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L’UNICEF dénonce des viols des femmes dans le Pool au Congo

BRAZZAVILLE, 26 avr (AFP) - 14h44 - De nombreuses femmes de la région du Pool (sud de la capitale) ont témoigné auprès du bureau de Brazzaville du Fonds des Nations unies pour l’enfance (UNICEF) de viols dont elles ont été victimes dans cette région, où des affrontements opposent les troupes gouvernementales congolaises et les miliciens ninjas.

"Nous avons reçu à notre bureau à Brazzaville des femmes violées. Les droits des femmes ne sont pas respectés. Les femmes sont violées systématiquement", a affirmé Raymond Janssens, représentant de l’UNICEF au Congo au cours d’une conférence de presse conjointe avec les représentants d’autres agences des Nations unies.

"Nous demandons à toutes les parties au conflit de respecter les droits des femmes et des civils", a ajouté M. Janssens.

Sans toutefois préciser si ces cas de viols étaient le fait des soldats gouvernementaux ou des miliciens ninjas, M. Janssens a affirmé que la plupart des femmes violées avaient subi des sévices corporels lors de leur exode du Pool à Brazzaville.

Pour sa part, le coordinateur par intérim des agences des Nations unies au Congo, Sory Ouane, a appelé les forces belligérantes à favoriser l’accès aux populations déplacées des employés des organisations humanitaires chargées de distribuer l’aide.

Dans un communiqué publié en marge de la conférence de presse, les agences de l’ONU ont assuré avoir mis en oeuvre "tous les moyens logistiques, matériels et humains" pour venir en aide aux déplacés de guerre du Pool qui reste "toujours inaccessible aux organisations humanitaires", près d’un mois après le déclenchement des combats le 29 mars.

"Le gros des déplacés de guerre se trouve dans la région du Pool. Le gouvernement ne nous pas encore autorisé à y acheminer l’aide humanitaire. Nous demandons aux parties au conflit de garantir la sécurité des convois afin que l’aide humanitaire parvienne aux déplacés", a plaidé M. Janssens.

Selon les agences de l’ONU, près de 32.000 personnes ont fui leur domicile pour se réfugier dans d’autres localités du Pool épargnées par les combats, dans les régions voisines, la Bouenza, la Lékoumou et les Plateaux et à Brazzaville.

Des missions d’évaluation de ces agence se sont déjà rendues dans la Bouenza, la Lékoumou et les Plateaux.

A Brazzaville, l’UNICEF a déjà commencé à distribuer de l’aide aux déplacés.

"Nous avons distribué des ustensiles de cuisine, des moustiquaires, des lampes à pétrole, des biscuits riches en protéines", a dit M. Janssens, soulignant que quelques cas de malnutrition ont été découverts parmi les déplacés.

L’UNICEF doit commencer avant dimanche la vaccination des enfants déplacés conte la rougeole.

L’OMS a déjà distribué aux déplacés présents à Djambala (région des Plateaux, au centre) des produits pour la purification de l’eau.

Le Programme alimentaire mondial (PAM) dispose de réserves alimentaires de 3000 tonnes. Une partie de cette aide sera distribuée à l’intérieur dès que les conditions de sécurité seront remplies.

Vendredi, la radio officielle a annoncé la réouverture du trafic routier entre Kinkala, capitale du Pool et Brazzaville.

Le ministre du développement industriel, Michel Mampouya a présidé jeudi un meeting à Kinkala, où il a appelé les populations à reprendre leurs activités, a ajouté la radio.

"La présence d’un ministre à Kinkala n’est pas pour nous un signe de sécurité", a dit M. Ouane.

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