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Pointe-Noire : Viaudo s’auto congratule tandis que ses administrés en ont ras le bol

Les déclarations du conseil municipal de la ville océane sont en contradiction flagrante avec l’avis des ponténégrins.
On trouvera à la suite le communiqué officiel de la municipalité après le conseil municipal extraordinaire et un texte paru dans LA SEMAINE AFRICAINE N° 2765 du Mardi 5 Février 2008. Le moins que l’on puisse dire c’est que le deux documents ne sont pas en phase.

Viaudo se décerne la médaille du mérite

Par un publi reportage largement diffusé dans la presse nationale Roland Bouity Viaudo tente de faire croire qu’il est le meilleur maire que le Congo n’ait jamais connu.

En voici le texte :

Le bilan de la mandature 2003-2007 est largement positif et encourageant
Deuxième session extraordinaire du Conseil municipal de Pointe-Noire

Le Conseil municipal de la ville de Pointe-Noire a tenu sa deuxième session extraordinaire, du 21 au 28 décembre 2007, sous le patronage de son président, Roland Bouiti Viaudo. Dans son allocution de clôture, celui-ci a exprimé sa satisfaction, au terme des travaux de cette session, en affirmant que « le bilan de la mandature 2003-2007 est largement positif et encourageant ». Voici ci-après le communiqué final de cette session et l’allocution de clôture des travaux prononcée par le député-maire de Pointe-Noire.

Communiqué final

Convoqué par Arrêté n°004-2007/CPN-CM-BE-SEC du 17 Décembre 2007 le Conseil municipal de la ville de Pointe-Noire s’est réuni en sa deuxième session extraordinaire dans la salle des mariages de l’hôtel de ville, du 21 au 28 Décembre 2007, sous la direction de Monsieur Roland Bouiti Viaudo, Président du Conseil municipal, assisté de Messieurs Jean-Paul Herbulot Boxe Tchicaya et de Jean-François Kando, respectivement Vice-Président et Secrétaire du Bureau exécutif du Conseil municipal.

La cérémonie d’ouverture s’est déroulée en présence de Monsieur Bienvenu Kenzo, Directeur départemental des collectivités locales de Pointe-Noire, représentant de l’Etat, des parlementaires présents à Pointe-Noire ainsi que des Directeurs généraux et départementaux
des Entreprises et Administrations publiques.

Dans son mot introductif, le Secrétaire du Bureau exécutif a procédé à la lecture de l’ordre du jour qui se présente comme suit :

  1. vérification des présences ;
  2. examen et adoption du projet de l’ordre du jour ;
  3. examen et adoption du calendrier des travaux et de la répartition des affaires en commission ;
  4. examen et adoption du rapport bilan du Conseil municipal période de 2003-2007 ;
  5. informations.
    Dans son mot d’ouverture, le Président du Bureau exécutif a rappelé que l’année 2003 a été marquée par l’adoption d’un programme pluriannuel ambitieux, à la hauteur des besoins de nos populations, tout en signifiant que les cinq années de notre mandat se sont caractérisées par un niveau élevé d’investissement et une évolution maîtrisée des dépenses.
    En outre, il a saisi cette occasion pour renouveler la profonde gratitude du Conseil à Son Excellence, Monsieur le Président de la République, pour l’appui multiforme qu’il n’a cessé d’apporter à notre ville qui a vu ses équipements s’accroître quantitativement et qualitativement.

Par ailleurs, le Président du Conseil a exprimé, de nouveau, à l’endroit des Conseillers, la gratitude du Bureau exécutif pour la constante disponibilité et la maturité politique dont ils
ont fait preuve, en vue de la réussite de notre action.
De même, il a adressé ses vives félicitations aux agents municipaux qui, conscients de la devise de notre ville « Labor Improbus Omnia Vincit (c’est à force du travail ardu qu’on triomphe), ont œuvré inlassablement, afin que nos objectifs soient atteints.

Poursuivant son allocution, le Président du Conseil s’est réjoui des résultats positifs obtenus
tout au long de notre mandat, traduisant ainsi une gestion financière saine qui a permis de poursuivre la construction de la cité.

Pour terminer, il a émis le vœu de voir ces actions être poursuivies dans un climat de paix et de stabilité, afin de répondre aux nombreuses attentes sans cesse croissantes des Ponténégrins.

Ainsi, le Président a déclaré ouverts les travaux de la deuxième session extraordinaire.

