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Présidentielles

Discours du candidat Mackoumbou-Nkounka Anselme

Samedi 2mars 2002 au centre sportif et universitaire de
Makelekele.

Mesdames, messieurs, chers compatriotes,
je vous salue toutes et tous. Je suis heureux que vous ayez
répondu nombreux à ce meeting de soutien.

Je voudrais vous expliquer pourquoi un cadre qui aurait pu
jouir d’une retraite bien méritée se lance en politique.
Pendant 40 ans, j’ai été un officier des forces Armées
Congolaises, ou j’ai exercé mon métier de chirurgien. pendant
cette période, contraint par l’obligation de réserve à
laquelle est soumis tout le personnel de la force
publique, j’ai gardé le silence, devant de nombreux
dysfonctionnements graves de notre société.
Aujourd’hui libre de toute contrainte, je me mets au
service du peuple congolais.
ce peuple jadis si fier et entreprenant, admiré à travers
l’Afrique, est devenu amorphe, résigné, incapable de
revendiquer ses droits. En effet, vous avez du
l’observer, il n’y ‘a aucun syndicat digne de ce nom pour
défendre les intérêts des travailleurs, des étudiants, des
opérateurs économiques, etc. Enfin, aucune société civile
crédible pour faire contrepoids au pouvoir.
Les peuples ont les institutions et les chefs qu’ils
méritent. C’est de vous peuple que dépend l’avenir de ce
pays. Si vous voulez des institutions démocratiques, une
élection, équitable et transparente, cela ne dépend que de
vous. Car ceux qui veulent gagner à tout prix, ne lâcherons
rien si vous les laissez faire.
Vous avez des droits, et c’est le moment de les exiger. Je me
permets de vous en rappeler quelques uns.
LE PEUPLE A DROIT A LA PAIX :
La paix est un bien commun, que l’Etat doit au peuple. Mais
quelle paix le pourvoira t-il proposé jusqu’ici ?
Il a fait et continue de faire de la paix un véritable
chantage :
Si vous ne votez pas OUI, c’est la guerre !
Honnetement, je ne vois pas le rapport entre voter NON et la
guerre.
Il s’agit la, d’un chantage éhonté du pouvoir qui se sert du
traumatisme subit par les populations pendant les
différentes guerres fratricides que les uns et les autres
tentent d’oublier.
La paix véritable suppose :
la libre circulation des citoyens.Or tous ceux qui
empruntent les véhicules sur les nationale n°1 et n°2
remarquent bien les bouchons ou il faut s’acquitter des
sommes d’argent. Mais la paix c’est aussi le départ du
territoire national de toutes les troupes étrangères et de
tous les mercenaires qui ont envahi notre patrie depuis 4
ans maintenant. Le départ des troupes étrangères est
important car, nous sommes capables d’assurer notre propre
sécurité comme nous l’avons toujours fait.
LE PEUPLE A DROIT A LA DEMOCRATIE
Pas a la démocratie de l’intimidation comme c’est
actuellement le cas.
En effet, pourquoi quand le président candidat fait un
meeting, faut-il fermer le marché, vider les écoles. La
participation à un meeting est un acte volontaire. C’est une
invitation et non pas une obligation.
La vraie démocratie, c’est l’opportunité donnée à chacun de
vous, dans le cadre des lois et règlements de la
République, de se déterminer en fonction de ses intérêts.
LE PEUPLE A DROIT AU BIEN ETRE
le Congo est un pays qui cultive le paradoxe suivant :
un pays très riche, dont le peuple vie dans la misère la
plus noire. Regardez autour de vous, le congolais vit dans
un environnement qui emmène le paludisme, la typhoïde, les
maladies diarrhéiques, etc. Comme pouvez vous
comprendre, qu’une grande ville comme Brazzaville n’a pas un
service de voirie pour le ramassage des ordures. Personne
n’a jamais pensé à assainir nos villes.
Mais pourquoi le peuple vit-il dans la misère, alors que le
pays est immensément riche ?
L’explication est simple. En effet, une minorité, en fait la
classe dirigeante du Congo s’est appropriée les richesses
nationales dont elle a fait un bien personnel. Ainsi par
exemple, l’argent du pétrole est viré dans les comptes
personnels à l’étranger.
Regardez vous-même comment vit cette classe de privilégiés :
ce sont des belles villas, des belles voitures, des gros
cylindres (je vous apprends, que le Congo est le premier
importateur de véhicules gros cylindre par tête
d’habitant. C’est madame qui va faire les courses à
