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NOUVEAU GOUVERNEMENT DE SASSOU

Du nouveau gouvernement Sassou

ON REPREND LES MÊMES ET ON CONTINUE LA BAMBOULA

Ceux qui espéraient une ouverture du système peuvent aller se faire cuire un oeuf. Bien au contraire, le système a évolué vers une logique de fermeture. Dans ce replis sur soi, on signalera une innovation de taille : le poste de Premier Ministre qui a échu à Isidore Mvouba.

La montagne a accouché d’un rat.

Certaines têtes que tout le monde rêvait voir tomber ont été couronnées. C’est le cas du très détestable Okombi Salissant qui s’était rendu célèbre en fêtant ses milliards (un faussaire) aujourd’hui promu, dans le nouveau gouvernement, ministre des Transports et de l’Aviation Civile.

On a repris les mêmes et : que "viva la bamboula".

Voici la liste de quelques heureux détenteurs de maroquins.
35, c’est le nombre total des ministres du "nouveau" gouvernement.

Isidore Mvouba, Premier Ministre ; Gilbert Odongo, Fonction Publique ; Okombi Salissant aux Transports et Aviation Civile, Alain Akouala est maintenu à son poste. Pacifique Issoibeka est aux Finances remplaçant Andély ; Paul Mbot ministre de la Sécurité ; Jean Richard Bruno Itoua, Ministre des
Hydrocarbures. Cinq partant contre cinq entrant. Alain Moka est parti, Jean Dello, viré. Oba Pierre est passé aux Mines. Entsa Ebia, à la Justice. Bref, pas d’ouverture.

C’est en fait un remaniement sans changement.
Faut-il voir par là un signe de désaveu à l’endroit de tous ceux qui spéculaient ?

CYNISME OU CHANT DE CYGNE ?

Il s’agit d’un gouvernement de "fermeture" dont la composition déçoit tous ceux qui (les naïfs) s’attendaient, in extremis, à un assouplissement du régime.

Il faut surtout noter l’étrange stratégie de communication qui a entouré ce curieux remaniement ministériel. Alors que la dissolution du gouvernement, ce mercredi 5 janvier, était devenue un secret de Polichinelle (la rumeur s’étant répandue comme une trainée de poudre dans Brazzaville ) consigne avait été donnée à la radio officielle de faire black-out total sur cet important changement politique.
Usant d’une rare langue de bois, un journaliste officiel a, du reste, apporté un démenti catégorique. D’ailleurs, pour accorder plus de crédit à la thèse du non remaniement, la télévision gouvernementale a même poussé la comédie humaine jusqu’à diffuser un long compte-rendu du mémorable Conseil des Ministres du 5 janvier lequel, au bout du compte, n’a jamais eu lieu, ou du moins n’a duré que le temps d’une douche froide : celle que Sassou a administrée à ses braves ministres en les congédiant ipso facto , les priant "d’expédier les affaires courantes".

Les observateurs supposent que la "temporisation" de 48 heures que s’est imposé Sassou avant de rendre la nouvelle officielle a servi à "tester" la réaction du "système".

Il se peut que le nombre très restreint de "partants" (5) est la preuve que la réaction du système a été féroce. D’où certaines "promotions" incongrues (Mvouba, Premier Ministre).

Le système vivrait-il une terrible crise ? Le rapport de force n’est visiblement pas en faveur de l’homme des masses.
De deux choses l’une : ou Sassou dont la froideur est légendaire a fait preuve de cynisme ou il s’agit d’un baroud d’honneur avant l’implosion des choses.

Comme tout cela a, en effet, l’air d’un chant de cygne !

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