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L’arrêt du trafic ferroviaire accentue les difficultés du CFCO

Brazzaville, Congo (PANA) - L’interruption du trafic ferroviaire
sur le Chemin de fer Congo-océan (CFCO) entre Brazzaville et
Pointe-Noire, principal centre économique du pays, accentue les
difficultés de cette entreprise confrontée à d’énormes ennuis
financiers depuis plus de dix ans, constate-t-on.

Le 2 avril, les autorités ferroviaires et les responsables
militaires ont décidé d’interrompre le trafic sur le CFCO après
que les miliciens ninjas du pasteur Frédérik Bitsangou alias
Ntumi ont attaqué les passagers d’un train entre les gares de
Kinkembo et Kingoyi dans la région du Pool (sud), tuant deux
civils et blessant 12 autres.

Cette attaque est la conséquence du déclenchement, le 29 mars,
des combats dans le Pool entre les troupes régulières et les
ninjas.

En début de semaine, un train chargé de marchandises en
provenance de Pointe-Noire est arrivé à la gare de la cité
industrielle de Nkayi, dans la région de la Bouenza, à plus de
300 km de Brazzaville et à moins de 100 km de la région du Pool,
ont rapporté les témoins.

"Le train a déchargé des farines de blé de la Minoterie du Congo
et chargé du sucre de la Société de raffinage industriel du sucre
basée à Nkayi pour Pointe-Noire", a précisé un témoin joint par
téléphone.

Des militaires blessés lors des combats dans le Pool sont arrivés
à pied à Loutété, à la limite du Pool dans la Bouenza, où les
autorités militaires ont mis en place une ceinture de sécurité
pour prévenir les mouvements des ninjas, a indiqué ce témoin.

Long de plus de 510 km, le CFCO est l’épine dorsale de l’économie
congolaise puisqu’il constitue la principale voie d’échanges et
de communication entre le port de Pointe-Noire et les autres
centres urbains, dont Brazzaville.

Le Congo fait transiter par le CFCO le bois produit dans les
régions sud ainsi que celui en provenance des régions nord. Le
bois du nord est évacué par voie fluviale jusqu’à Brazzaville
d’où il est chargé dans des wagons pour l’exportation par le port
de Pointe-Noire.

Mis en service en 1934, le CFCO traverse depuis plus de dix ans
la plus grave crise de son histoire, due principalement à la
mauvaise gestion et aux problèmes de sécurité qui ont contraint
les forestiers du Nord-Congo à exporter depuis 1990 leurs grumes
par le port camerounais de Douala.

Lors de la guerre civile de 1998 entre, d’un côté, les miliciens
ninjas, très actifs dans la région du Pool, et les Cocoyes de
l’ex-président Pascal Lissouba dans les régions de la Bouenza et
du Niari, toutes traversées par la voie ferrée et, de l’autre,
les troupes gouvernementales soutenues par les soldats angolais,
le CFCO avait été partiellement détruit.

Une dizaine de ponts, une centaine de wagons et une vingtaine de
locomotives ainsi que des installations de télécommunication
avaient aussi été endommagées.

Ces destructions, attribuées par les autorités congolaises aux
miliciens ninjas et cocoyes, avaient provoqué l’arrêt pendant
près de deux ans du trafic ferroviaire.

Celui-ci avait repris en août 2000 après la signature, un an plus
tôt, des accords de cessez-le-feu et de cessation des hostilités
entre les troupes gouvernementales et les miliciens ninjas et
cocoyes.

Pour relancer le trafic, le gouvernement a investi plus de 6
milliards de F CFA, qui ont servi à la réhabilitation des ponts
et des gares. Les travaux avaient été réalisés par des
techniciens de la Société nationale des chemins de fer de France
(SNCF).

Une partie des fonds a permis de réparer des locomotives et
quelques wagons. Il y a quelques mois, la direction du CFCO a
importé d’Afrique du Sud de nouvelles locomotives qui ont été
mises en circulation.

La direction du CFCO estime que l’entreprise a besoin de 15
milliards de F CFA pour normaliser le trafic.

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