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Les intellectuels de gauche en alerte rouge...

Alors que la campagne électorale française est marquée par la valse des sondages quotidiens – la contradiction de ces sondages est telle qu’on imagine le manque de sommeil des candidates et des candidats –, les « intellectuels de gauche » viennent de sortir de leur torpeur, agacé peut-être de trouver comme seuls sujets de discussion les tribulations de Doc Gynéco et l’odyssée fiscale de Johnny Halliday qui se rappelle soudain qu’il est Belge. Les intellectuels de gauche ont donc signé un appel dans Le Nouvel Observateur du 1er mars. Ils sont plus de 150 hommes et femmes (voir liste ci-dessous) qui appellent d’une seule voix, j’allais dire d’une seule signature, à voter pour Ségolène Royal, "contre une droite d’arrogance", pour "une gauche d’espérance". Goût de la rime riche ou peur de recevoir un uppercut « droit » lors du vote final ? Les intellectuels de gauche ne sont pas morts. Ils viennent de nous le faire savoir in extremis ! Ils ne sont pas en voie de disparition. Donc pour l’heure, ce n’est pas une espèce menacée. Et ils sont conscients que le temps risque de jouer contre eux : "Le 22 avril, il sera trop tard. Trop tard pour déplorer notre dispersion. Trop tard pour regretter notre inaction. Trop tard pour s’apercevoir que l’élection présidentielle s’est faite sans nous, malgré nous. ». Ah oui ? Les gars, il était vraiment temps. Parce que je ne vous dis pas les autres ça fait longtemps qu’ils oeuvrent !

« Nous refusons cette défaite trop souvent annoncée. Nous n’admettons pas que l’on vote à notre place. Nous n’acceptons pas que des sondages fabriquent une élection. », ajoutent nos intellos de gauche. Qu’ils se rassurent, personne n’ira voter à leur place. Il y aura de la place d’ailleurs pour tout le monde. Encore faut-il y aller, parce que le probleme ne vient pas des autres mais de son propre camp ! Porter une candidate c’est aller jusqu’au bout. Les sondages ne fabriqueront pas les élections. En plus, reconnaissons que lorsque ces sondages sont en notre faveur, nous les considérons, nous exultons, nous les gardons sous le coude ! Allons, allons, pas de nervosité...

Ce qui est sûr c’est que les intellectuels de gauche ne lésinent pas sur leur soutien : « Rien n’est épargné à Ségolène Royal. Ses déclarations comme ses silences, son entourage comme son compagnon, sa simplicité comme sa franchise, sa féminité comme sa fermeté : tout est prétexte en face à caricature et à moquerie. Tout est bon pour alimenter le mépris social et le dédain sexiste. » Là encore, il était temps. Où étiez-vous lorsqu’elle prenait tous ces coups, hein ? On avait besoin de vous. Mais les chevaux s’approchent de l’écurie et il y a des postes de ministres en vue, n’est-ce pas ? « Cette élection n’est pas ordinaire et elle engage, à travers le sort de la France, un peu de l’avenir du monde. C’est pourquoi, contre une droite d’arrogance, nous appelons à choisir, dès le 22 avril, une gauche d’espérance, en votant Ségolène Royal » Jamais une élection présidentielle ne sera ordinaire, on le savait. Et d’ailleurs, souvent c’est à cause des intello de gauche que la gauche s’est souvent divisée dans son vote. L’électeur de droite reste droit. J’ai comme l’impression que celui de gauche est… gauche. Il joue maladroitement, se disperse maladroitement, et au final rate "adroitement" en 2002 la présence au second tour et laisse passer malgré lui l’extrême droite tandis que le pauvre Lionel Jospin n’en croit pas ses yeux et jette sa rose sur la chaussée.

Rappelons-nous que ce ne sont pas les intellos qui font l’élection mais le citoyen moyen, celui qui ne cherche pas à savoir pour qui auraient voté Jean-Paul Sartre et Simone de Beauvoir...


