On entend par arithmosophie l’analyse numérique d’un nom. Exemple : BERNARD KOLELAS, nom d’un politique congolais, a pour chiffres forts le 1 et le 5 qui lui confèrent des qualités d’ambition et d’autorité. L’analyse numérique d’autres personnalités politiques a été ainsi étudiée.
Note critique de Noël Kodia Ramata
Initiation à l’arithmosophie d’Alain Kounzilat, Ed. ICES, 2005, 77 p. Prix : 10 euros frais de port compris.
Habitué à manier les chiffres, Alain Kounzilat revient dans « Initiation à l’arithmosophie » exprimer le mariage qui le lie aux mathématiques. Dans ce livre qui sort de l’ordinaire et qui essaie de normaliser les réalités psychologiques de l’humain en se fondant sur les combinaisons chiffres/lettres, est mise en relief un travail mathématico-philosophique dont seul l’auteur semble connaître le secret. Secret qu’il nous livre pour nous ouvrir sur notre propre personnalité et découvrir notre moi intérieur à travers l’interprétation de quelques combinaisons numériques et même numéralogiques.
Alain Kounzilat s’appuie sur certains précurseurs des mathématiques pour révéler que chaque chiffre, dans sa fonction numérique, n’est pas utilisé gratuitement. De la doctrine pythagoricienne aux travaux d’Euclide, l’auteur fait un constat intéressant : « Le système décimal a contribué à l’écriture de très grands nombres. C’est ainsi que les premiers mathématiciens découvrirent des relations et d’importants théorèmes en cherchant les propriétés mystiques des nombres et classèrent les nombres en pairs et impairs, ainsi qu’en nombres premiers et en nombres composés et étudièrent les propriétés caractéristiques » (p.10). Chaque chiffre de 1 à 9 est signifié théoriquement en ayant une valeur qui exprime qualités et défauts de l’humain. Ainsi pour Kounzilat, « la maîtrise de la numérologie permet de percer tous les secrets de l’avenir en sachant interpréter la combinaison des hiéroglyphes et des chiffres » (p.22). Mais ici se pose la question de la position de celui qui interprète car l’interprétation entre souvent dans le domaine de l’hypothèse, de la subjectivité et de la probabilité bien que cette dernière appartienne dans certaines circonstances aux mathématiques.
De la combinaison des chiffres en relation avec les nom et prénom d’une tierce personne, l’auteur nous emmène dans ce qu’il appelle "arithmosophie", néologisme que l’on pourrait attribuer au mariage de l’arithmétique avec la philosophie. Pour Kounzilat, l’arithmosophie est « l’analyse numérique d’un nom propre ou d’un prénom » (p.23). Et de nous faire entrer dans l’idéel où on pourrait calculer notre identité cosmique et vibratoire. Une sorte de métaphysique que nous propose le mathématicien en jonglant avec moult combinaisons réalisées à partir des noms et prénoms et des chiffres. Et l’auteur dans ses combinaisons nous donne quelques exemples que l’on pourrait suivre « scientifiquement ».
Dans l’application de l’arithmosophie dans la vie courante de l’humain, toute combinaison numérique aurait une influence sur le caractère et même le destin de celui-ci. L’auteur réalise quelques démonstrations psychologiques à partir des dates de naissance de quelques figures ayant marqué notre temps. Et les exemples pris dans le monde politique congolais (pp. 44-45) répondent plus ou moins à la réalité du tableau qui signifie la période prise comme domaine de définition.
Dans la dernière partie de son étude, l’auteur nous propose, à partir de l’arithmosophie, le caractère de quelques personnalités politiques ayant marqué la fin du XXè siècle (pp. 53-74).
Conçu avec pédagogie et méthode, ce livre qui apparaît, dès qu’on l’ouvre comme une mystification de la mathématique, permet aux lecteurs de devenir maître de leur existence s’ils croient aux réalités combinatoires des chiffres et des lettres comme on le remarque dans certains jeux de hasard tels le loto ou le tiercé.
Pouvons-nous optimiser nos décisions, nos chances et affronter les difficultés de la vie avec aisance, comme nous le révèle la quatrième de couverture du livre ? La réponse dans la mise en œuvre de cette science numérologique que Kounzilat définit par arithmosophie et qui montre que son auteur est plus qu’un mathématicien.
Noël KODIA, Universitaire et critique littéraire