Au cours de ces assises, la vérification des présences a donné les résultats ci-après :
 Inscrits : 75 ;
 Présents : 51 ;
 Excusés : 21 ;
 Absent : 00 ;
 Décédés : 03.

Les Conseillers municipaux ont examiné et adopté l’ordre du jour sans amendements.

Abordant le troisième point, les Conseillers ont adopté, avec amendements, le calendrier des travaux et mis en place une commission ad hoc de quinze membres, chargée de la collecte, de l’analyse et de la synthèse des propositions d’amendements au rapport-bilan.

L’examen du 4ème point relatif au rapport bilan du Conseil municipal s’est fait avec l’adoption
du Rapport de la commission ad hoc par le Conseil. A ce propos, les Conseillers municipaux
ont noté avec satisfaction que :
 les recettes municipales durant les cinq années de mandature, sont passées de 4.507.476.899 en 2003, à 8.659.398.612 de projection à fin 2007. Soit un accroissement de 4.151.921.713 en valeur absolue et 92,11% en valeur relative. Le taux de progression moyen d’année en année sur les cinq ans est de 18% ;
 les investissements ont plus que doublé, passant de 1.545.433.051 en 2003, à 3.396.030.082 à octobre 2007, soit un accroissement 1.850.597.031 en valeur absolue et 119,74% en valeur relative ;
 Par ailleurs, le taux des dépenses d’investissement par rapport aux dépenses totales est passé à 42,38% en 2007 contre 34% en 2003 ;
 l’informatisation des services financiers et de l’Etat-civil a permis la maîtrise des opérations en recettes comme en dépenses et de fiabiliser les informations de l’Etat-civil ;
 la dette sociale, constituée des capitaux de décès, des arriérés de salaires, des congés d’expectatives, a été amortie de manière progressive par la Municipalité avec le concours de l’Etat ;
 les salaires des agents municipaux et assimilés ont été régulièrement payés ; [1]
 26 kilomètres de voies ont été bitumées et 22 kilomètres de canalisation construits ; [2]
 les ouvrages de traversée suivants ont été construits : Pont de Sounda (Loandjili) ; Pont de Loandjili (CEG Moe Poaty), Ponts de Bissongo sur Liberté prolongée ; [3]
 les quartiers de Tchiali, Mbota Carlos et Voungou ont été désenclavés par la construction des voies bitumées et des canalisations ; [4]
 les conditions de l’adressage de la ville sont réunies ; [5]
 la coopération décentralisée a été très active, à en croire les résultats obtenus dans le cadre des jumelages avec d’autres villes, des acquis du programme ville santé et des bienfaits du Samu social qui a permis de prendre en charge les enfants de la rue. [6]

A côté de ces performances force est de constater qu’il persiste encore des problèmes
dans les domaines :
 du ramassage et traitement des ordures ménagères ;
 de la construction des ouvrages de canalisation des eaux pluviales et de traversée ;
 de l’anarchie dans les lotissements sur le périmètre urbain. [7]

S’agissant des informations inscrites au 5ème point de l’ordre du jour, les conseillers ont été édifiés sur :
 la fin de la mandature du présent Conseil qui intervient le 11 février 2008 ;
 le calendrier de clôture de la deuxième session extraordinaire du Conseil municipal

Les travaux de la deuxième Session Extraordinaire du Conseil municipal de Pointe-Noire se sont déroulés dans un climat de franche collaboration. [8]

Allocution de clôture de Monsieur le Président du Bureau exécutif du Conseil municipal

Nous voici au crépuscule du mandat que les Ponténégrines et Ponténégrins nous ont confié depuis le 11 février 2003.
Qu’il me soit permis, Mesdames et Messieurs les Conseillers, de vous dire combien le bureau exécutif se réjouit du quitus que vous venez de lui donner en adoptant, après un examen attentif, le bilan des activités soumis à votre délibération.

La postérité retiendra que le bilan de la mandature 2003-2007 est largement positif et encourageant.

