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Le FMI dénonce des "excès" dans les dépenses d’investissements publics

BRAZZAVILLE, 5 avr (AFP) - 21h15 - Le Fonds monétaire international (FMI) a dénoncé vendredi à Brazzaville des "excès" dans les dépenses d’investissements publics réalisés en 2001 par le gouvernement congolais, qui ont alourdi le service de la dette extérieure.

"Il y a eu un très fort niveau des dépenses publiques, des excès par rapport aux objectifs initiaux notamment sur les investissements publics. Il y a des dérapages parce que les dépenses et l’endettement de l’Etat sont plus élevés que prévu", a affirmé lors d’une conférence de presse Philippe Beaugrand, chargé de la division Afrique centrale au FMI, qui a conduit une mission du Fonds dans la capitale congolaise.

M. Beaugrand a également déploré la hausse des dépenses "courantes" générée par l’organisation des élections.

L’encours total de la dette congolaise est de 5,5 milliards USD. La dette multilatérale et bilatérale représentent 95% de l’ensemble de la dette du Congo et la dette intérieure, 5%, a dit M. Beaugrand, à l’issue de la mission du FMI.

En 2001, le Congo a accumulé de nouveaux arriérés extérieurs particulièrement envers la Banque africaine de développement (BAD), a ajouté l’expert du FMI précisant que les arriérés dus à la BAD s’élèvent à 100 millions USD.

En raison de ces arriérés, la BAD a suspendu ses activités au Congo, a dit M. Beaugrand.

M. Beaugrand a annoncé que le gouvernement et le FMI engageraient "dans deux ou trois mois des négociations sur un programme de trois ans pour la réduction de la pauvreté et la croissance au Congo".

Ce programme permettra au Congo d’avoir accès aux concours financiers internationaux qui lui font défaut, et à l’annulation d’une partie de sa dette extérieure, a-t-il expliqué.

Il s’est félicité de la persistance de la reprise économique en 2001, qui s’est manifestée par un "bon niveau de recouvrement des recettes pétrolières et non pétrolières" constituées par les impôts et les douanes, ajoutant que ces recettes sont faibles au niveau des douanes.

M. Beaugrand a indiqué que le Congo encaisse chaque année des recettes globales de plus de 600 milliards de Fcfa, dont 450 milliards de Fcfa de recettes pétrolières. Celles-ci représentent 95% des exportations, 75% des recettes de l’Etat et 60 à 65% du revenu global du Congo.

"Le niveau des recouvrements des recettes est très élevé. Il devrait permettre à l’Etat de bien fonctionner", a dit M. Beaugrand pour qui le Congo a une "gestion pro-cyclique" des recettes pétrolières.

Ce mécanisme, a précisé l’expert du FMI, consiste à dépenser à dépenser les ressources pétrolières quand le prix du baril est en hausse et à contracter les dépenses publiques en cas de baisse de ce prix.

Il a conseillé aux autorités congolaises "d’épargner" une partie des ressources pétrolières.

Dans le même domaine M. Beaugrand a déploré le retard pris dans l’organisation d’un audit de la société nationale des pétroles du Congochargée de commercialiser la part du brut congolais sur le marché international.

Cet audit n’a pu avoir lieu comme prévu en 2001 à cause des retards survenus dans l’arrêt des comptes de la SNPC.

L’expert du FMI a, enfin, déploré les lenteurs des privatisations des entreprises publiques.

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