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Le FMI déplore de "légers dépassements" dans les dépenses publiques

BRAZZAVILLE, 14 mars (AFP) - 8h27 - Le Fonds monétaire international (FMI) a déploré jeudi soir à Brazzaville de "légers dépassements" dans les dépenses courantes de l’Etat au cours du dernier trimestre de 2002.
"Il y a eu de légers dépassements dans les dépenses courantes", a affirmé Norbert Toé, chargé de l’Afrique centrale au FMI qui a conduit du 25 février au 13 mars une mission du Fonds dans la capitale congolaise.

Au cours d’une conférence de presse, M. Toé a précisé que les dépassements s’étaient chiffrés à 23 milliards de F.CFA (35 millions d’Euros). Ils concernent les dépenses courantes constituées par les salaires des fonctionnaires, les charges communes et matériels, et les dépenses de transfert qui représentent généralement les salaires des agents des organismes publics autonomes, pris en charge dans le budget de l’Etat.

Pour compenser ces dépassements, le ministre des finances, Rigobert Roger Andely a réduit les dépenses consacrées aux investissements.

"Il s’agit d’une mesure que tout ministre des finances doit prendre", a déclaré M. Andely qui a toutefois déploré la réduction des fonds d’investissement.

"C’est l’investissement qui peut amener la croissance. Il n’est pas souhaitable qu’on coupe les investissements", a fait remarquer M. Toé.

M. Toé s’est félicité des mesures prises par M. Andely pour assainir la gestion des ressources financières de l’Etat. Ces mesures contenues dans le budget de l’Etat exercice 2003 prévoient la centralisation de toutes les dépenses au ministère des finances et de toutes les recettes au trésor public.

"On sent que les choses sont en train de bouger. Beaucoup d’engagements pris par le nouveau gouvernement ont été tenus. Tout n’est pas en rose. Il y a encore quelques zones d’ombre", a-t-il cependant ajouté.

La mission était chargée de faire le point de la mise en oeuvre du programme de référence du gouvernement congolais jusqu’au 31 décembre 2002. Une première évaluation de ce programme faite par le Fonds en novembre dernier avait fait ressortir d’importants déparages dans les dépenses publiques. Ce programme conclu en juin 2002 a pris fin à la fin de 2002.

"Si les bons résultats que nous avons constatés sont maintenus - la rigueur dans la gestion des ressources financières- nous pourrons commencer les discussions dès juin 2003 pour un nouveau programme soutenu par le Fonds", a dit M. Toé qui n’a fourni aucune indication sur ces résultats.

Le gouvernement a soumis à la mission du FMI un nouveau programme de référence de cinq mois qui s’achèverait en juin 2003.

En attendant ce programme, le Congo ne peut encore bénéficier de l’allègement de sa dette extérieure auprès des créanciers publics et privés.

Selon M. Toé, le Congo a accumulé jusqu’au 31 décembre 2002 des arriérés de dette extérieure de 2.000 milliards de F.CFA. Ces arriérés ont été accumulés sur plusieurs années.

L’’encours total de la dette extérieure et intérieure du Congo est de plus de 5.000 milliards de F.CFA.

Le noyau le plus dur cet endettement est constitué de la dette gagée sur les ressources pétrolières, représentant la gestion par anticipation des royalties pétrolières.

A propos de la Société nationale des pétroles du Congo (SNPC), M. Toé a annoncé que l’audit des comptes de cette entreprise commencera d’ici fin mars. Cet audit chargé de faire la lumière sur la gestion de la SNPC a été confiée à un cabinet américain "KPMG".

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