C’est au Gouvernement de la République et singulièrement à son Chef, Son Excellence Denis Sassou Nguesso, Président de la République, que le Bureau Exécutif et le conseil dédient en toute honnêteté ces résultats satisfaisants.
En réalité, qu’aurait été l’action de notre bureau sans l’investissement personnel de Son Excellence Monsieur le Président de la République ? En effet, l’inscription, sur notre sol, d’une série d’équipements collectifs modernes, à l’occasion de la célébration du 44ème anniversaire dans notre commune, l’impulsion et l’accélération qu’il a su donner afin que les villes congolaises, dont la nôtre, à l’évidence, se dotent d’une véritable identité pour mieux assurer et assumer leur destin ont dopé le développement de notre cité.
Qu’aurait pu être, en réalité, notre action sans ses précieuses orientations et ses sages conseils d’homme d’Etat avisé ?
C’est pourquoi, je voudrais, une fois de plus, saisir avec empressement l’occasion de cette session pour lui renouveler l’hommage public de notre reconnaissance. A tous les décideurs politiques, administratifs et militaires qui nous ont accompagné tout au long de cette mission, le conseil municipal, par ma voix, vous traduit ici ses sincères remerciements. [9]

C’est à vous aussi, Mesdames et Messieurs les Conseillers, que je voudrais exprimer toute ma gratitude, pour la sagesse et la justesse de vos délibérations. Car, en dépit des difficultés inhérentes à toute œuvre humaine, difficultés qui ont jalonné notre parcours, vous avez fait preuve de responsabilité et de maturité politique sans lesquelles notre ville n’aurait bénéficié des transformations qui la conduisent graduellement vers la modernité.
Vous êtes à la fois les architectes et les artisans de ces profondes mutations. En cela, vous avez suscité l’admiration de nos populations.

Mesdames et Messieurs les conseillers,
A cet instant précis, ma pensée se tourne, également, vers les valeureux agents municipaux et l’ensemble de nos concitoyennes et concitoyens qui, cinq ans durant, nous ont donné la preuve irréfutable de leur attachement profond et indissoluble à leur ville et aux valeurs de solidarité et de partage que cette dernière doit incarner pour le bien être de tous et de chacun.

Le Bureau exécutif se réjouit d’autant que son action s’est, finalement, déroulée dans une communion et une vibration des cœurs, une synergie véritable et une convergence d’énergies positives. A cet égard, force est de reconnaître que c’est la commune qui avance ; c’est la commune qui progresse. N’en déplaise aux détracteurs, fort heureusement en quantités infinitésimales [10], dont l’agitation malveillante n’est que la manifestation concrète d’une cécité volontairement entretenue. [11]

Ils feignent de ne point voir les évidentes transformations qui s’opèrent devant leurs yeux ; ils feignent de ne même pas entendre l’éloge populaire réservé à notre assemblée locale par nos concitoyens.
Ils se taisent devant le mérite qui, pourtant, est apparent et présent aussi bien dans leur subconscient que dans le claire. Ils font une lecture et une interprétation erronées des lois et règlements de la République qui régissent la vie politique nationale. De quoi s’étonner des inepties que ces acteurs politiques d’un autre âge déballent sur la place publique dans le simple dessein de nuire !
De quoi s’étonner de leur ambition ! Point de surprise de les voir regretter de n’avoir pas été les acteurs de ce bilan !
En réalité, distingués Conseillers, ils auraient souhaité être à votre place, afin de récolter les fruits de tant de privations, d’engagement et de détermination. [12]

Mesdames et Messieurs les Conseillers,
La sagesse commande que l’on ne s’attarde point sur ces ersatz, car il y a bien plus utile à faire pour nos populations qu’entretenir la polémique au quotidien.
Pour ma part, je suis heureux et comblé de constater que notre mandat s’achève dans la paix, l’harmonie et la joie du devoir loyalement accompli.
Certes, comme nous l’avons déjà souligné dans notre discours d’ouverture, beaucoup reste encore à faire, notamment en matière d’assainissement, de ramassage et de traitement d’ordures, de respect des normes et règles de lotissement, de qualité des services de base ; mais il s’agit, pour notre part, d’avoir pris le courage d’amorcer une ère de développement de la ville.

Le mandat qui s’achève maintenant ouvre parallèlement les portes d’une nouvelle aventure qui s’annonce avec l’organisation des élections locales en 2008. Aussi, m’est-il agréable de souhaiter la pleine réussite à ceux d’entre vous qui voudraient bien poursuivre et vous le méritez, dès 2008, cette expérience enrichissante réservée aux hommes de bonne foi, de bonne volonté, pleins d’humanisme et d’humanité, passionnés de servir et conscients du rôle qu’il leur revient de jouer dans la construction de la cité.

