email

La date fatidique du 20 octobre 2015

Au Congo-Brazzaville, à l’approche du referendum du 25 octobre 2015 annoncé par Denis Sassou Nguesso aux fins de briguer un nouveau mandat, mourir au pouvoir, échapper aux poursuites judiciaires et de l’avènement à grandes enjambées de la date butoir de l’ultimatum lancé par l’alliance IDC-FROCAD, tout semble s’être figé. Les populations du Congo-Brazzaville ne savent pas de quoi demain sera fait au lendemain du 19 octobre 2015. Tout le monde retient son souffle. Tout est désolant dans la crise institutionnelle créée ex nihilo par Denis Sassou Nguesso et devenue en quelques mois un psychodrame national.

Jusqu’à la date fatidique du 20 octobre 2015, le PCT et les épigones du « chemin d’avenir » d’un côté, l’IDC et le FROCAD de l’autre, restent l’arme au pied, en attendant les résultats de la médiation. L’action diplomatique vise à faire entendre raison à Denis Sassou Nguesso d’annuler son referendum et de retirer son projet de nouvelle Constitution. C’est empêcher les eaux du fleuve de s’écouler vers l’océan. Il s’agit pour l’IDC-FROCAD de faire feu de tout bois, d’obtenir de garanties en cas de représailles armées qu’une partie de l’armée soutiendra le peuple et d’épuiser toutes les voies diplomatiques avant de se lancer à mains nues à l’assaut de la citadelle du palais de Mpila. Le pari n’est pas sans risque. Aussi, c’est le seul moyen de dégager Sassou Nguesso du pouvoir car, l’homme d’Edou/Penda dispose d’un arsenal militaire imposant sans égal. La plate-forme IDC-FROCAD a choisi de mettre à profit ce moment de répit pour organiser des meetings à travers les grandes agglomérations du Congo-Brazzaville. Des meetings qui reçoivent un grand engouement et rencontrent un franc succès, grâce au bouche à oreille et en dépit du black-out des médias nationaux contrôlés par le PCT. Ce qui témoigne du rejet par les populations du Congo-Brazzaville du referendum du 25 octobre 2015.

Denis Sassou Nguesso, c’est l’histoire du Bourdon qui tape contre la vitre et pense qu’il va passer en force.

L’événement politique qui se profile au Congo-Brazzaville est aussi rare que symboliquement fort. Les populations galvanisées par les leaders de l’alliance IDC-FROCAD vont déferler le 20 octobre 2015 chasser Denis Sassou Nguesso du palais. La dernière fois, c’était en 1963 avec la chute de l’abbé Fulbert Youlou, à la suite de la jacquerie syndicalo-ouvrière. Plus de cinquante ans après, c’est dans un autre contexte politique que le rassemblement et le soulèvement se produiront. Qui endossera la responsabilité en cas d’échec du mouvement ? Qui récoltera les fruits du succès ? D’où la nécessité de la désignation d’un porte-parole de la plate-forme IDC-FROCAD pour éviter une éventuelle guerre d’égo.

Benjamin BILOMBOT BITADYS

Laissez un commentaire
Les commentaires sont ouverts à tous. Ils font l'objet d'une modération après publication. Ils seront publiés dans leur intégralité ou supprimés s'ils sont jugés non conformes à la charte.