email

Les députés burundais adoptent le budget 2005 de l’Etat

Bujumbura, Burundi, 01/01 - La loi portant fixation du budget général de la République du Burundi pour l’exercice 2005, qui vient de passer le cap de la Chambre des députés, totalise un montant global d’environ 354 milliards de francs burundais (354 millions de dollars).

Cependant, la nouvelle loi budgétaire devra encore prendre le chemin du Sénat pour d’ultimes discussions, amendements et adoption avant sa promulgation définitive par décret présidentiel, selon les procédures réglementaires.

S’agissant des innovations apportées au nouveau budget, on remarque une nette augmentation des dépenses par rapport à l’année 2004 qui était de l’ordre de 260 milliards de FB (environ 260 millions de dollars).

D’après l’exposé des motifs du budget 2005, la hausse constatée répond aux nouveaux besoins de politique et de sécurité intérieures. Le programme de démobilisation des ex-combattants rebelles et gouvernementaux de la guerre civile de ces onze dernières années va entrer dans une phase pratique en 2005 et nécessitera beaucoup de ressources financières.

En outre, 2005 sera l’année des premières élections générales post-conflit, qui demanderont également beaucoup de dépenses.

Cependant, beaucoup d’incertitudes planent sur ce budget du fait des ressources propres et prévisibles, nettement inférieures au montant des dépenses retenues.

En effet, dans le budget global 2005, les recettes fiscales prévues par le gouvernement atteignent seulement 234 milliards de FB, alors que les vrais besoins se chiffrent à 354 milliards de FB, tandis qu’il subsiste un déficit budgétaire à combler de l’ordre de 120 milliards de FB.

Selon des spécialistes de l’Economie interrogés à Bujumbura, l’Etat pourrait être obligé de recourir à des subterfuges en jouant sur l’endettement interne et externe, mais aussi à actionner continuellement la planche à billets avec son corollaire de dévaluation de la monnaie nationale.

Certains déplorent le maintien des dépenses sécuritaires à des niveaux trop élevés, puisque l’entretien des nouvelles forces de défense et de sécurité absorbera 47,6% de l’ensemble des dépenses salariales prévues dans le budget général 2005, au détriment du social, notamment.

Laissez un commentaire
Les commentaires sont ouverts à tous. Ils font l'objet d'une modération après publication. Ils seront publiés dans leur intégralité ou supprimés s'ils sont jugés non conformes à la charte.