En ce mois de décembre finissant, avant de nous consacrer au rituel séculier, permettez-moi, Mesdames et Messieurs les Conseillers, au nom du Bureau exécutif, de m’acquitter agréablement du devoir que nous avons hérité de la culture universelle ; celui de formuler à votre endroit et de vos familles respectives les vœux les plus chers et les plus sincères de bonheur, de santé et de prospérité pour l’année 2008.

Bouanana à toutes et à tous !
Vive le Conseil municipal gagnant !
Vive la Ville de Pointe-Noire !
Je vous remercie.


Elections locales 2008 : quels enjeux pour la ville de Pointe-Noire ?

LA SEMAINE AFRICAINE N° 2765 du Mardi 5 Février 2008

La mise en adéquation de la carte politique post-législative avec la direction de l’exécutif local, tel était l’un des enjeux que nous avions épinglé dans ces mêmes colonnes, lors d’une précédente édition, en évoquant le cas de la municipalité de Pointe-Noire, ville maritime caractérisée par des pesanteurs ethniques qui brouillent la lecture objective des rapports de force politiques sur le terrain, compromettant ainsi l’émergence d’une citoyenneté locale tirant sa force du talent, de la compétence et de la capacité à répondre aux attentes légitimes des populations.

A quelques encablures de ces élections locales initialement prévues pour le 20 janvier, mais repoussées pour la période mars-avril 2008, l’heure est à l’analyse critique du bilan quinquennal des conseils municipaux et/ou départementaux sortants.
Dans le cas de la ville de Pointe-Noire sur laquelle nous avons décidé de nous appesantir, en raison de sa complexité politico-ethnique, de son poids économique et démographique, force est de constater qu’aux yeux des Ponténégrines et Ponténégrins, le bilan du conseil municipal présidé par le maire sortant, Roland Bouiti Viaudo, demeure controversé.
En février 2003, au tout début de sa désignation à la tête du conseil municipal, le maire est porté par une vague « rose » qui semblait augurer d’une nouvelle ère de changements. « Viaudo travaille ! » ; « Roland Bouiti Viaudo tout bouge ! », pouvait-on entendre, alors, dans tous les coins de rue à Pointe-Noire, en guise de slogan.

Un bilan controversé !

Près de cinq ans après, qu’est-ce qui a réellement « bougé », à Pointe-Noire ? De l’avis des Ponténégrines et Ponténégrins, il faut reconnaître, à l’actif de l’autorité municipale, un certain nombre de réalisations et de décisions « courageuses », qui ont réellement soulagé les populations à un certain moment. Il s’agit, notamment, du bitumage de quelques artères et l’interdiction faite aux grumiers chargés de circuler la journée, qui ont eu pour impact d’améliorer significativement la circulation dans la ville.
Il y a, aussi, le redimensionnement des limites du marché central, dont l’expansion anarchique, due, principalement, à l’incivisme de quelques commerçants, semblait ne plus connaître de frein. Jugé « satisfaisant » par l’autorité municipale, ce bilan apparaît bien « maigre » pour la population, vu les moyens dévolus à la municipalité, depuis cinq ans.
Les Ponténégrines et Ponténégrins n’ont pas oublié, en effet, que les changements les plus significatifs intervenus dans leur ville, ces dernières années, sont ceux qui ont été induits par la politique de municipalisation accélérée initiée par le président de la République, Denis Sassou Nguesso, qui a choisi, en 2004, la ville océane comme premier chantier ’expérimentation.

