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OPINION

La guerre froide refait-elle surface en Afrique à la faveur des rivalités économiques entre l’Occident et l’Orient ?

Je ne sais pas si vous rappelez des info que je vous avais fait lire ces derniers notamment sur la guerre au Congo (RDC) où un journal en ligne sénégalais faisait un rapprochement entre le déclenchement de la guerre dans l’Est de la RDC quelques mois seulement après la signature d’un contrat entre la Chine et le Congo (RDC). Beaucoup pensent que la guerre au Congo est due essentiellement aux convoitises occidentales sur les matières premières de cet immense pays. Le Rwanda et les Rebelles ne seraient que la tête de proue.

Comment comprendre l’acharnement des Occidentaux sur Mugabe et leur réticence à voler au secours des populations du Kivu au Congo.

Ces derniers ont refusé d’envoyer un contingent militaire, préférant laisser sur le terrain un contingent militaire inefficace car formé par des armées, issues de deux pays ennemis et pauvres que sont l’Inde et le Pakistan qui, autre part, menaceraient l’équilibre géostratégique mondial.

Comment qualifier la disparition de la scène médiatique occidentale du Darfour au Soudan, à la faveur de la guerre au Congo, l’Occident faisant comme si il découvrait cette guerre. Pour l’instant, on se tourne vers la RDC, qui a toujours été en guerre depuis bientôt dix ans.
Plus de Darfour dans les média occidentaux, bien que le problème existe toujours avec sa cohorte de massacre.

Alors qu’est-ce qui peut expliquer cette absence, après tout le tintamarre médiatique des mois passés ? La Chine montrée du doigt par son obstruction au conseil de sécurité des nations Unies auraient changé d’avis ? Bien sûr que non, Comme l’Occident avait besoin des fonds Chinois pour faire face à la crise financière, il avait préféré mettre en sourdine le Soudan soutenu par la Chine, et pendant ce temps les massacres continuent. La rivalité USA-Chine s’étant simplement déplacée sur d’autres terrains. La chine soutenant par exemple Mugabe contre les Occidentaux.
Que dire et comprendre quand tous les médias occidentaux ont qualifié de dangereux l’accord entre l’Ouganda et l’Egypte (deux pays africains). Un accord qui prévoit que l’Ouganda allait louer 850 000 hectares de terres soit 2,2% de la superficie totale du pays à l’Egypte pour qu’il cultive du blé dont il en a besoin.

Cela a suffi pour que les capitales européennes parlent d’accaparation, et expriment des inquiétudes (bizarre) car d’autres pays de l’Orient comme l’Arabie, la Corée du Sud ou la Jordanie envisageaient de faire comme l’Egypte. Ainsi la Corée du Sud aurait conclu avec le gouvernement malgache la location de 1,3 millions de terres pour cultiver du maïs et des palmistes. La Jordanie quant à elle aurait annoncé cultiver du blé au Soudan.

Et je vous invite aussi à analyser sous ce même prisme les deux informations suivantes dont les coïncidences paraissent un peu curieuses.
Dans la sphère francophone surtout en Afrique centrale, les enjeux seraient les mêmes, Comment comprendre, à l’occasion de la célébration du soixantième anniversaire de la déclaration des droits de l’Homme à Paris, le double discours du président français Nicolas Sarkosy, lorsqu’il dit que Robert Mugabe doit partir, quand au même moment au Congo le pouvoir de Brazzaville de Denis Sassou Nguesso, emprisonne des opposants politiques après avoir truqué des élections en 2007 et 2008.

Quand au Cameroun, le gouvernement réprimande dans la violence une manifestation des producteurs de maïs et des jeunes contre la corruption au ministère de l’agriculture.

Nous Africains devons-nous le croire ?

En effet, s’agissant par exemple du Congo, il y a quelques jours le club de Paris a décidé d’alléger la dette du Congo, faisant fi des conditionnalités de bonne gouvernance démocratique.

Est-ce à cause des intérêts économiques colossaux ou des profits à faire.
Sinon comment interpréter le fait de passer sous silence l’information de l’attribution de la gestion du port à conteneur de Pointe-Noire à la société Bolloré (grand ami du président français Sarkozy, rappelez-vous c’est ce Bolloré qui avait prêté son yacht à Sarkozy quelques jours après son élection l’année dernière).

Ainsi Bolloré à cause de son lobby aurait la gestion de la plupart des ports maritimes d’Afrique centrale.

Quand en Afrique de l’Ouest, des gouvernements plus démocratiques (Ghana, Sénégal, par exemple) avaient préféré d’autres investisseurs.
Le Sénégal par exemple avait porté son choix sur les investissements des émirs du Moyen Orient. Des émirs qui n’ ont pas ’hésiter pas à moderniser ces ports, longtemps restés non performants et archaïques. Aujourd’hui, le port de Dakar est un exemple du bon choix.

Ce n’est donc pas un hasard, si le constat économique et politique fait ressortir l’Afrique centrale comme zone de non performance économique. malgré ses potentialités naturelles et humaines.

Sur onze pays (Angola, Burundi, Cameroun, Centrafrique, Congo, Congo Démocratique, Gabon, Guinée Equatoriale, Tchad, Sao-Tomé et Principe, Rwanda) que compte cette zone la quasi majorité de ce pays vont connaître une faible croissance économique (hors pétrole).

Beaucoup d’analystes pensent que cela est le fait de la mauvaise gouvernance, surtout de l’absence de régimes démocratiques. Dans la plupart de ces pays, les systèmes politiques sont totalement verrouillés et ressemblent plutôt à des patronarchies.

La plupart de ces pays n’ont pas connu d’alternance politique et changement des gouvernants depuis plus de trente ans, ces pays sont tous presque dirigés par des dictateurs c’est le cas de l’Angola (Dos Santos est au pouvoir depuis la mort de Neto à la fin des années 70), du Cameroun (Biya est au pouvoir depuis 1982), du Congo (Sassou est au pouvoir depuis 1979), du Gabon (Bongo est au pouvoir depuis 1967), Tchad (Idriss Deby est au pouvoir depuis 1989) Rwanda (Kagamé est au pouvoir depuis 1994), Guinée Equatoriale (Obiang Nguéma est au pouvoir depuis plusieurs années) soit sept pays sur onze.

Quand aux autres pays, ils font l’objet d’une instabilité chronique, la RDC depuis la chute du dictateur Mobutu est théâtre de guerres récurrentes ayant fait au moins 6 millions de morts. La Centrafrique connaît aussi des rebellions et coups d’Etat. le Burundi est toujours en proie à des violences politiques.

Seul Sao Tomé et Principe semble connaître un semblant de démocratie et de bonne gouvernance, en effet ce petit pays présente au niveau humain des meilleurs indicateurs IDH que ses riches voisins.
Face donc aux percées Chinoise et des pays Arabes du golf en Afrique, le continent refait l’objet d’une guerre froide entre l’Occident et l’Orient cela à son détriment.

L’Occident pour faire face à ces percées économiques est retombé à ses anciennes habitudes : soutenir les dictateurs et potentats locaux en bafouant toujours les droits de l’homme africain .

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