Percussion organisation

Saminou Kibongui est un percussionniste. Il a monté une compagnie : "Des Croches Des Etoiles". A Blois. On y enseigne la maîtrise des congas du Congo. Un stage de percu et de chant est prévu le 31 janvier et le 1er février 2004.

L’art sacré de la percussion relève de l’initiation magique. L’enjeu n’est pas de maîtriser le tam-tam mais d’en perdre le contrôle en donnant au jeu une autonomie propre.

"J’ai séjourné neuf nuits en forêt pour apprendre la musique des percussions. J’en suis revenu aussi vierge que j’y étais allé. C’est là que j’ai compris que le groov est en nous avant d’aller le chercher loin dans les profondeurs de la brousse, domaine des esprits."

Saminou tente un challenge : réunir au même endroit beaucoup de joueurs de tam-tam au niveau musical variable.
Dans ce cas le résultat est inéspéré. On ne sait jamais ce que ça donne. Au brouhaha du début succède une logique du ryhtme qui commence par étonner les musiciens eux-mêmes.Au tohu-bohu du départ se substitue une philharmonie.
Une main invisible semble diriger ce grand village de musiciens. Le chef du village, Saminou, apparaît petit à petit, figures symbolique incarnant non pas un choc de civilisation mais un complément d’objet direct.

La compagnie a pour but de promouvoir, de soutenir, de favoriser toutes les activités liées à l’imaginaire de la danse et de la musique. Quand on vise à produire un son avec un geste, on est la proie idéale pour décrocher les étoiles. Le gibier de la danse est la percussion.
Kibongui Saminou, Congolais de Brazzaville, exerce un métier doux et violent à la fois. Il travaille à gifler les peaux de la percussion à Blois.
"je moleste le cuir depuis mon jeune âge"

Ayant vécu un peu au Cameroun,Kibongui a élargi son horizon culturel en l’enrichissant avec les sonorités ewondo, boulou ou bamiléké. Mais c’est toujours le sang bantou (le son ?) qui coule dans les veines culturelles de l’artiste.
Mais il n’y a de science que transmise aux autres. Saminou a fait de la pédagogie son cheval de bataille. Blois est éblouie par ses rythmes dont la source se trouve dans l’Afrique millénaire, autant dire dans le karma universel de l’humanité dont le tam-tam n’est qu’un élément de ce vaste et sublime égrégore.