Etre écrivain ne veut pas dire vivre hors de son époque. En tout cas c’est ce que nous avons appris avec l’auteur américain John Grisham qui donne 5 millions de dollars en vue de contribuer aux réparations des dommages causés par le cyclone Katrina. Il ne s’agit en aucun cas d’une opération de marketing ou de publicité personnelle puisque John Grisham, l’auteur de "La Firme", de "L’Affaire Pelican" ou encore du "Dernier juré", tous portés à l’écran, vit en effet dans l’Etat du Mississippi, l’une des régions les plus ravagées par le cyclone. Il a exercé dans cette région comme avocat et élu local avant de se consacrer à l’écriture. Auteur prolixe, John Grisham a bâti son succès avec des romans policiers où la procédure judiciaire est très présente. Le don de Grisham nous secoue dans notre egoisme. Surtout lorsqu’on pense aux victimes des incendies survenus en France alors que nous nous complaisons dans notre confort, sans oser un mot de soutien. N’est-ce pas dans ces conditions que l’on salue la bonté et la largesse du genre humain ?
Ici il ne s’agit plus de cinéma, encore moins de pitreries, et il serait indécent pour nos autres d’afficher sans vergogne les chiffres de ventes de nos livres alors que nos frères et soeurs ont péri en plein coeur de Paris sans que nous n’élevons la voix, sans que nous ne leur rendons un hommage public...
La cause de la représentation des Noirs à la télé serait-elle plus noble que celle de rendre hommage à des humains qui quittent ce monde dans des conditions révoltantes ? Mais où donc sont-ils tous ceux-là qui s’autoproclament les représentants légitimes de la conscience noire en France ???
C’est vrai qu’il est plus facile et plus bénéfique de passer à la télé qu’à la caisse...
