Dans un pays indéterminé, un homme riche et cruel exploite les enfants de toutes les façons possibles. A la suite de sévices sexuels que celui-ci inflige à une petite fille, les enfants se révoltent et finissent par faire comprendrs à leur tortionnaire qu’il doit devenir leur porte-parole auprès de ses semblables.
Manichéenne à souhait, la pièce de Jean-Jules Koukou, basée sur le texte de la Déclaration Universelle des Droits de l’Enfant, est difficile pour le public enfantin auquel elle s’adresse. Certainement plus accessible aux enfants du tiers monde, plus au courrant des sévices subis par les leurs, qu’à ceux des pays dits évolués en raison de la surprotection dont ces derniers bénéficient, la pièce évoquant le viol, et par voie de conséquence le sexe, heurtera les convictions des parents occidentaux.
Pour avoir assisté aux répétitions, je dirai mon désaccord avec les méthodes de travail de l’auteur/metteur en scène. Elles s’approchent de trop de celles de son anti-héros : le spectacle se
produisait pour la première fois sur une "vraie" scène, et la troupe ne disposait que d’une demi journée pour y faire ses mises au point. Jean-Jules, emporté par ses ambitions créatives s’est pris à changer maintes choses dans la mise en scène habituelle pourtant parfaitement maîtrisée par les jeunes acteurs. Les enfants, montés sur le plateau à 9h y ont travaillé sans discontinuer jusqu’à 13h, ils ont eu une heure de pause et ont encore répété une heure, la représentation publique devant avoir lieu à 15h. Epuisés, les gosses furent loin de donner le meilleur d’eux même.
J’ai cependant aimé l’interprétation et le professionnalisme de ces enfants très impliqués dans le succès et l’avenir de la pièce, d’ors et déjà retenue pour un festival au Japon et un autre à Cuba, où l’écriture et la mise en scène marxisantes devraient faire merveille si le financement du déplacement peut être trouvé.
