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Energie en berne à Pointe-Noire

Pas de lueur au bout du tunnel

La capitale économique du Congo est une fois de plus plongée dans le noir, suite, nous dit-on sur radio trottoirs [1], de l’effondrement d’un pylône de la ligne a haute tension qui relie le barrage de Moukoukoulou à la cité océane.

Si le phénomène est récurent, on comprend toujours aussi mal que des mesures radicales ne soient pas prises pour rénover cette infrastructure obsolète qui date de 1981. C’est d’autant plus d’actualité que les pylônes de cette ligne sont sensés devoir supporter, outre les câbles haute tension, la fibre optique qui doit être l’épine dorsale du projet de communication que le Ministre des Postes et télécommunications, chargé des nouvelles technologies de la communication, Thierry Moungalla nous a déclaré faire partie des priorités absolues du Président de la République.

La situation est peut-être aujourd’hui pire que jamais. La plupart des stations service ne délivrent plus de gazole, le produit serait en manque à la SCLOG, successeur d’Hydrocongo. Les groupes vont donc fatalement s’arrêter sous peu si une solution n’est pas trouvée dans les tous prochains jours.


Sur ce même sujet, voici ce que nous dit Armand Bouckethy  :

Pointe-Noire dans le chaos

Depuis l’après-midi du Samedi 15 Mars dernier, Pointe-Noire est tombée pour une énième fois dans le chaos. Ce terme est le plus adapté pour qualifier cette gigantesque panne d’électricité pour laquelle aucun responsable de la SNE et encore moins une autorité locale n’est passé devant les médias pour rassurer la population.

Depuis près d’une décennie, Pointe-Noire ressemble plus à une ville du Far West qui présente un aspect spectral. C’est vrai qu’il y eu beaucoup de volonté de la part des pouvoirs publics de la voir se développer ; mais il se pose beaucoup de problèmes. Parmi ceux-ci, on peut citer :

 le manque d’infrastructures
 la précarité
 la pollution
 l’occupation illicite du domaine public avec la complicité de certains dirigeants
 l’expropriation ensuite desdits terrains
 l’insuffisance de fourniture en eau potable (SNDE)
 Insécurité dans certains quartiers périphériques
 etc.

Ce qui importerait le plus à la population ponténegrine serait de vivre un minimum vital au-delà des joutes politiques au cours desquelles les gens se bouffent le nez pour un morceau de gâteau ou autres friandises. On a l’impression de vivre le contraire de cette parole biblique qui dit « Quel est ce père qui donnera un caillou à son fils alors qu’il veut d’un pain ; ou alors qui donnerait un serpent à la place du poisson ? ». Les ponténegrins veulent d’eau, on leur donne des nappes de pétrole polluantes sans qu’ils bénéficient de la rente pétrolière. Ils veulent de l’énergie électrique, ils sont hélas plongés dans un noir favorable aux milieux mal famés et aux crimes de tous genres. Et comble de malheur, ils subissent tout avec stoïcisme. Mais, combien de temps durera ce statu quo ?

Les citoyens ont le droit de savoir. Ils ont de droit de comprendre car principaux contribuables, ils ont le devoir d’ingérence dans la gestion de la cité. C’est autant l’occasion de dire qu’à défaut de les laisser dans un questionnement insoluble, il serait civil et civique de les tenir au courant de la vie de leur cité. Ainsi, on éviterait les sempiternels « dis-moi, pourquoi, comment ». A moins qu’on ne continue de perpétuer cette conception à la Cassandre imposée bon gré mal gré à cette population dont on ne perçoit en haut lieu l’existence qu’en période électorale. Comment peut-on vivre avec insouciance sans eau ni électricité ? « This is the question » comme aurait dit William Shakespeare.

Armand Bouckethy
[email protected]

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