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Grève : les enseignants persistent et signent

La base a rejeté le projet de déclaration de suspension de la grève soumis à son approbation par le bureau du collège syndical de l’enseignement. Les enseignants ne pouvant arrêter leur mouvement que si le chef de l’Etat signait un décret abrogeant toutes les dispositions antérieures fixant le traitement actuel des enseignants. Ainsi ont décidé les enseignants du secteur public au terme de l’assemblée générale tenue ce 5 novembre à l’école des Martyrs de Moungali, à Brazzaville.

Le 5 novembre a marqué le 32e jour de la grève déclenchée par les enseignants depuis le 3 octobre dernier.

Les conclusions des négociations entre le collège syndical de l’enseignement qui regroupe les huit principaux syndicats de l’école primaire et secondaire et le cabinet du président de la République, Sassou Nguesso, ont précisé que la levée des effets financiers et des avancements est un engagement de la Nouvelle Espérance, projet de société du président de la République. Ce dernier a instruit le gouvernement de conduire une réflexion globale en faveur de tous les fonctionnaires et autres agents de l’Etat, au plus tôt dans le cadre du budget de l’Etat, exercice 2006. Le gouvernement est appelé dans, ce texte final, d’une part à mettre tout en œuvre pour recevoir tous les dispositifs juridiques attribuant les avantages aux enseignants actifs et de l’autre à parvenir à un texte uniforme qui sera soumis au Conseil des ministres pour examen dans les meilleurs délais.

Ces conclusions n’ont pas satisfaits la base du collège syndical de l’enseignement. Celle-ci, souveraine, a décidé de la poursuite de la grève jusqu’à matérialisation d’un décret du président de la République, lequel doit abroger toutes les dispositions antérieures relatives à leur traitement.

Les enseignants ont pensé que ces conclusions sont dénuées de toute valeur juridique, sans apposition de la signature du président de la République.

Cette assemblée s’est terminée sans communiqué final. La base a accusé ses mandataires de trahison et de duplicité. Le communiqué final, dont la lecture devait annoncer la levée de la grève, a été ravi d’entre les mains du porte-parole du collège syndical et déchiré par des enseignants en colère. Certains de ceux-ci voulaient prendre à partie des représentants syndicaux chargés des négociations avec les autorités administratives.

A l’issue de cette assemblée qui s’est déroulée sous un climat de tension palpable, les enseignants sont descendus sur l’Avenue des Trois Martyrs pour manifester leur mécontentement. Cette marche improvisée a vite été dispersée par les forces de maintien d’ordre public lorsqu’elle atteint l’Avenue de la Paix.

Une assemblée générale et extraordinaire est programmée ce 7 novembre à la Maison commune de Ouenzé pour un examen plus serein et plus responsable de la situation.

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