Au passif de l’autorité municipale, les Ponténégrins stigmatisent une douloureuse réalité d’insalubrité, qui fait que les marchés domaniaux, par exemple, sont devenus des gîtes à maladies. La disparition des feux de signalisation, les embouteillages chroniques, les problèmes d’assainissement de la voirie ont presque totalement enrayé et anéanti les bénéfices des mesures prises en début de mandat sur la circulation urbaine.
Totalement caporalisés par la mairie centrale, les maires d’arrondissements n’ont pas les moyens de leur politique ; rendus impuissants, ils n’ont plus que leurs yeux pour pleurer, face au dépérissement inéluctable de la ville.
Tout se passe, aujourd’hui, comme si le plan directeur de la ville n’avait pas force de loi, et qu’aucun programme d’aménagement de la ville n’existait à la mairie. En cas de pluie, par manque de canalisations, les avenues et les routes sont inondées et transformées en rivières, qui mettent à mal la circulation des automobilistes et des piétons.
A Mpaka 120, les populations vivent les pieds dans l’eau ; à Mbota, Tchiali, Ngofo et Tchiloulou, elles ne savent plus à quel « maire » se vouer. Résultat des fins de course : les retards à l’école et au travail sont devenus le lot quotidien des Ponténégrines et Ponténégrins. Ils n’étonnent plus personne. Les érosions à Mongo-Kamba, ainsi que la situation du cimetière éponyme, s’aggravent, chaque jour, sous le regard désinvolte et indifférent de l’autorité municipale.
L’interdiction de diffuser des films pornographiques dans les chaînes de télévision de la place et dans les vidéos clubs, objet d’une délibération du conseil municipal, n’a toujours pas connu un début d’application.
Bien au contraire. Pointe-Noire poursuit, allègrement, sa descente aux enfers dans la dissolution des mœurs, alors qu’elle est déjà gangrenée par un important phénomène de prostitution et d’enfants de la rue. Les Ponténégrines et Ponténégrins s’interrogent, d’ailleurs, sur le sort réservé au Samu social, lancé à grands frais médiatiques et doté par le conseil municipal d’un budget conséquent…

Quels enjeux pour demain

C’est peu dire qu’à Pointe-Noire, aujourd’hui, la grogne et la désillusion battent leur plein au sein de la population. Déçue, cette dernière se dit « flouée » par ceux là qui, hier, se présentaient à elle en dignes fils du terroir, capables d’apporter le changement tant attendu.
A tout le moins, leur échec conforte les démocrates à tirer les conséquences du schème éculé de légitimité prétendument « exclusive » des originaires ou des autochtones, afin de donner une chance à la politique faite « autrement ».
La ville de Pointe-Noire, qui a un énorme potentiel de développement, mérite un autre sort.
Elle a, urgemment, besoin de changement, tant au niveau des acteurs que de politique. Contrairement à 2002, ce changement nécessite que la démocratie s’applique dans toute sa rigueur, en permettant qu’à l’issue des élections locales de 2008, la formation politique ayant totalisé le plus grand nombre d’élus locaux à l’intérieur du Rassemblement de la majorité présidentielle (R.m.p) prenne, à bon droit, la direction de l’exécutif local.
Un tel scénario, à notre avis, participerait de la saine administration de la norme démocratique, dont le corollaire n’est autre que l’amélioration de l’offre politique et la clarification des rapports de force dans les collectivités locales.
Ici et maintenant, nous en appelons à l’émergence d’une nouvelle citoyenneté au plan local, dont le socle est la gestion assortie de sanctions, par le biais d’élections libres, transparentes et équitables, organisées à échéances régulières.

Le chef de la majorité n’a pas encore fait son choix…

Dans une ville comme Pointe-Noire, qui ne manque pas de moyens, bien de choses pourraient être réalisées en cinq ans de mandat. Par exemple, l’amélioration de l’accès aux soins de santé par la construction d’une clinique municipale, à l’instar de ce qu’a réussi à faire Hugues Ngouolondélé, le maire de Brazzaville ; l’amélioration de la desserte en eau et électricité ; la réhabilitation et l’extension de l’éclairage public pour combattre l’insécurité ; l’assainissement de l’environnement urbain et côtier ; la construction d’infrastructures
culturelles comme la bibliothèque municipale ; la construction des espaces publics pour la navigation sur
Internet ; l’aménagement des espaces verts sous forme de jardins publics et autres lieux de promenade ; la construction des aires de jeu pour enfants, etc.
Mais, la plus belle femme au monde, dit-on, ne donne que ce qu’elle possède. Au bout de cinq ans de gestion, le conseil municipal sortant a montré aux Ponténégrines et Ponténégrins ce qu’il était capable de donner : presque rien. Les élections locales de 2008 constituent, donc, une opportunité à saisir pour donner une nouvelle espérance à cette belle ville, aujourd’hui percluse de douleurs et de divers maux.

Le président de la République, apôtre du changement, compte sur de nouveaux acteurs politiques, pour matérialiser son projet de société au niveau local. Un nouveau contrat avec la municipalité de Pointe-Noire, en 2008, c’est-à dire une année avant l’élection présidentielle, participe assurément de cette vision. Pour l’heure, Sassou n’a pas encore fait son choix. [13]

F. K. BOUSSOUGOU

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