email

Pointe-Noire la bien nommée

Le boulevard énergétique congolais se fait attendre

Ça ne s’arrange pas, Pointe-Noire est toujours plongée dans une quasi obscurité. L’électricité n’arrive qu’en lambeaux dans les rues, les entreprises, les administrations et les ménages. Des coupures intempestives, appelées pudiquement délestages, et que les ponténégrins nomment par "bitini bitini" [1] rendent l’usage des appareils électriques des plus aléatoire. Cela correspond-il à la politique actuelle de distribution de l’énergie dans la capitale économique ?

On se souvient que lorsque la saison sèche a pointé le bout de son nez, la Direction Départementale de la SNE a informé les population de Pointe-Noire de la mise sous cale de deux des quatre turbines du barrage hydro-électrique de Moukoukoulou, en raison de travaux. "La puissance disponible pour la ville de Pointe-Noire est passée de 42 MW à 24 MW)", a annoncé un communiqué émanant de la SNE diffusé dans sur tous les médias de la place. Cette situation n’est pas nouvelle.
Chaque année, à l’approche de la période d’étiage, la SNE avance comme prétexte à ses nombreuses coupures, le manque d’eau au niveau du barrage de Moukoukoulou [2]. Quand arrivent les pluies, la même Société Nationale d’Electricité prétexte, pour excuser ses carrences, que les orages ont abimé tel ou tel câble électrique dans telle ou telle autre localité. L’aimable clientèle de la SNE n’a qu’à subir, résignée, ces agressions quotidiennes.
Des agressions qui détruisent le tissu économie de la ville. Ce sont surtout les petites et moyennes entreprises ainsi les ménages qui subissent les plus grands dommages, les appareils électriques souvent acquis au prix de mille et un sacrifices ont bien du mal à survivre à l’extrême mauvaise qualité du courant rarement fourni. Ce n’est pas la SNE qui pensera à dédommager les victimes, trop occupée qu’elle est à facturer des prestations non fournies.
Les petites activités économiques initiées dans les ménages sont, dans la majorité des cas enterrées. Partant donc de l’évidence qui dit que le développement économique d’un pays passe par la disponibilité énergétique, il n’est pas étonnant que l’économie de la ville de Pointe-Noire aille à reculons. Le contraire relèverait d’un miracle. Il est certes difficile, sinon impossible de parler de statistiques, mais il saute à l’œil qu’à cause des multiples acrobaties que leur impose la SNE, les PME ne font plus de bonnes affaires. Nombreuses ont été amenées à mettre la clé sous le paillasson, faisant de nombreux sans emplois. Par ailleurs, de moins en moins de nouveaux emplois sont crées.
Dans les ménages, l’exercice des petites activités telles la fabrication et la vente des sucettes, yaourt, jumgimbre, eau glacée est au ralenti. La plupart des femmes ont dû jeter le tablier. Pourtant ces activités permettaient à la ménagère de renforcer le revenu mensuel de l’époux. Pour certaines femmes chef de famille, ces activités constituaient leur seul gagne pain.

En attendant une hypothétique résurrection de la SNE, les ponténégrins qui le peuvent usent de groupes électrogènes achetés sur le marché de la place. Pointe-Noire est certainement la ville, sur la planète terre, qui remportera la palme d’or de l’usage du groupe électrogène. Ce qui est sûr, c’est que ces générateurs d’énergie ont déjà fait beaucoup de victimes suite à incendies et asphyxies, sans parler des dommages à l’environnement. Comme on peut le constater, le manque d’électricité dans la ville de Pointe-Noire entraine des conséquences négatives énormes. Une réelle volonté politique s’impose donc pour un vrai changement en matière d’électricité.

Au fait, à quand la concrétisation du boulevard énergétique congolais promis par Denis Sassou Nguesso ?

Laissez un commentaire
Les commentaires sont ouverts à tous. Ils font l'objet d'une modération après publication. Ils seront publiés dans leur intégralité ou supprimés s'ils sont jugés non conformes à la charte.

Recevez nos alertes

Recevez chaque matin dans votre boite mail, un condensé de l’actualité pour ne rien manquer.