email

Portraits d’écrivains (14) : Jacques Marseille, comme son nom l’indique...

Jacques Marseille (photo) s’invite donc parmi les auteurs qui inondent actuellement le marché de livres politiques. A cette exception que notre Marseille est un type bien, sympathique, soucieux de l’efficacité et de la rigueur, lui qui est à la fois historien et économiste, professeur à la Sorbonne. Et, croyez-moi, finie cette époque de la Sorbonne austère, Jacques Marseille est à la page : son site Internet (www.jacquesmarseille.fr) le montre en photos, avec un sourire que les Sorbonnards auraient peu de chance de surprendre dans les amphithéâtres. On peut voir sur le site de Jacques Marseille les extraits de ses passages à la télé où l’homme discute aussi aisément des passe-droits, des pistons et des privilèges – si vous souhaitez un jour vous inscrire à la Sorbonne ? – que du CPE et des réformes en France. Il aime donc la télé, ce gars, et pourquoi laisserait-il à l’inamovible et prolifique Max Gallo ou à Jean Tulard et ses napoléonades le monopole de la lucarne ? On est donc loin de la toge, du discours ex cathedra de ces types qui regardent le monde à travers deux roues de bicyclettes et qui portent des costumes pied-de-poule comme mon voisin de Santa-Monica qui, par ailleurs, élève des poules du côté du Missouri m’a-t-il dit. Et il jure au nom de sa maman que les poules sont reconnaissantes pour quiconque porte un costume pied-de-poule.

Donc, comme dirait mon oncle spirituel mort il y a quelques années parce qu’il était appelé « Dard-Dard » au ciel, le jour où on interdirait les costumes pied-de-poule beaucoup de vieux cons perdraient leur raison de vivre. Ne comptez pas sur Marseille, il ne porte pas ce genre de costumes. Il est un homme heureux, parfois il oublie la cravate comme sur l’image ci-dessus, et même les titres de ses bouquins montrent que "cet homme est un homme". Toujours cette pointe d’humour, il a pondu entre autres : « Du bon usage de la guerre civile en France », « Le grand gaspillage », « La guerre des deux France ».

Son dernier livre, Les bons chiffres pour ne pas voter nul en 2007, est un vrai catalogue de statistiques.

Rassurez-vous : si moi qui fus un cancre en maths me suis retrouvé dans ce bouquin aux statistiques qui auraient troublé d’emblée la lecture, c’est qu’il n’est pas du tout question de la résolution de la quadrature du cercle ou des rappels de quelques diagrammes qui vous ont fait passer des heures amères à l’époque où même les hommes d’équipage en avaient assez, pour s’amuser, de prendre des albatros, vastes oiseaux de mer, qui suivaient, indolents compagnons de voyage,
le navire glissant sur les gouffres amers…

Jacques Marseille est un Albatros, et ses ailes de géant ne vont pas l’empêcher de marcher dans cette campagne. Son livre est là pour éclairer et la ménagère - qui suit à la lettre les conseils météo de France 3 Limousin Poitou Charentes - et le Sorbonnard crasseux qui lutte encore contre ses boutons d’adolescence, entretient son premier chagrin d’amour qui lui fait écrire des alexandrins aux rimes pauvres, voire surendettées.

Tout est question de statistiques dans le bouquin de Marseille. On veut savoir les pourcentages, les faux chiffres (ou les chiffres faux, faut savoir !), le taux de chômage des jeunes - or les vieux cons en profitent parfois car qu’est-ce qu’un jeune de nos jours ?

Marseille ne rigole pas quand il affirme qu’il y a plus de Bretons qui meurent de suicide que de Martiniquais. Ah les statistiques ! Mais qu’est-ce qu’ils ont donc nos amis les Bretons ? Quand on a la mer comme moi à Santa Monica, Chers Michel Le Bris et Jean Rouaud, dites aux Bretons qu’on ne se suicide pas, on s’amuse avec les albatros, vastes oiseaux de mer, qui suivent, indolents compagnons de voyage, le navire glissant sur les gouffres amers… Ou alors on fait comme le courageux navigateur breton Olivier de Kersauson, on prend le large tout seul et on revient des mois plus tard avec une barbe de prophète sans église...

Bon, sinon Marseille nous apprend aussi que c’est le gouvernement de Lionel Jospin qui a le moins créé les emplois. Il ajoute que les candidats qui prétendent actuellement réduire la dette publique grâce à la croissance sont de grands menteurs : ce n’est pas l’alternance politique qui crée la croissance, celle-ci est tributaire de la conjoncture mondiale. Mais comment se fait-il qu’autour de la France, beaucoup de pays arrivent à juguler le chômage, voir à le réduire ? Quid de la France ? Eh bien, la France n’a pas compris que pour baisser le chômage il faut déjà apprendre à réduire la dette. C’est mathématique – et non politique : tu réduits ta dette, tu as des chômeurs en moins. Voilà. Et puis quoi encore ? Je vote Jacques Marseille s’il est candidat… à la mairie dont il porte déjà le nom. C’est un avantage… en nature !

Et puis, pour terminer, Marseille pense que la France se débrouille pas mal en matière d’intégration. C’est, dit-il, le pays européen où il y a plus de mariages mixtes. Allons, allons, Jacques, et les divorces mixtes, on dit quoi ? On les tait ? S’il suffisait de multiplier les mariages mixtes pour résoudre la question de l’intégration, ce ne serait pas les cartes de séjours que ces gens-là demanderaient à la préfecture de Bobigny ou à Sarko, mais des filles bien blondes aux yeux bleus… pour l’intérêt de la Nation et la paix de races. Les mariages mixtes, c’est vieux depuis Sang d’Afrique de Guy des Cars.
Lisez le livre de notre ami Marseille… C’est un type bien, c’est moi qui vous le dis.

PS : Ce billet a été écrit avec la collaboration de Frédéric Dard, Charles Baudelaire, Guy des Cars… et Jacques Marseille de la Sorbonne.

Laissez un commentaire
Les commentaires sont ouverts à tous. Ils font l'objet d'une modération après publication. Ils seront publiés dans leur intégralité ou supprimés s'ils sont jugés non conformes à la charte.

Recevez nos alertes

Recevez chaque matin dans votre boite mail, un condensé de l’actualité pour ne rien manquer.