paris, une fois par semaine.
LE PEUPLE A DROIT DE VIVRE DANS LA MODERNITE
En effet, l’Etat doit assurer un minimum de condition de vie
moderne à tous les Congolais, quelle que soit leur localité
de résidence.
Comment comprendre que certains quartiers d’une grande ville
comme BZV puisse toujours manquer d’eau potable alors que
BZV est bâtie sur une presqu’île ?
L’eau potable doit être disponible en quantité et en
qualité aussi bien dans les villes que dans les campagnes.
l’électricité ne doit pas être considérée comme un luxe, mais
plutôt comme une denrée de première nécessité.
Les moyens de communication doivent être disponibles pour
tous et partout.
Ainsi le téléphone, la téléphonie mobile, l’accès à
l’internet doivent être rendus accessibles au plus grand
nombre.
LE PEUPLE A DROIT A LA SANTE
parmi les missions sociales de l’Etat, il y’a celle de
faire accéder toutes les populations aux soins de santé
primaires peu coûteux et de développer la prévention.
Malheureusement, comme pour le reste, la situation sanitaire
du congolais s’est dégradée dangereusement.
Aucune structure de santé du pays n’a les moyens d’assurer
le minimum aux citoyens.
La conséquence est la prolifération des cabinets médicaux
et des pharmacies des rues qui sont un véritable danger
pour la santé des populations.
LE PEUPLE A DROIT A LA JUSTICE
Cette justice doit être équitable et, la même pour tous.
Pour cela, elle doit être indépendante, non complaisante.
Cela permettrait de sanctionner les nombreux prédateurs qui
pillent les deniers publics qui sont notre bien commun à
tous.
LA JEUNESSE CONGOLAISE A DROIT A UN AVENIR
pour notre jeunesse les promesses ne suffisent plus.
il est intolérable que la grande majorité de celle-ci, même
avec les diplômes de niveau supérieur, soit sans emploi.
C’est vrai que la fonction publique ne peut recruter tout
le monde, mais il y’a des solutions qui peuvent amener les
jeunes à se prendre en charge.
C’est pourquoi ,je pense qu’il faut mettre en adéquation la
formation et l’emploi par une concertation entre les écoles
de formation et les employeurs notamment privés.
Le pouvoir a paupérisé toutes les couches de la
population, en ne payant pas les salaires, les pensions et
les bourses, cela permet de justifier les dons de quelques
sacs de riz et d’autres denrées alimentaires. Est-ce que le
peuple congolais a besoin d’une aumône ? prenez tout ce
qu’on vous donne mais ne dite pas merci, car c’est l’argent
de République donc le vôtre. e peuple congolais doit exiger
ce qui lui est du, c’est à dire une répartition équitable de
la richesse nationale
le mandat que je sollicite du peuple congolais a pour
fondement, cette misère et cette injustice sociales
qui anesthésie la grande masse des congolais qui a droit à
un bien être.
L’élection qui m’aurait permis d’être votre humble
serviteur est entachée d’irrégularités avant même qu’elle
n’ait eu lieu.
En effet, la loi qui l’organise est anticonstitutionnelle
car l’acte fondamental qui gère cette période de transition
ne parle pas d’élection.
En dehors de cela, de graves manquements ont été observés
dans son organisation. Ainsi, en lieu et place de la
commission d’organisation des élections qui devrait en être
le maître d’œuvre, c’est le ministère de l’intérieur qui
les organise.
A la date d’aujourd’hui, e corps électoral n’est pas
maîtrisé, l’identification et la localisation des bureaux
de vote ne sont pas connus. la proposition d’utiliser le
bulletin unique ne semble^pas avoir été retenu et puis,
toute l’administration qui aurait du observer une
obligation de réserve, bat campagne pour le président
candidat avec les moyens de la République. Dans ces
conditions, est -il possible que cette élection soit
équitable, libre et transparente ?
Toutes ces anomalies ont été signalées aux pouvoirs
publics, en particulier, à monsieur le président de la
République.
Du coup, se pose pour moi la question de la participation à
cette élection. Une chose est certaine, c’est que par
probité intellectuelle, je ne me ferai pas le complice d’un
hold-up électoral, si les différents manquements ne sont
pas corrigés.

VIVE LE CONGO, VIVE LA DEMOCRATIE
JE VOUS REMERCIE

Transmis par Brice Mackoumbou

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