email

Pointe-Noire, ville pétrolière en manque de carburant !

La pénurie d’essence pourrait durer quinze jours dans la capitale économique

Pénurie d’essence à Pointe Noire depuis hier soir (mardi). Les stations services sont assaillies, notamment par les chauffeurs de taxi. La majorité de l’essence consommée à Pointe Noire est importée et, en ce début du mois de mai, il n’y aurait pas eu assez d’anticipation au niveau des stocks.

Des voitures en file indienne sur plusieurs centaines de mètres aux abords des stations services. Des bidons vides qui s’accumulent au pied des pompes. Pointe Noire connait à nouveau une pénurie d’essence. Raisons avancées de cette rupture de stock : le manque d’anticipation au niveau des importations du carburant et l’entretien de la Coraf. Résultat : les stations service de la ville océane sont prises d’assaut depuis hier soir mardi et certains consommateurs ont même passé la nuit à attendre quelques gouttes d’essence. Les plus nombreux sont bien sûr les chauffeurs de taxi qui sont aussi les premières victimes. Quand le carburant vient à manquer, ils sont contraints de cesser leur activité. Alors certains chauffeurs s’inquiètent : « La pénurie pourrait durer toute une semaine », avance l’un d’eux. « Et c’est autant de manque à gagner », se désole un autre. « Nous avons des familles à nourrir », reprennent en chœur, trois jeunes chauffeurs, les yeux rivés sur leurs bidons vides alignés dans la station. Si l’angoisse de certains est perceptible, c’est l’éternel fatalisme des congolais qui triomphe. Pas un mot plus haut que l’autre. Juste la constatation d’une grande rupture de stock. D’ailleurs, selon Auguste, cela ne sert à rien de s’énerver. « Si on se met à crier, les armes vont sortir », met-il en garde. Jean, 33 ans est résigné : « Il faut attendre, garer son taxi et plier ses jambes à la maison ». Le discours de Sosthène est légèrement plus revendicatif : « Voilà la Nouvelle Espérance de Monsieur Sassou Nguesso, voilà la Nouvelle Espérance du gouvernement, c’est le chômage forcé de milliers de travailleurs. »
Dans les coulisses, on dit que la pénurie d’essence pourrait durer quinze jours. Au moins. Comme toujours, un marché parallèle risque de se développer, laissant de côté les plus pauvres, ceux qui ont besoin de cet or noir pour gagner trois sous. Déjà dans les stations, devant les yeux ébahis des chauffeurs poirotant, certains, moyennant un bakchich, arrivent à dégoter quelques litres de précieux carburant. A la mi-journée, un responsable de station indiquait que l’essence qui serait livrée serait réservée aux abonnés. « Qui sont les abonnés ? », s’interroge César, douze ans de conduite ponténégrine derrière lui. « Les privilégiés, p’t’être », propose l’un de ses nombreux collègues. Sur ce, arrive un camion militaire à qui on promet de contenter la demande…

Laissez un commentaire
Les commentaires sont ouverts à tous. Ils font l'objet d'une modération après publication. Ils seront publiés dans leur intégralité ou supprimés s'ils sont jugés non conformes à la charte.