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Les scientifiques ne parviennent pas à découvrir le réservoir du virus Ebola

BRAZZAVILLE, 5 mars (AFP) - 14h18 - Des scientifiques internationaux ont admis mercredi à Brazzaville n’avoir pas encore réussi à déterminer le réservoir du virus d’Ebola, nécessaire à la mise au point de stratégies de lutte efficaces contre les épidémies provoquées par ce virus en Afrique centrale.

"C’est la question fondamentale. Il nous faut approfondir cette question puisque le monde entier attend les résultats de nos réflexions", explique Christophe Boesch, chercheur indépendant au deuxième jour de la réunion internationale consacrée à l’élaboration d’un programme à long terme de prévention et de lutte contre les épidémies d’Ebola dans le centre du Continent.

La réunion, qui a débuté mardi et doit s’achever jeudi, regroupe 70 chercheurs, anthropologues, virulogues, médecins, vétérinaires et des représentants des centres de recherche sur les maladies tropicales des pays européens, américains et du système des Nations Unies.

Depuis le 4 janvier, une épidémie d’Ebola a resurgi dans le nord-ouest du Congo à la frontière gabonaise, où la maladie avait déjà sévi entre 2001 et

Selon un bilan officiel, la nouvelle épidémie a déjà fait 88 morts pour 108 cas déclarés dans les districts de Kellé et de Mbomo. Elle a décimé des centaines de gorilles dans le sanctuaire de Lossi situé entre les deux districts et le parc national d’Odzala, le plus important d’Afrique centrale autour de Mbomo.

Des épidémies de ce type ont déjà touché le sud-est du Gabon et la république démocratique du Congo (RDC) en 1976 et 1996.

Au Gabon et au Congo, le virus d’Ebola a été transmis à l’homme par les gorilles tandis qu’en République démocratique du Congo (RDC), la chaîne de transmission est essentiellement inter-humaine.

Aucun traitement curatif efficace n’existe contre la maladie qui peut tuer au bout de trois jours. Il n’existe pas non plus de vaccin contre Ebola.

"Tant qu’on n’a pas déterminé le réservoir du virus d’Ebola, il est illusoire de penser à un traitement curatif approprié. C’est utopique de penser qu’on peut avoir un vaccin contre Ebola. La seule arme de lutte contre la maladie est la prévention", estime William Karesh, responsable du département du programme vétérinaire de l’organisation américaine Société de conservation de la faune (WCS), basée à New-York.

M. Karesh ajoute que même si le vaccin était trouvé pour les hommes, il serait difficile de l’administrer aux animaux.

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