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La FIDH préoccupée par le scrutin référendaire du Congo

Paris, France (PANA) - La Fédération internationale des droits de
l’homme (FIDH) a qualifié, vendredi à Paris, de "préoccupant" le
référendum organisé le 20 janvier dernier par les autorités
congolaises afin de remplacer la constitution de 1992.

Selon l’Association de défense des droits de l’homme, les
conditions du déroulement du scrutin référendaire n’étaient pas
de nature à garantir aux électeurs la liberté de choix.

"Tout a été fait pour que les Congolais disent "oui" au nouveau
texte : présence de militaires devant les isoloirs, vote des
étrangers et des personnes non munies de cartes d’électeur,
corruption des électeurs avant le scrutin, multiples votes",
regrette l’Ong dirigée par le Sénégalais Sidiki Kaba dans un
texte transmis vendredi à la PANA.

La FIDH exprime en outre sa préoccupation sur le contenu même de
la nouvelle constitution, notamment son point fixant à 24 mois
l’obligation de résidence au Congo pour tous les candidats à
l’élection présidentielle.

"Cette condition d’éligibilité garantit donc au président actuel
de gagner les élections présidentielles et écarte de la course
électorale les opposants politiques en exil", souligne la FIDH,
affirmant craindre que les manoeuvres du régime de Brazzaville ne
"comportent les germes d’un nouveau conflit violent dans ce pays
déjà ravagé par trois guerres civiles depuis 1992."

Interrogés sur le sujet, plusieurs opposants congolais en France
ont indiqué qu’ils partageaient l’analyse de la FIDH qui, selon
eux, ne doit pas rester se limiter à un "simple constat
d’impuissance."

L’opposition congolaise en exil estime en effet que la communauté
des bailleurs de fonds du Congo doit faire pression sur le
président Sassou N’Guesso afin qu’il accepte la révision des
listes électorales, la liberté de mouvement et de parole pour ses
opposants ainsi que l’adoption d’un calendrier consensuel pour
les scrutins à venir.

"Le gouvernement congolais veut que nous fassions des élections
présidentielles, législatives et sénatoriales en moins de six
mois. Et le tout alors que les listes des électeurs présentent
des irrégularités criardes. On va droit, dans ces conditions,
vers une mascarade", a déclaré à la PANA l’opposant Pierre Zitty,
qualifiant de "bienveillante" l’attitude de la communauté
internationale vis-à-vis du président Sassou N’Guesso.

Le référendum organisé le 20 janvier dernier pour remplacer
l’ancienne constitution par une nouvelle, qui instaure un régime
présidentiel et un parlement bicaméral, avait obtenu plus de 84
pour cent des suffrages exprimés, selon les statistiques du
ministère congolais de l’Intérieur.

Par Seidik Abba
Correspondant de la PANA

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