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Les journées pétrolières 2006 : LA HONTE

"Les journées pétrolières" réunissent chaque année à Pointe-Noire les dirigeants et les entreprises du domaine du pétrole, afin qu’elles échangent avec la société civile. Cette approche de transparence serait louable si l’action était menée avec un minimum d’organisation et de franchise. Cette année, malheureusement la manifestation a tourné à la vacuité, au ridicule et à la pantalonnade.

Deux fois reportée pour s’accorder au calendrier chargé des deux caïds du secteur, monsieur Jean Baptiste Tati-Loutard ministre d’Etat, ministre des hydrocarbures, et le PDG de la Société Nationale des Pétroles du Congo (SNPC), Denis Auguste Marie Gokana, la manifestation s’est finalement ouverte et a tenté de se dérouler en leur absence. Faut-il croire que pour les "Jonkés" du pétrole le sujet est trop sensible pour qu’ils daignent en partager l’information avec le vulgum pecus ? La conséquence immédiate a été le basculement en chienlit de ce qui aurait pu être une opération de clarification et de réconciliation des congolais avec la principale source de revenus du pays.

Prévues pour se tenir sur trois jours, du 07 au 09 Décembre 2006, dans la salle de conférence de l’hôtel Mbou Mvou-mvou, à Pointe-Noire, ces journées paraissaient, d’après leur programme, plutôt bien organisées.
Trois grandes sessions étaient programmées :

1- Session politique pétrolière :
  Stratégie et développement du secteur pétrolier dans l’optique du programme de la « Nouvelle Espérance », impact sur le développement durable. Objectifs, bilan et perspective (orateur : Alfred Charles Sockath ; développement du thème Louis Roger Tchinianga).
  Tout sur les opportunités d’investissements dans l’Amont et l’Aval pétrolier pour les opérateurs économiques nationaux et étrangers (orateur : Aimé Serge Marie Ndéko)
  La SNPC, outil d’optimisation, d’application et de suivi de la politique pétrolière du Congo. Volonté de bâtir un pôle pétrolier et industriel fort au service du développement durable, stratégie de développement, résultats, perspectives. (orateur : Denis Gokana).} [1]

2- Session amont pétrolier
  Mieux connaître les sociétés pétrolières à capitaux étrangers évoluant dans l’amont pétrolier du Congo. Historique, fonctionnement, action en faveur de la protection environnementale et l’éclosion de l’économie durable au Congo. Cette session n’aura pas lieu, les représentants des sociétés (ENI Congo, ZETHA, Chevron, CONGOREP) devant développer les thèmes préférant s’esquiver au début des incidents qui émailleront la réunion.

3- Session aval pétrolier
  Zoom sur les entreprises nationales évoluant dans l’Aval pétrolier : cas de CORAF, GPL s.a. (orateurs : Directeurs Généraux des entreprises)
  Mieux connaître les sociétés pétrolières évoluant dans l’Aval pétrolier au Congo : Fonctionnement, engagement dans le développement durable.

Pourtant, dès l’ouverture le malaise se fait sentir. Monsieur Alfred Charles Sockath, Directeur de cabinet du Ministre des hydrocarbures, se voit contraint d’assurer au pied levé le parrainage de la réunion en lieu et place de son patron.

Les délégués mécontents quittent la salle

Si lors de la première journée, les débats se sont déroulés à peu près normalement, le lendemain a tourné à la foire d’empoigne. Les participants floués de leur carotte, les perdiem (50.000 CFA/J ; repas et cocktail), choisissent la grève et font dériver la réunion vers des revendications de ventre sonnant le glas de cette édition qui ne saura aller plus avant.
Il est difficile de croire que l’argent des indemnités

Les négociations

n’a pas été pourvu. S’il ne l’a pas été, qui en tient la responsabilité ? Sinon, qui l’a "bouffé" ? Dans un cas comme dans l’autre des têtes devraient tomber, à moins que l’impunité couvre jusqu’à l’affront majeur à la nation que constitue ce lamentable fiasco.

  Pourquoi Jean Baptiste Tati Loutard, le tout puisant ministre d’Etat, ministre des hydrocarbures, considéré comme l’un des fidèles du chef de l’Etat, et loué pour sa probité morale a-t-il préféré s’abstenir de se déplacer ?
  Pourquoi, Denis Gokana, omnipotent magnat du secteur a-t-il trouvé sans intérêt ces "journées pétrolières" de 2006 ?
  Pourquoi les majors du secteur pétrolier de droit congolais n’ont ils pas participé à la troisième édition de leurs journées alors qu’elles financent des activités de bien moindre importance ?
  Pourquoi a-t-on saboté une manifestation qui avait atteint une réputation internationale grâce au jeune congolais Blaise Pascal Okotaka Ebalé ?

L’évidence de la réponse est telle qu’on ne peut rester que pantois devant l’inconséquence de ces hauts responsables qui offrent le flanc à toutes les attaques. En dépit de toutes les affirmations, tous les engagements, toutes les promesses, nul parmi eux n’a intérêt à ce que ce secteur devienne le moins du monde transparent. Parvenus au bout de leur rhétorique de langue de bois, ils se trouvent à cours de discours laudatifs et préfèrent la politique de la chaise vide.
Ils doivent maintenant pousser jusqu’au bout cette logique démissionnaire :

QU’ILS PARTENT

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