

Dans les quartiers nord de Talangai et Ouenzé, proches du pouvoir, et ceux du centre-ville -Poto-Poto et Moungali-, les électeurs étaient plus enthousiastes.

Nombre d’électeurs n’avaient pas retrouvé leurs noms sur les listes en raison de l’augmentation des bureaux de vote. Ils ont été autorisés par le ministre de l’Intérieur, le général Pierre Oba, à voter dans des bureaux les plus proches de leurs domiciles.

Dimanche après midi des observateurs de l’OUA et de l’observatoire africain de la démocratie (OAD) se sont félicités du déroulement dans le calme du scrutin. "C’est calme. Ca fonctionne bien. Il n’y a rien d’anormal", a fait remarquer Michel Le Cornec de l’OAD.

Victor Djouatchoua-Toko de l’OUA a déploré les difficultés d’identification des électeurs sur les listes électorales, ajoutant que cela ne pouvait remettre en cause le scrutin.

Il a dit qu’il attendait la fin de toutes les opérations pour faire un bilan complet.

Plus de 1,7 million d’électeurs étaient appelés à se prononcer dimanche entre sept candidats dont le général Denis Sassou Nguesso. Les six autres candidats, tous de l’opposition n’ont aucune envergure nationale : Côme Manckassa, Bonaventure Mizidy, Angèle Bandou, Joseph Kignoumbi Kia Mboungou, Luc Daniel Adamo Mateta et Jean-Félix Demba-Ntelo.

Les premières tendances seront publiées tard dimanche.

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