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Les présidentielles à la une des journaux à Brazza.

Dans les colonnes des journaux à Brazzaville,
l’élection présidentielle continue d’occuper une
grande place.

« La Nouvelle République », hebdomadaire
gouvernemental qui a remplacé « Mweti » décortique
les différents programmes des candidats. Des
programmes qui, dans l’ensemble, veulent refaçonner ce
Congo malade.

Côme Mankassa se considère comme « le candidat du
changement ». Mais, « un changement dans la
réconciliation en mettant en exergue l’implication de
tous les fils et toutes les filles du Congo dans la
gigantesque œuvre de reconstruction du pays. Une
politique en soi qui ne laisserait personne au bord de
la route ».

Angèle Bandou, seule femme à se présenter veut, quant
à elle, « accomplir une volonté divine ».

Luc Daniel Adamo Mateta se propose de « donner à notre
pays une pensée politique qui voudrait que la notion
d’amour, d’éthique et d’équité soit intégré dans la
société ». Pour lui, « la société est celle qui se
fonde su l’amour. une démocratie qui intègre les
valeurs cardinales du partage, de solidarité et de
générosité ».

Bonaventure Mizidi voudrait « donner aux Congolais et
à la jeunesse des motifs d’espérance ». Son programme
s’articule autour des pôles suivants : recentrage du
rôle de l’état autour de ses activités traditionnelles
(régulation administrative, formation, santé, sécurité
et défense), l’éradication du tribalisme.

Félix Demba Ntelo développe un programme en trois
étapes qui va faire l’état des lieux, identifier les
projets et apporter quelques solutions aux problèmes
du peuple, retoucher la Constitution afin de créer le
poste de vice-président ou de premier ministre,
réorganiser la force publique, proposer une loi
d’amnistie générale, réaliser des projets économiques
comme par exemple la route Pointe-Noire - Brazzaville.

Anselme Mackoumbou Nkouka veut « tenter une autre
expérience avec des hommes nouveaux pour gérer
autrement ». Il promet un changement majeur dans la
conduite des affaires de l’état.

Quant à André Milongo, son créneau, c’est « faire
beaucoup avec peu ».

« Le Temps » dénonce à la une « atteinte aux droits
humains et aux libertés ». Ce journal fait état de la
tentative d’assassinat contre Mathieu Ngoma, ancien
directeur de cabinet de Yves Marcel Ibala, ancien
ministre de l’intérieur sous le pouvoir de Pascal
Lissouba et résidant aujourd’hui à Mossendjo. Ainsi
que de l’enlèvement raté, chez lui à Kibossi, du
président fondateur de l’association « Luzolo Amour »
Emile Loufoua Cetikouabo par des hommes en armes. Le
journal écrit plus loin « la recrudescence de la
criminalité et l’impuissance, voire la complicité du
pouvoir devant les atteintes aux droits humains et aux
libertés créent l’exaspération des populations qui ne
jouissent toujours pas d’une protection totale. Pire,
on semble constater le retour de certains agissements
et comportements décriés du temps de la JMNR de la
décennie 60 ».

« L’Observateur » dans son éditorial « Soutenir un
gros mensonge » tire à boulet rouge sur le pouvoir en
place. « l’impunité garantie : dans le pays des
ethnies on ne punit pas n’importe comment ; trop
fragiles sont les équilibres du pouvoir », poursuit
l’article. Avant d’ajouter « à la politique du fait
accompli, le gouvernant ajoute la tactique du « faire
comme si », la stratégie de la pose de la première
pierre et l’inauguration tous azimuts des tronçons de
route par le président candidat. On aurait recherché
un bel effet d’opération de charme qu’on ne s’y
prendrait pas ».
Dans un autre article intitulé « Que nous propose les
candidats ? Nenni », l’Observateur fait un constat :
celui du manque de communication des programmes des
différents candidats aux électeurs. « pourquoi ce
constat mi-figue mi-raisin, sur les programmes des
candidats ? La réponse est dans notre première
approche : au Congo, on ne fait pas la politique avec
des idées ou en ayant une idéologie directrice. Faire
la politique, semble aller de soi ; pas besoin de
concept, de réflexion, d’analyse ou de prospective… »,
conclut l’article.

« La Semaine Africaine » fait état de « l’empoignade
préélectorale ! » qui oppose le cartel des opposants
au pouvoir en place après l’interdiction d’une
conférence de presse de l’opposition le 16 février
2002, à l’hôtel Méridien, à Brazzaville. « Interdire
donc une conférence de presse des candidats, réunis en
cartel pour réclamer transparence et justice dans
l’organisation des élections, est une attitude
regrettable qui, s’il persiste donnerait au régime de
Sassou Nguesso un caractère autoritariste qui le
discréditerait sur le plan international », souligne
le journal.
Le journal se pose, en outre, une multitude de
questions. La démarche du cartel ne vient-il pas trop
tard. Est-il possible encore de suspendre le
calendrier électoral et prolonger la Transition, pour
corriger les textes juridiques qui régissent
l’organisation des élections ? Pourquoi l’opposition
n’a-t-elle pas soulevé ces questions si importantes
longtemps avant ? Pourquoi les candidats du cartel
ont-ils, tout d’abord, posé des candidatures à des « 
élections illégales », pour relever par la suite « 
l’illégalité » de ces élections ? Après s’être
bousculés pour réunir les 5 millions de Fcfa de
caution. Avec la menace des candidats du cartel de se
retirer collectivement si « les questions qu’ils ont
soulevées ne sont pas traitées ensemble avec le
pouvoir », le journal s’interroge si ce cas de figure
serait la catastrophe pour le Congo. Peut être pas,
pense le journal. « Mais, un coup dur à la démocratie,
et un discrédit du processus électoral, aux yeux de la
communauté internationale ». Pour le journal,
l’opposition aurait dû présenter un candidat unique « 
pour multiplier ses chances de gagner ». La multitude
de candidats de l’opposition ne fera qu’éparpiller son
électorat. La démarche de l’opposition est vue « comme
une réplique à un adversaire qui les brime, parce
qu’il tient les commandes de l’état. C’est là un jeu
politique destiné aux uns et aux autres à se donner
des avantages. Pourvu que cela ne conduise pas le pays
dans les ruines du passé ».

Babo Ymési

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