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Festival de cinéma africain sur la Côte d’Azur

Festival Africamania dans les Alpes-Maritimes

Festival de cinéma et de contes africains à Nice

La Côte d’Azur abrite chaque année depuis 1996 un festival du cinéma africain sous l’initiative de l’association AMI Communications. Pour sa 9è édition, le festival s’annonce riche en innovations, et pour cause, baptisé « Afrique en Images » à ses débuts, il devient, cette année, « Africamania Côte d’Azur » Une nouvelle appellation qui élargit la manifestation avec de la musique et des contes au programme.

On y note l’absence du cinéma congolais (RC). Depuis(Voyage à Ouaga) de notre compatriote Camille Mouyéké,en 2002, on n’a plus jamais vu de films congolais au Festival africain Africamania.

Correspondance de Lina BADILA

FESTIVAL AFRICAMANIA 2004

UNE 9è EDITION PLURICULTURELLE

Affiche du Festival Africamania

Du 26 novembre au 20 décembre 2004, la Côte d’Azur accueille le rendez-vous annuel du cinéma africain qui s’enrichit d’autres activités cette année. En effet, en dehors des projections des films habituelles, spectacles de musique et contes y sont prévus. Une manière d’après Marc Nekaitar, l’initiateur, de marquer un nouveau tournant et de montrer d’autres facettes de l’Afrique. A l’en croire, « Africamania Côte d’Azur » se veut une fête de la diversité de l’Afrique en France. De ce fait, le festival se déroulera cette année en trois volets : celui de « l’Afrique en images » pour le cinéma, « l’Afrique en musique » pour les concerts de musique et aussi « l’Afrique et ses contes » pour les spectacles de conte. Il est prévu, à cet effet, des projections de films de réalisateurs africains suivis de débats, des concerts d’artiste africains et des spectacles de contes tout public et en milieu scolaire. En cinéma, 14 films des plus récents représenteront la production cinématographique africaine. En musique, le spectacle est également alléchant puisque parmi les artistes attendus figurent Alpha Blondy, la star du reggae ivoirien. D’autres noms de la musique africaine comme Nawal, artiste comorienne, Dady Mimbo et le groupe antillais Amiral T y seront de la partie.

L’autre innovation de cette 9è édition sera sans nul doute la découverte des contes et instruments traditionnels des griots africains. Des conteurs de renom comme Toingar Keyba Natar du Tchad, Momar Gaye du Sénégal et Fathia Capron du Maroc animeront des spectacles qui seront aussi des ateliers d’initiation à cet art.

Cependant, depuis sa création, ce festival s’est toujours déroulé autour d’un thème principal. Cette année, hommage sera rendu à l’Afrique du Sud à l’occasion du 10 è anniversaire de la fin de l’Apartheid. Toutes ces activités entrent dans le cadre des rendez-vous mensuels d’Africa-ciné-musique que le Festival clôture.

Nawal, chanteuse comorienne

Dans la même lancée, cette association prépare une expo-vente dénommée « Noël du monde » en partenariat avec la mairie de Nice. Là encore, l’Afrique sera à l’honneur ainsi que la Guadeloupe, le Cap-Vert, le Portugal et la Russie. Chaque pays y présentera des produits de son terroir. Structure de promotion des arts africains, AMI Communications œuvre pour la culture africaine sur la Côte d’Azur. En collaboration avec la fédération panafricaine des cinéastes et le soutien du festival panafricain de Ouagadougou (FESPACO), elle participe au marché international qui se tient lors du Festival de Cannes. A travers le nouveau concept « Africamania » AMI Communications entend orienter ce festival vers une vision globale et meilleure de l’Afrique en France.

Lina Badila (décembre 04)

AFRICAMANIA (suite)

LES CONTES

Ce vendredi 10 décembre 2004 la soirée fut consacrée aux contes (cinéma Mercury). Fathia Capron (Maroc) et Keyba Natar (Tchad)ont, tour à tour, manié cet art oratoire avec brio. La série des contes fut suivie de la projection du film Bé Kunko, en présence de son réalisateur, Fanamary Camara (Guinée). Le thème de ce court-métrage : la violence jeune dans un camp de réfugiés libériens à côté de Conakry.

Double sens

Les contes, en général, et ceux de Keyba en particulier sont à double-gâchette. En apparence, ils décrivent les rapports entre les animaux ; en vérité ce sont les êtres humains qui sont visés. Dans un premier temps, le public rit aux éclats, ensuite, le rire franc se métamorphose en rire jaune. C’est ça la magie du conte oral. Comme toute pièce comique, les contes de Natar ont une épaisseur tragique qui laisse songeur. Prenons le cas du lion dont le puissant coup de patte assené au chien fait tordre de rire les spectateurs. Remplaçons le félin par un monarque, africain, fou, psychopathe et mégalo, frappant tout azimut le peuple révolté : c’est moins drôle.

Le roi chez les animaux (tout comme le roi chez les hommes) est d’une violence aveugle, réfractaire au partage équitable du pouvoir et à la répartition égale de la richesse, sans compter son penchant naturel vers l’arbitraire au lieu d’un bon arbitrage des choses. On comprendra, dans cette dialectique du dominant et du dominé, la raison des révoltes populaires précédées de féroces répressions.

Certes l’abus de pouvoir des monarques n’est pas typique de l’Afrique. La Fontaine pointait déjà du doigt cette gangrène chez les monarques des cours européennes. Malheureusement, l’obscurantisme semble s’être arrêté sur notre continent. Au 21è siècle, il se trouve que l’Afrique avec ses Mobutu, Bongo, Eyadéma, Sassou, Gagbo, ressemble au château de Versaille des siècles passés où les rois et les courtisans s’amusaient à la folie tandis que le peuple rampait dans la misère.

keyba Natar, en fin critique des régimes, a fait le choix d’analyser les animaux de la brousse et de la forêt pour mieux dénoncer les abus de pouvoir chez nos chefs d’Etat, véritables rois/lion.

Keyba Natar, conteur tchadien

Débats

Durant les débats qui ont suivi la projection du film de Safamary Camara, les interventions ont tout naturellement convergé, pour la plupart, vers l’absence d’alternatives en Afrique, continent tenu d’une main de fer par des fauves insatiables, cela depuis les les années 1960.

Toutefois, malgré les dictatures, certains intervenants ont fait poindre une lueur d’espoir. Selon eux, une nouvelle Afrique est en train de naître à l’ombre des rapaces qui bouffent les richesses sans songer aux autres . Cette renaissance est une force contre laquelle les charognes ne pourront rien. En définitive, Africamania, a cherché, cette année, à inscrire les choses dans cette nouvelle perspective, à savoir que : l’avenir du monde se trouve en Afrique. Le continent noir doit assumer ce destin comme, jadis, au début des temps, il a joué le rôle de berceau de l’humanité.

Simon Mavoula (12 décembre 04)

Ami Communications

www.africamania-festival.com

Email : [email protected]

Tel 0493563486 / 0661743053

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