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Jonathan Littell et ses anglicismes... La conjuration des imbéciles.

Assurément Les Bienveillantes de Jonathan Littell, 39 ans, (photo), Prix Goncourt 2006, auront donné du vertige à beaucoup de critiques en manque d’arguments pour destabiliser ce roman désormais considéré comme un objet littéraire non identifié. Outre les attaques basses et mesquines sur le plan historique de certains, ou sur l’auteur dont on "fabrique" une biographie en précisant que c’est son éditeur chez Gallimard, le romancier français Richard Millet, qui aurait écrit ce livre ou alors son célèbre père Robert Littell. Ce dernier est un auteur à succès de romans policiers. Le Point le présente ainsi : "Né en 1935 à New York, Robert Littell partage sa vie entre sa ferme du Lot et la périphérie new-yorkaise. En 1964, après une brève carrière militaire, il devient grand reporter.

Robert Littell, le père de Jonathan

Trois ans plus tard, ses articles sur la guerre des Six-Jours sont considérés comme les meilleurs de la presse américaine. Mais ce journaliste, qui cite Fitzgerald et Swift, rêve d’écrire des « romans vrais » sur la guerre froide, dont il couvre les grands moments. Découvert par Marcel Duhamel, patron mythique de la Série noire au début des années 1970, il est l’auteur d’une douzaine de best-sellers ainsi que de surprenantes Conversations avec Shimon Peres."

Du livre de Jonathan Littell, ce sont plutôt les reproches sur le plan de la langue qui m’ont le plus surpris et révolté. En effet, les lecteurs du Monde (Le Monde des livres de vendredi 17 novembre) ont pu lire la longue interview de Littell dans laquelle il répond à ceux qui le taxent d’avoir truffé son texte « d’anglicismes ». Quoi d’étonnant pour celui qui est aussi de culture anglophone ? Doit-on reprocher au zèbre de porter des zébrures ? L’écrivain est-il un esclave de l’Académie française, un valet des normes de la langue ? Littell nous a certes cité comme exemple pour bien appuyer son argumentation - et pourquoi bouder notre plaisir ? L’auteur américain renchérit donc : « Il y a des anglicismes dans mon roman ! Et comment ! Je suis un locuteur de deux langues et, forcément, les langues se contaminent entre elles... Chacun a ses particularités linguistiques. Alain Mabanckou va avoir de belles trouvailles qui viennent de la manière qu’ont les Africains de parler le français. Ses formules peuvent sembler bizarres, désuètes, mais elles sont magnifiques... Comme pour moi, le français n’est pas la langue natale de Mabanckou. En Grande Bretagne cela fait des années que les plus grands écrivains sont indiens, pakistanais, japonais. Et, grâce à eux, la langue s’enrichit ».

Comme quoi, lorsqu’un grand livre arrive, il faut bien qu’il y ait quelques esprits tordus pour aller chercher la petite bête... Soyons bons joueurs et reconnaissons la naissance d’un écrivain hors normes. C’est un premier roman certes, et quel premier roman ! Michel Tournier membre du Goncourt l’a carrément qualifié de "dernier roman". Belle formule qui résume tout : Littell est un écrivain qui a déjà une oeuvre... avec un seul livre ! Laissons la conjuration des imbéciles se livrer à cet exercice de sape sans vergogne, c’est un de leurs derniers privilèges, si tant est qu’ils en aient encore.

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