email

L’opposition congolaise empêchée à nouveau de se réunir

Brazzaville, Congo (PANA) - Les forces de sécurité du Congo ont
empêché dimanche à Brazzaville deux des six dirigeants membres
d’un cartel d’opposants candidats à l’élection présidentielle
congolaise de tenir une conférence de presse, a-t-on appris lundi
de source proche de l’opposition.

C’est la troisième fois que les forces de sécurité interdisent à
ces opposants d’organiser une conférence de presse. Elles avaient
empêché un premier rassemblement de ces opposants le 18 février
dernier et le second deux jours plus tard, estimant que le cartel
n’avait pas d’existence légale.

Dimanche en milieu de matinée, deux des six opposants, M. Martin
Mbéri et le général à la retraite Anselme Mackoumbou-Nkouka, ont
reçu des journalistes dans un domicile privé après que les forces
de sécurité les ont empêchés de tenir leur conférence à
l’aumônerie de Brazzaville.

"Ce sont des méthodes anti-démocratiques et staliniennes. C’est
de l’intimidation. Les gens croient que nous nous réunissons pour
un complot contre le régime, alors qu’en démocratie, il n’y a pas
de complot", s’est insurgé Me Mbéri en recevant les journalistes
dans sa résidence privée.

"Ce n’est pas normal qu’on nous empêche de tenir une conférence
de presse dans un lieu public", a souligné de son côté le général
Mackoumbou-Nkouka.

"Je partage le point de vue de la sécurité. Le cartel d’opposants
n’est pas une structure constituée légalement", s’est réjoui M.
Isidore Mvouba, directeur de campagne du président sortant Denis
Sassou Nguesso, lors d’une conférence de presse.

M. Mvouba a assuré que le général Sassou Nguesso bénéficiait d’un
"très large soutien", ce qui le conforte dans la conviction que
son candidat "gagnera au premier tour".

Il a ensuite présenté le programme électoral du général Sassou
Nguesso qui, libellé en douze engagements, prévoit notamment le
renforcement du processus de paix, la poursuite des réformes
économiques engagées avec le Fonds monétaire international (FMI),
la lutte contre le chômage des jeunes et la reconstruction
sociale.

De leur côté, MM. Mbéri et Mackoumbou-Nkouka ont réaffirmé que
les "conditions juridiques" ne sont pas réunies pour que
l’élection présidentielle congolaise se déroule dans la
transparence.

"On ne peut pas aller à l’élection dans un flou juridique", a dit
M. Mackoumbou-Nkouka, soulignant que l’acte fondamental, la
Constitution provisoire de la période de transition, ne prévoit
pas des élections et que la Cour suprême n’est pas habilitée à
jouer le rôle de juge constitutionnel.

La Cour suprême a rejeté le 22 février ces affirmations de
l’opposition assurant au contraire que l’acte fondamental prévoit
bel et bien des élections et l’investit pleinement des fonctions
de juge constitutionnel.

"Nous avons écrit à la Cour suprême pour savoir si la loi
électorale est conforme à l’acte fondamental qui ne prévoit pas
des élections. Nous attendons sa réponse. En attendant, nous ne
participons pas à la campagne électorale en cours depuis le 20
février. Chacun des candidats membres du cartel verra ensuite
s’il va conserver sa candidature ou non", a souligné M. Mbéri.

Pour sa part, M. Mvouba assure que les adversaires du général
Sassou Nguesso ont peur de sa popularité. "Nos adversaires sont
assommés et KO debout. Le moteur de notre voiture est tellement
puissant qu’il les a pris de cours", a-t-il dit.

Le premier tour de la présidentielle aura lieu le 10 mars, deux
jours après la fin de la campagne, et le second tour le 7 avril.
Dix candidats vont briguer les suffrages de quelque 1,7 million
d’électeurs.

Laissez un commentaire
Les commentaires sont ouverts à tous. Ils font l'objet d'une modération après publication. Ils seront publiés dans leur intégralité ou supprimés s'ils sont jugés non conformes à la charte.