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M. Sauveur Joseph, encore un Bolloré à la tête du CFCO

Le nouveau Directeur Général du Chemin de fer Congo Océan (CFCO) M. Joseph Sauveur Isaac Elbez, a été présenté aux cadres et agents leur ce 19.05.08 à Pointe-Noire par le Ministre Congolais des Transports et de l’Aviation Civile, M. Emile Ouosso. Ce directeur, français pied noir d’Algérie, a reçu des instructions fermes du Chef de l’Etat et de son Gouvernement et après avoir pris ses fonctions, il a promis de ne pas faillir à sa mission.

On ne s’étonnera pas que cette nomination ait déçu les cadres et agents de cette entreprise. Elle est cependant venue mettre fin à un intérim de près de 6 mois qu’a assuré, avec brio selon le ministre, M. Joseph Kidzouani, directeur d’exploitation. On se souvient que le premier DG intérimaire nommé suite au limogeage pour incompétence notoire et gabegie financière de M. Jacky Trimardeau (français), Emile Malinka (français) avait choisi la fuite sans explications plutôt que de prendre la tête de l’entreprise.

De g à d : Joseph Kidzouani, DG interimaire sortant, Joseph Sauveur Isaac Elbez DG entrant et Emile Ouosso, Ministre des transports et de l’aviation civile

Pour justifier ce choix, le Ministre Ouosso a argumenté sur la compétence et les aptitudes de gestionnaire de la crise en cours au CFCO de M. Sauveur Joseph Isaac Elbez. Il a ajouté que ce dernier a travaillé au Congo de 1978 à 1984 (c’est le même argumentaire qui présida au choix de J. Trimardeau) et qu’il a son actif le redressement de SITA RAIL en Côte-d’Ivoire. Il est également l’auteur des études des activités de relance du CFCO au sortir de la guerre civile de 5 juin 1997.

M. Sauveur Joseph Isaac Elbez, père de deux enfants, est né le 26 Février 1941 à Alger (Algérie). Il est entré sur concours à la SNCF le 1er Octobre 1956. Depuis plus de 50 ans, il ne vit et respire que le chemin de fer entre la France et l’Afrique. Plus précisément, il a passé 25 ans à la SNCF et près de 30 ans en parcourant l’Afrique Centrale et de l’Ouest, au Congo Brazzaville (de 1978 à 1984) ; en RDC (Ex Zaïre), en Côte d’Ivoire pour finir au Sénégal avant de retourner au Congo Brazzaville en Mai 2008.

M. Ouosso a requis du nouveau DG de travailler en étroite collaboration avec trois structures qui pourront lui permettre d’avoir des ressources pour mener à bien son programme d’investissement :
 Le comité de privatisation qui s’occupe de la mise en concession du CFCO ;
 La Délégation des Grands Travaux qui appuie les ministères dans l’ordonnancement de toutes les dépenses au budget de l’Etat pour les dépenses supérieures à 500 millions de F CFA ;
 La Direction Centrale des Marchés et Contrats de l’Etat (DCMCE) pour les contrats inférieurs à 500 millions de F CFA.
Sans toute fois oublier le Conseil d’Administration, qui est la tutelle avec laquelle le DG doit travailler la main dans la main tous les jours.

Le nouveau DG du CFCO considère que le CFCO n’est pas moribond mais, qu’il est malade. Il dit en connaître les remèdes et les moyens de le guérir : « Nous avons simplement besoin de bons médecins, de bons infirmiers et de bons médicaments, car le défi est grand vu la tâche qui est énorme. Il a renchéri, je vais compter sur toutes les bonnes volontés, sur toutes les personnes qui accepteront de travailler comme travaillent les cheminots et comme ils savent le faire à maintes reprises et je les rassure de ma disponibilité et ma volonté de répondre aux attentes des autorités hiérarchiques. Je ne suis pas là pour faire plaisir ni jeter les fleurs, je suis là pour faire mon travail et ceux qui voudront bien le faire avec moi, seront dans le train. Mais ceux qui ne l’accepteront pas seront automatiquement en marge et ma devise est : qu’un chef n’est pas celui qu’on aime quand il est là mais celui qu’on regrette quand il est parti. »

Il faut retenir que le CFCO vit une situation chaotique sur tous les plans sans exception et cela nécessite une étude généralisée de toute la chaîne ferroviaire et la mise à disposition de grands moyens de la part de l’Etat pour prétendre le remettre à niveau afin qu’il soit privatisable, sinon nous serons toujours à la case de départ avec les mêmes maux qui vont toujours empêcher son décollage et on assistera toujours à l’incompétence des uns et des autres, surtout des experts étrangers qui en fait ne sont aussi plus performants que les nationaux.

Dans les priorités reçues par M. Sauveur Joseph Isaac Elbez des autorités congolaises, il faut noter le désengorgement du Port de Pointe-Noire qui retient plus de 650 conteneurs de marchandises de première nécessité. Il faut les libérer et les transporter jusqu’à la Brazzaville afin d’éviter des émeutes. La capitale subit une pénurie de produits de première nécessité. L’arrivée de ces marchandises réduira l’inflation galopante et aidera la population congolaise.

Cela risque de tailler la part belle au Groupe Bolloré qui a beaucoup d’actions dans le port de Pointe-Noire, notamment la gestion du parc à conteneurs et cette gestion nécessite le contrôle du CFCO afin de favoriser le groupe.

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