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La commission électorale propose aux candidats un engagement pour la paix

BRAZZAVILLE, 7 mars (AFP) - 17h30 - La commission nationale d’organisation des élections au Congo (CONEL) vient de proposer aux candidats à l’élection présidentielle de dimanche la signature d’un projet d’engagement pour la paix, a-t-on appris jeudi de source proche de l’un des candidats.

"La CONEL nous a proposé la signature d’un engagement selon lequel nous devons nous engager à reconnaître le verdict des urnes, la victoire du candidat élu et le féliciter. Nous trouvons cela provocateur", a déclaré à l’AFP Thierry Moungala, directeur de campagne de l’ancien président de l’Assemblée nationale, André Milongo.

Selon M. Moungala, ce projet est contenu dans une lettre adressée le 5 mars à tous les candidats par le président de la CONEL, Charles Apesse. Il devrait être signé samedi matin au cas où cet engagement serait accepté par l’ensemble des candidats.

Dans le projet d’engagement pour la paix, la CONEL suggère aux candidats "de ne pas recourir à la violence en cas de défaite, mais de recourir au contentieux électoral", a ajouté M. Moungala.

La CONEL a exhorté les candidats à oeuvrer pour la "consolidation de l’état de droit" et à "travailler pour l’ordre démocratique", selon M. Moungala. "Ce projet d’engagement pour la paix nous surprend dans la mesure où notre participation à l’élection présidentielle est un engagement pour la paix. La CONEL veut déjà nous faire accepter la victoire d’un candidat", s’est insurgé M. Moungala, qui n’a pas cité ce candidat.

La direction de la campagne du général Denis Sassou Nguesso, le président sortant, a prévenu que celui-ci serait élu au premier tour, estimant qu’il était le seul candidat qui bénéficiait d’un large soutien.

Huit personnalités briguent les suffrages des Congolais, dont la présidente des partis des pauvres, Angèle Bandou et le président de la convention républicaine des libéraux, Bonaventure Mizidy.

Deux autres personnalités se sont retirées de la course mardi pour protester contre l’absence de transparence : Martin Mbéri, ancien ministre de l’Intérieur du président déchu Pascal Lissouba et un général à la retraite, Anselme Mackoumbou-Nkouka.

Bonaventure Mizidy a pour sa part déclaré à l’AFP qu’il "ne signerait pas ce projet d’engagement", ajoutant que c’était "d’ailleurs l’avis d’autres candidats".

"La CONEL est partisane. C’est un instrument du pouvoir", a-t-il souligné. "Nous avons fait une série de propositions pour que l’élection se déroule dans la paix et la sérénité. Elles n’ont pas été satisfaites", a poursuivi M. Mizidy.

Le premier tour de l’élection aura lieu dimanche prochain et le second tour le 7 avril.

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