La liste des signataires

Marc Abélès, anthropologue. Laure Adler, journaliste. Elisabeth Alles, anthropologue. Paul Allies, politiste. Mathieu Arnoux, historien. Pierre Arnoux, mathématicien. Jacques Audiard, réalisateur. Jean-Pierre Azéma, historien. Muriel Badet, historienne de l’art. Sébastien Balibar, physicien. Nicolas Bancel, historien. François Barat, cinéaste. Michel Barak, historien. Dominique Barella, magistrat. Christian Baudelot, sociologue. Anna Bellavitis, historienne. Yehezkel Ben-Ari, biologiste. Samuel Benchetrit, écrivain. Michel Bénichou, avocat. Carmen Bernand, anthropologue. Arno Bertina, écrivaine. Dominique Besnehard, producteur. Philippe Besson, écrivain. Didier Bezace, metteur en scène. Sylvie Blocher, artiste. Bernard Bobe, chimiste. Mikkel Borch-Jacobsen, philosophe. Daniel Bougnoux, philosophe. Seloua Luste Boulbina, philosophe. Jean-Claude Bourbault, comédien. William Bourdon, avocat. Jean-Pierre Brigaudiot, plasticien. Geneviève Brisac, écrivaine-éditrice. Michel Broué, mathématicien. André Burguière, historien. Marilyne Canto, cinéaste. Pierre Cartier, mathématicien. Claude Chambard, écrivain. Marc Chaperon, mathématicien. Noëlle Châtelet, écrivaine. Monique Chemillier-Gendreau, juriste. Patrice Chéreau, metteur en scène. Jean-Claude Chevallier, linguiste. Hélène Cixous, écrivain. Olivier Cohen, éditeur. Annie Cohen, écrivaine. Catherine Corsini, réalisatrice. Sylvian Coudène, pianiste, Dir. Ecole de musique. Marie Coulais , éditrice de musique. Marlène Coullomb, universitaire. Pierre-Louis Curien, mathématicien-informaticien. Paule Darmon, écrivaine. Robert Delpire, éditeur. Erwan Diantelli, anthropologue. François Dubet, sociologue. Jean-Michel Ducomte, avocat. Alain Ehrenberg, sociologue. Bernard Faivre d’Arcier. Betty Felenbok, biologiste. Marc Ferro, historien. Cynthia Fleury, philosophe. Alain Forest, historien. Antoinette Fouque, psychanalyste. Anne-Marie Garat, écrivaine. Françoise Gaspard, sociologue. Jean-Pierre Gattegno, écrivain. Marie-France Giret, pianiste. Maurice Godelier, anthropologue. Anouk Grinberg, comédienne. Martial Guédron, historien de l’art. Jean Guiloineau, écrivain-traducteur. Gérard Haller, écrivain. Karen Hansen, artiste. Alain Hélissen, écrivain-chroniqueur. Françoise Héritier, anthropologue. Denis Herlin, musicologue. Serge Jakobowicz. Jean Jamin, anthropologue. Catherine Jeandel, géochimiste. Louis Joinet, magistrat. Pierre Joliot, biologiste. Geneviève Joutard, historienne. Philippe Joutard, historien. Jean Kehayan, journaliste. Jacques Julliard, historien. Christiane Klapisch-Zuber, historienne. Julia Kristeva, universitaire-psychanalyste. Jean Labib, producteur. Guy Lacour, universitaire.Nicole Lapierre, sociologue. Françoise Lavocat, littérature comparée. Armelle Le Bras-Chopard, politologue. Michèle Leduc, physicienne. Jean-Paul Lévy, avocat. Jean-Marc Lévy-Leblond, physicien.

Philippe Sollers
Philippe Sollers

Daniel Lindenberg, historien. Dyssia Loubatière, assistante à la mise en scène. Michèle Manceaux, écrivain-journaliste. Frédéric Martel, sociologue. François Marthouret, comédien. Mireille Martin, mathématicienne. Dominique Méda, philosophe. Khaled Melhaa, journaliste-producteur. Eric Michaud, historien de l’art. Yves Michaud, philosophe. Jean-Pierre Mignard, avocat. Philippe Minard, historien. Ariane Mnouchkine, metteur en scène. Sarah Moon, photographe. Jean-Paul Moreigne, psychiatre-psychanalyste. Janine Mossuz-Lavau, politologue. El Mouhoub Mouhoud, économiste. Bernard Murat, directeur de théâtre. Roland Nadaus, écrivain. Véronique Nahoum-Grappe, anthropologue. Pap Ndiaye, historien. Monique Nemer, écrivaine-éditrice. Alain Omont, astrophysicien. Alfredo Pena Vega, sociologue. Michel Piccoli, comédien.. Martyne Perrot, sociologue. Michelle Perrot, historienne. Thomas Piketty, économiste. Etienne Pion, président d’un mouvement laïque .Evelyne Pisier, juriste. Emmanuel Poisson, historien. Christophe Prochasson, historien. Pierre Raterron, artiste-auteur. Elisabeth Roudinesco, historienne-psychanalyste. Roland Rappaport, avocat. Yannick Ripa, historienne. Joël Roman, philosophe-éditeur. Jean-Paul Scarpitta , metteur en scène. Leïla Sebbar , écrivain. Claude Servan-Schreiber, écrivaine. Fabienne Servan-Schreiber, productrice. Emmanuelle Sibeud, historienne. Philippe Sollers, écrivain [photo]. Maria Stavrinaki, historienne. Benjamin Stora, historien. Martine Storti, écrivaine. Irène Théry, sociologue. Pierre Tambourin, biologiste. Philippe Torreton, comédien. Pierre Tournier, historien. Jacques Treiner, physicien. Lucette Valensi, historienne. Agnès Verlet, écrivaine. Daniel Vigne, metteur en scène. Jean Viard, sociologue-éditeur. Fabienne Vonier, productrice-distributrice. Emmanuel Wallon, sociologue. Catherine Weinzaepflen, écrivain.

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